La fête du peuple (30 juin) arnaqué par la dictature et « les amis » du Congo.

El Memeyi Murangwa

30/06/10 

 

patrice_emery_lumumba.jpgAutrefois jour anniversaire de l’indépendance, le 30 juin, jour sacré soit le témoin, jour sacré de l’immortel, Serment de liberté pour le peuple congolais ne constitue plus qu’une journée du souvenir pour ce pays décapité de son premier leader, Patrice Emery Lumumba, par ceux qui récupérèrent la souveraineté du Congo pour l’assujettir et le ramener à l’âge de la pierre.

Le Film Katanga Business, réalisé par Thierry Michel est un témoignage vivant de l’état d’abandon avancé dans lequel se trouve l’outil de production dans cette partie du pays, jadis poumons économiques du Congo (belge), et du Zaïre de Mobutu. Le producteur de ce reportage filmé a baladé sa camera à travers la Forêt équatoriale pour montrer au publique des « desesperados » européens qui refusent de quitter qui un champ, une coupe de Bois, ou un Atelier mécanique, attendant une recolonisation qui d’après eux pointerai à l’horizon.

Avec ses mines inexploitées, Le pays que visite à ce jour le Roi Albert II ressemble bien à celui que visita le Prince Albert, futur Roi Albert 1er en 1909. Dans son Journal de route, le prince se montra soucieux du bien commun des populations indigènes, mais aussi de l'organisation de la colonie qui se mettait en place. Le Prince Albert n'hésita pas à fustiger l'inertie du capitalisme belge, lorsqu'il aborda la question des réserves minières du Katanga convoitées par les Britanniques.

Albert II aura-t-il le courage de décrire dans son carnet la situation inhumaine dans laquelle se trouve aujourd’hui la population congolaise ? Portera t-il un regard compatissant sur les décombres de l’ex Union minière du haut Katanga (UMHK) devenu Gécamines peu avant sa descente aux enfers, à ce jour sujet de convoitise d’un millier d’entreprises étrangères ?

L’avenir seul nous le dira.

Les dirigeants congolais et leurs « amis » assisteront à un défilé militaire mixte (FARDC, Mai-Mai, FDLR, CNDP/R, et MONUC), mais cette parade aura difficile à effacer de la mémoire collective les assassinats et autres atteintes à la liberté.

Pour les congolais, l’amitié ne se mesure pas par le nombre des convives à une fête, mais bien par la spontanéité de ceux qui accourent à la rescousse devant un malheur.

« Le sorcier a toujours un prétexte pour ne pas assister au deuil » aimait dire Jean Bolikango Akolokaka, pionnier de l’indépendance congolaise.  

 

© VirungaNews

Leave a Reply