Afrique des Grands-Lacs : Le vaste complot de déstabilisation est né d’une rumba saccadée.

El Memeyi Murangwa

11/08/13

kikwete_et_zuma.jpgIl était impensable en Afrique de voir deux hommes esquisser une danse en se regardant dans les yeux comme deux amoureux.  Mais depuis la tournée du Président  Barack Obama qui prône la tolérance à l’égard des invertis, l’africain médusé  par le nouveau évangile de la Maison Blanche se réserve de tout commentaire. L’inhabituelle c’est que les deux danseurs ne sont pas n’importe lesquels, mais bien deux chefs d’états de deux pays qui jadis ont été dirigé par deux hommes légendaires, réputés parmi les plus sérieux du continent, à savoir le Mwalimu Julius Nyerere de la Tanzanie et le Madiba Nelson Mandela de l’Afrique du Sud.

Si Jacob Zuma qui semble mener le pas sur la photo est réputé bon-vivant, Jakaya Kikwete visiblement gêné écoute attentivement son entraineur qui lui confie une mission périlleuse à l’est de la RDC, mission que le Zoulou tient à épargner aux troupes sud-africaines qui ont eu difficile à mater la Séléka (rébellion centrafricaine) en subissant des lourdes pertes en vies humaines.

La rumba saccadée s’est terminée par un Yes-Sir ! J’accomplirai la tâche quoique difficile semblait admettre Kikwete par un geste de la tête à la fin de la danse.  « I got your back » marmonnât Zuma. 

Le président tanzanien profitant du sommet d’Addis Abeba aura voulu réitérer le rôle de libérateur à son pays qui a été la base arrière des plusieurs mouvement de liberation (ANC, Frelimo etc…) en Afrique, mais cette fois-ci la Tanzanie a manqué de tact en proposant à l’Ouganda et au Rwanda de dialoguer avec des forces rebelles coupables de génocide et des massacres à grande échelle.  La surprise fut totale dans l’assemblée pendant qu’un sourire sournois envahissait le visage de Raymond Tshibanda qui sans doute préparait déjà son discours à la Goebbels sur la signature génétique qu’il allait prononcer devant le conseil de sécurité des nations unies.

Prenant son rôle  très au sérieux, le Président Kikwete  zélé imite étrangement le gouverneur Julien Paluku du Nord-Kivu qui supervise la chasse des Rwandophones.  En moins de deux semaines plus de 2500 rwandais viennent de traverser l’Akagera fuyant la persécution commise sur eux par la police et l’armée tanzanienne.  Chose bizarre, le Rwanda et la Tanzanie sont tous deux membres de la Communauté  d’Afrique de l’Est  (CAE) !

A Kigali, La Ministre Rwandaise des affaires étrangères rassure et demande aux tanzaniens vivants au Rwanda de se sentir chez eux. "Nos frères tanzaniens qui vivent au Rwanda n’ont rien à craindre pour leur sécurité. Ils jouissent du droit d’aller et venir au Rwanda comme bon leur semble. Car, nous les considérons comme nos frères de la Communauté d’Afrique de l’Est," a indiqué Madame Louise Mushikiwabo.

Dans ce remous ménage, nombreux originaires du Bukoba (ex-territoire allemand) se retrouvent dans le lot des expulsés à cause de leur morphologie.  C’est à croire que la Tanzanie cherche son Kivu.  Les mêmes causes produisant les mêmes effets, Kikwete risque bientôt de se retrouver devant  une rébellion.

Oasis de paix, Dar es Salaam ne mérite pas de devenir Vita -Town.

© VirungaNews

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