Daily Archives: July 5, 2007

Etienne Tshisekedi: Le sens d’un combat.

Prof. Eddie Tambwe

 

livretshisekedi.jpgAu début des années 1980, au plus fort de la dictature imposée par le « Maréchal » Mobutu, un groupe de treize parlementaires zaïrois entreprend un combat audacieux. Dans ce contexte répressif de parti unique, les 13 dissidents fondent au péril de leur vie, un deuxième parti politique : L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS). Parmi eux, Etienne Tshisekedi wa Mulumba.  Qui ne tarde pas a devenir le chef de file naturel de cette opposition mobutiste…Arrestations, internements forcés dans les hôpitaux psychiatriques, tortures, humiliations, défections des compagnons de lutte, meurtre des proches collaborateurs : Aucune de ces intimidations n’entamera la détermination d’Etienne Tshisekedi, dont l’action réussira à affaiblir substantiellement le régime mobutiste, à favoriser in fine, l’arrivée en mai 1997 de Laurent-Désire Kabila au pouvoir.Ce livre est le récit de ce long et difficile combat, riche en rebondissements : accords, concertations, conclaves, dialogues, etc. A l’aide d’un fonds documentaire impressionnant, l’auteur répond, avec minutie, aux interrogations essentielles sur le sens du combat de celui que les Congolais considèrent désormais comme le plus grand combattant de la liberté, après Lumumba. 

L’auteur de ce livre, Dieudonné Ilunga Mpunga est diplômé de droit de L’Université de Kinshasa. Analyste politique, il est chercheur en histoire politique de la RDC. Avocat au Barreau de Kananga. Cet ouvrage est diffusé en RDCongo et en Afrique centrale par Judée Badibanga

Téléphone (+243) 89 89 15 000. 

E-mail : bjudee@yahoo.fr 

 

 

Promotion: www.virunganews.com

La bombe des Kivu.

Kenge Mukengeshayi

04/07/07

Encore une fois, l’Est de la RD Congo gronde. Comme un volcan à la veille d’une éruption aux conséquences incalculables. Tous les spécialistes le disent : la lave, en fusion, menace sérieusement les fragiles équilibres de la paix, du processus démocratique et de la cohabitation ethnique.
La nouvelle surchauffe a un nom : Laurent Nkunda. Très médiatisé, recevant journalistes, diplomates et envoyés spéciaux, l’homme n’est plus une simple vedette tenté par l’aventure. Il dispose d’une armée qui lui permet de contrôler la frontière à partir de Rutshuru. Le mixage lui assure une incontestable influence sur un territoire qui s’étend jusqu’à Goma, sur lequel il entend imposer le droit au retour des réfugiés congolais du Rwanda, que ses sources estiment à plus de 40.000 personnes, et leur procurer un « espace ». « Une véritable bombe ethnique » analysent tous les observateurs sérieux, inquiets du fait que Kinshasa ne présente jusqu’ici aucune alternative crédible. Il est vrai que coincées entre les engagements pris lors des négociations de Kigali (janvier 2007), la frustration de plus en plus grandissante des Kivutiens, très remontés à la suite du retour en grâce de Nkunda, et la pression sinon l’hypocrisie de la Communauté internationale hostile – dixit le Conseil de sécurité – à toute solution militaire, les autorités congolaises ne disposent pas d’une marge sérieuse de manœuvre.
Enfin, dans la pure tradition des insurrections congolaises, qui veut que celui qui dispose d’une armée et d’un territoire doit en plus se doter d’un instrument politique, Nkunda a fait mieux que cela, en emboîtant le pas à ses aînés – qui ont échoué, explique-t-il, dans la mission de créer un nouvel ordre politique – en mettant sur pied le Conseil National pour la Défense du Peuple (CNDP). Un mouvement qui n’aurait aucun caractère ethnique, a cru devoir préciser, sans doute pour le besoin de la cause, un leader politique originaire du Kivu, comme pour donner à la démarche de Nkunda une envergure nationale en évacuant en amont toute tentative de la réduire à une dimension ethnique.

Résistants contre forces négatives

Reste que cela ne suffit pas – du moins jusqu’à présent – pour calmer le grondement qui monte des Kivus. Où les négociations de Kigali avec Nkunda, ça ne se cache plus, ont prodigieusement irrité les populations. Deuxième motif de frustration : le mixage, considéré ici comme un chèque en blanc grâce auquel Nkunda pourra continuer « en toute impunité », se fâche-t-on à l’Est, à étendre son emprise et surtout à narguer les autres groupes armés ayant accepté le brassage. Les Kivutiens reprochent aussi à Kinshasa et à la Monuc de ne rien faire pour stopper la montée en puissance de Laurent Nkunda. Bien au contraire, aussi bien le mixage que les négociations de Kigali arrachés par le Chairman du CNDP sont interprétés ici comme une bénédiction accordée à l’homme fort de Bwiza.
Enfin, nombreux sont, ici, qui s’opposent à un retour non contrôlé des réfugiés congolais du Rwanda, considérés comme des infiltrés potentiels, et la tête de pont de l’activisme rwandais pour la domination – pour les uns – ou la conquête – pour les autres – de l’Est de la RD Congo.
Bref, si rien n’est fait et à temps, les risques d’une brutale et dangereuse montée des tensions ethniques sont réelles, ce qui ferait reculer la RDC d’une dizaine d’années. Il suffit désormais, de jeter un regard sur les groupes dits de résistance qui ont commencé à proliférer dans l’est. Certains Hutu, Hunde, Nande, Nyanga et Tembo se sont ainsi organisés dans une coalition des « Résistants Patriotes Congolais » (PARECO). D’autres « fils et filles » du Nord-Kivu ont créé le Front National pour la Résistance (FNR), doté d’une « branche armée » dénommée « Commandement des Forces Patriotiques Congolaises ». Un terrible engrenage semble ainsi se mettre en place. Il s’agit, désormais, de savoir qui a les moyens, et la volonté politique de le stopper.

 

Le Phare

Laurent Nkunda défie la Monuc et les FARDC.

Jean N’Saka wa N’Saka

04/07/07

 

general_laurent_nkunda.jpgOn le prendrait à première vue pour un arriviste farfelu qui voudrait forcer son entrée dans le monde politique et diplomatique. Mais Laurent Nkunda – puisque c’est de lui qu’il s’agit ici – semble savoir ce qu’il dit et ce qu’il fait. Coup sur coup à trois reprises, il s’est signalé par des faits et gestes troublants et prémonitoires qui ne paraissent pas ébranler la conscience des sphères officielles et diplomatiques. D’abord par son « Cahier des charges » du 14 octobre 2006 élaboré à l’occasion de sa rencontre avec un envoyé spécial du président Joseph Kabila à Kigali sous la modération du bras droit militaire du président Paul Kagamé, le général James Kabarebe, document dans lequel il dresse sévèrement le constat d’échec de la transition et du processus électoral ; ensuite le 17 mai 2007 par une lettre musclée adressée au Premier Ministre Antoine Gizenga, lui rappelant son cahier des charges et se plaignant que la réponse à ce document tarde toujours à lui parvenir. Cette fois-ci le 1er juin 2007 par sa Note d’évaluation du «Gentleman agreement» à plusieurs destinataires, président de la RDC ; président rwandais ; président sud-africain ; présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat de la RDC ; ministre de la Défense de la RDC ; Général d’Armée James Kabarebe du Rwanda ; Général-Major John Numbi de la Force aérienne de la RDC.

Laurent Nkunda agit graduellement dans ses travaux d’approche afin de pouvoir atteindre son objectif, s’imposer comme l’interlocuteur valable à l’Est et s’affirmer sur la scène politique congolaise où il se destine à jouer un rôle de premier plan sur les plans politique et militaire. Il fait étalage de ses prouesses et glorieux faits d’armes pour démontrer qu’il devient indispensable et incontournable dans les circonstances actuelles où le brasier de l’Est vient de se rallumer avec plus d’intensité et d’horreurs commises par les forces négatives résiduelles de l’armée rwandaise du régime déchu d’Habyarimana. Il énumère une vingtaine de localités que ses hommes mixés ont libérées de la férule de ces forces de destruction. Ces éléments ont été traqués et boutés hors des territoires de Rutshuru et de Masisi et Rive, Busendo, Kirama, Kahumiro, Nyamitwitwi, Numule, Kigalikigali en Territoire de Rutshuru, et Mahanga, Chugi, Remera, Nyabiondo, Kivuye, Kalmbe, Bibwe, Katoyi, Luhinzi et Mitimingi en Territoire de Masisi.
Nkunda n’arrête pas là l’énumération de son trophée d’exploits contre les forces négatives. Il révèle que « Les coupeurs de route ont été totalement éliminés sur la route Kanyabayonga-Kiwandja (Rutshuru) – Le parc national des Virunga (PNV) a été entièrement débarrassé des braconniers et ont voit déjà revenir les lions et les hippopotames. – Les bataillons fournis par les FARDC et ceux fournis par le CNDP opèrent dans un esprit de confiance retrouvé et d’entente parfaite et les commandements des brigades mixées maîtrisent parfaitement leurs unités sur terrain. » Cette énumération de ces faits d’armes est assortie d’un nota bene (NB) de défi en caractère gras pour attirer particulièrement l’attention et que l’on peut ainsi lire : « Monuc et FARDC n’ont jamais affiché un bilan comparable dans le passé et ceci explique en partie la hargne de la mission onusienne contre le mixage tout comme celle de certains députés et leurs membres du gouvernement proches des FDLR et des groupes armés incontrôlés ». J’emprunte toutes ces données au quotidien Le Phare du vendredi 22 juin 2007, qui a le génie d’obtenir énigmatiquement en exclusivité la primeur des documents issus de l’antre de Nkunda à Bwiza.

 

 

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