Des évidences du soutien aux FDLR par le pouvoir de Kinshasa.

Kivupeace

20/08/07

 

interahamwefardc.jpgS’il y a un mal dont souffre le sommet de l’Etat congolais c’est la difficulté de se débarrasser du vieil homme. Pendant les régimes précédents, le soutien au génocidaires rwandais relevait du secretd’état, aujourd’hui il est banalisé et est devenu un secret de polichinelle, résultat de l’amateurisme des dirigeants congolais au point qu’au-delà d’une simple bombe à retardement, il devient de plus en plus un boomerang.

Au-delà des discours de diversion, les évidences semblent, quant à elles, têtues et compromettent de plus en plus la crédibilité des institutions en place, pourtant issues de la volonté populaire pour autant que démocratiquement établies. Parmi ces évidences, nous retenons tout d’abord la dernière mesure du pouvoir de Kinshasa suspendant les opérations militaires contre les FDLR/Interahamwe et les conséquences entraînées.

En effet, selon plusieurs sources proches de la présidence et celles de la région, cette mesure aurait été motivée par le
camp des durs du régime Kabila déterminés à en découdre avec le régime actuel de Kigali pour remplir leur part de contrat
avec les FDLR qui les ont appuyé pendant la guerre de 1998. Feraient partie également de cette thèse les affairistes
congolais et étrangers qui entretiennent des réseaux d’exploitation frauduleuse des richesses de la  RDC et des trafics d’
armes et minutions dans la région. Pour les partisans de cette option, il n’est nullement pas question de faire partir de la
RDC leurs mains d’œuvre, raison pour laquelle il faut arrêter les opérations contre les FDLR que les brigades mixées
étaient sur le point de démanteler dans le Nord-Kivu.
D’autre part, les FARDC dépourvues de moyens nécessaires pour faire face aux unités autrefois fidèles au Général Laurent
NKUNDA qui, on le sait, en Novembre et Décembre derniers leur ont infligé une série des défaites dans plusieurs batailles
autour de Goma, voudraient reprendre leur vengeance en utilisant comme fer de lance les unités FDLR.

C’est dans cette perspective que s’interprète l’approvisionnement en armes, munitions et autres effets militaires aux
éléments FDLR, le plus inquiétants est qu’on leur aurait doté des insignes militaires des brigades mixées pour semer la
confusion entre ces unités et faciliter les opérations contre elles. On a vu tout récemment dans les localités de Buramba,
Nyamilima, Katwiguru et Ishasha dans le territoire de Rutshuru, des FDLR habillés aux couleurs de la brigade bravo investir
ces localités lors que les éléments de cette brigade s’en retiraient sur ordre de leur hiérarchie de Kinshasa.

Autre évidence qui confirme ce soutien aux FDLR, c’est la cargaison constituée d’armes et minutions interceptée la
semaine dernière par la brigade bravo à Tchengerero à destination des FDLR. Les dernières informations à notre
disposition indiquent que cette cargaison aurait été embarquée à l’aéroport de Goma dans un bus de transport en
commun.

En date du 11 août dernier, les habitants de la localité de Ngwenda ont rapporté que trois motos et une jeep ont débarquée
dans cette localité contrôlée par les FDLR des armes et minutions en provenance de Beni-Lubero ; les faits se seraient
déroulés vers 3h00 du matin et auraient alerté tous les habitants de cette localité qui assistent rarement au débarquement
des véhicules dans leur entité, ainsi l’information s’est répandue comme une traînée de poudre.

D’autres sources indiquent que le régime de Kinshasa se serait inscrit dans la logique de doter les FDLR d’une base rrière
en territoire congolais susceptible de servir de tête de pont à l’offensive militaire contre leur propre pays. Ainsi la position
géographique du territoire de Rutshuru présenterait plusieurs atouts stratégiques pour ce faire, parce que frontalier avec le
Rwanda et regorgeant des souches morphologiques et ethniques similaires à celles qui constituent les
FDLR/Interahamwe ; une véritable confusion susceptible de leur assurer une couverture parfaite en cas de représailles de
la partie adverse. Cette stratégie, on s’en souvient, a été utilisé par la même bande armée pour paralyser toute tentative
d’offensive lancée contre elle par les brigades bravo au risque de prendre à partie les populations civiles au sein
desquelles les éléments FDLR se dissolvaient sans peine.

La MONUC a été le premier à courber l’échine devant cette stratégie des FDLR lorsqu’en février dernier elle
s’était refusé son soutien aux opérations militaires lancées par les brigades mixées contre les FDLR. Bien que d’autre part,
cette organisation onusienne n’avait aucun intérêt de voir réussir par une armée congolaise une mission qu’elle a
lamentablement échouée aussi bien au Nord qu’au Sud-Kivu, elle s’est servi de ce prétexte pour également paralyser les
opérations de la brigade bravo et partant des toutes les brigades mixées. Contre tout attente, cette mission vient de
marquer son désaccord avec le gouvernement congolais dans sa décision de suspendre les opérations contre les FDLR
mais annonce cependant qu’elle ne pourrait appuyer ces opérations que si elles sont menées par des brigades brassées.

Dès lors l’on relève des graves contradictions à plusieurs niveaux : tout d’abord lorsque l’on considère que dans ses
justifications à son action, la  MONUC a toujours affirmé qu’elle ne pouvait, à elle seule, prendre des initiatives contre les
bandes armées mais plutôt la mission lui  dévolue était de venir en appui aux initiatives de l’armée régulière. Or, les
brigades mixées et leurs opérations qu’elle s’est refusée d’appuyer, sont l’initiative de l’armée régulière mais cette
organisation s’est plutôt constituée adversaire principal de cette initiative qu’elle a combattu et s’est refusé de reconnaître
le résultat positif incontestable à l’actif desdites brigades.

Ensuite, l’organisation de William Lacy Swing, se fondant sur les justifications de la suspension desdites opérations telles
qu’avancées par le Chef d’état-major de force terrestre selon lesquelles les brigades mixées confondaient les hutus FDLR
et les civils hutus congolais, affirme ne pouvoir soutenir que les opérations à lancer par les brigades brassées.
Aurait-elle alors réuni quelles genres de garanties sur le cours de morphologie dispensé dans le camp de brassage
susceptible d’offrir aux brassés la capacité de distinguer les hutus rwandais des hutus congolais ?

Enfin de compte, au-delà des intérêts pécuniaires individuels que le personnel de cette organisation tirent de cette
stratégie à travers les échanges d’information, armes et minutions contre or et autres matières précieuses, cette position
de la MONUC n’a fait les heureux que dans le camp des bandes armées étrangères et leurs acolytes qui pouvaient, dès
lors, se taper le luxe de narguer la population congolaise et se jouer de la mission onusienne pour opérer paisible en terre
congolaise.

En définitive, on constate que quelles que soit les finalités des uns (dirigeants congolais) et des autres (la MONUC), l’arrêt
des offensives contre les FDLR/Interahamwe a permis à ces dernières de se refaire une santé, d’élargir leurs espaces et s’
approcher de la frontière de leur pays le Rwanda où ils ont finalement la latitude de s’infiltrer sans peine.

Aujourd’hui, les FDLR viennent d’établir une administration dans la localité d’Ishasha pour contrôler toutes les entités qu’
elles investissent dans le territoire de Rutshuru et alimenter paisiblement leurs réseaux de mafia à travers la  RDC et les
pays étrangers. Il en ressort donc qu’aussi longtemps que le vieil homme rapportera des dividendes aux réseaux, il sera
difficile pour les dirigeants congolais de renaître de nouveau et œuvrer en faveur de l’intérêt des 60.000.000 des congolais.
A moins que les élus sénateurs qui séjournent dans la région où ils comptent prendre langue avec les nouveaux maîtres
des territoires occupés nous réservent une surprise agréable en obtenant leur départ du sol congolais.

 

La Rédaction www.kivupeace.org   

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