RDC : au moins 17 civils tués à l’arme blanche par des rebelles.

AFP

27/05/07

 

interahamwe.jpgBUKAVU (RDC)- Au moins 17 villageois ont été tués samedi soir à l'arme blanche au Sud-Kivu, lors d'une attaque attribuée à des rebelles hutus rwandais dans cette région de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) qui n'avait pas connu depuis deux ans de massacre de cette ampleur.
   
  

 Un responsable civil de Kaniola, cité par la radio Okapi parrainée par l'ONU, a affirmé dimanche que les rebelles avaient tué au moins 17 personnes, fait une vingtaine de blessés et enlevé plusieurs habitants.
  
Un précédent bilan de cette attaque –attribuée par les habitants aux rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR)– fourni dans la matinée par le gouverneur du Sud-Kivu faisait état de 12 tués.
  
"Le bilan s'alourdit", a déclaré à l'AFP Oscar Zihaliwa, un notable de Kaniola, joint par téléphone à la mi-journée.
  
"Il y a eu quinze morts sur place, mais les rebelles ont ensuite exécuté des personnes enlevées. Une jeune fille qui a pu leur échapper ce matin (dimanche), a dit qu'ils avaient tué trois otages" sur les 18 qu'ils auraient enlevés, a-t-il expliqué.
  
Kaniola, un village du territoire de Walungu situé à plus de 50 km à l'ouest de Bukavu, la capitale provinciale, est depuis des années la cible d'attaques des FDLR et de rebelles "Rasta", un groupe composite constitué de miliciens locaux et étrangers.
  
Cette dernière tuerie intervient alors que l'armée congolaise, appuyée par des Casques bleus, a lancé en avril des opérations contre ces groupes rebelles dans cette zone.
  
M. Zihaliwa a déclaré à l'AFP que les rebelles, venus des collines surplombant Kaniola, avaient "agi en représailles".
  
"Ils ont ciblé les maisons. Parmi les victimes, il y a le père d'une jeune fille enlevée par les FDLR, qui a été récemment libérée par l'armée", a-t-il affirmé.
  
"Ils sont entrés dans les maisons en silence. Ils ont commencé par étrangler certaines victimes avant de les poignarder, pour empêcher qu'elles donnent l'alerte", a-t-il poursuivi.
 

"Après le massacre, ils sont immédiatement repartis vers les collines. La population a alerté l'armée avec des sifflets (distribués aux villageois par les autorités, ndlr), mais quand l'armée est intervenue, les assaillants étaient déjà partis", a-t-il ajouté.
  
Selon le témoignage d'une victime diffusé par la radio Okapi, les assaillants auraient laissé une lettre dans le village affirmant qu'ils allaient "revenir en force".
  
Les combattants hutus rwandais, estimés actuellement à plus de 10.000 par l'ONU, sont présents depuis 13 ans dans les forêts et montagnes de l'est de la RDC, où ils se livrent à des exactions contre les civils.
  
Certains de ces rebelles sont accusés par Kigali d'avoir activement participé au génocide de 1994 au Rwanda, qui a fait au moins 800.000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsie.
  
C'est la première fois depuis la mi-2005 qu'une tuerie de cette ampleur est commise au Sud-Kivu.
  
Le 23 mai 2005, 19 civils avaient été massacrés à coups de machettes par des miliciens locaux dans la collectivité de Nindja, à moins d'une vingtaine de kilomètres de Kaniola.
  
Le 9 juillet, une quarantaine de civils, essentiellement des enfants et des femmes, avaient été brûlés vifs à Ntulumamba, un village de la même région. Ce massacre avait été attribué par des rescapés à des FDLR.
  
"La population du Sud-Kivu ne devrait pas continuer à subir cela. Toutes les conditions seront réunies pour que pareil acte ne se répète pas", avait déclaré dans la matinée le gouverneur Célestin Cibalonza, annonçant qu'une mission d'enquête se rendrait dans la journée à Kaniola.

AFP

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