RDC : Préalable pour une paix durable au Kivu.

El Memeyi Murangwa 

28/05/07                                                                                                            

 

 

 

rwandan_refugees.jpgLa convocation d’une table ronde sur le Kivu par le ministère de l’intérieur semble être une démarche en vue d’escamoter les vrais problèmes liés à la sécurité dans cette province devenue cheminée du Congo, un feu immense couvant sur l’étendue du territoire.  

 

 

 

 

 

 

 

 

Séjour écourté dans les villes de refuge. 

 

 

La fumée visible au Kivu n’est que le résultat de l’incendie provoqué par l’amateurisme au sommet de l’état, assorti d’un soutien aveugle à un front de libération qui dissimule par cette appellation, l’idéologie génocidaire ayant abouti à l’extermination de plus d’un million des paisibles citoyens dans le Rwanda voisin. 

Le réel tenant du pouvoir s’embourbe dans un problème qui pourtant avait commencé à trouver une solution pacifique avec le rapatriement volontaire de ces affreux rwandais qui bénéficient de largesse  et de réinsertion dans leurs pays.  Une presse partisane tient à convaincre l’opinion d’une volonté délibérée du Rwanda de laisser ces forces négatives à l’extérieure du pays ! Pas du tout convaincant pour le commun des Kivutiens ayant vu l’ardeur du Rwanda à rapatrier plus de deux millions des réfugiés peu à après la prise de Goma et Bukavu en octobre 1996.  Sans l’aide de l’ONU, les troupes rwandaises réussirent à l’aide des bâtons à drainer les nombreuses foules vers la frontière commune de deux pays sans crépitements des balles. La surprise fut totale de la part de ceux qui préparaient des études de faisabilité à coûts élevés pour le rapatriement des habitants de ces vastes camps.  Les images défilèrent sur les écrans de grandes chaînes de télévision à la satisfaction de tous. 

 

 

Recrutés pour tuer et amener la guerre au cœur du Rwanda. 

 

 

Ceux fuyant la justice de leurs pays pour les crimes commis, s’enfoncèrent dans la forêt équatoriale pour se retrouver après la prise du pays par les troupes de l AFDL dans les pays voisins.  Beaucoup d’entre eux furent enregistrés par les services du HCR.  La RDC se vida après la chute du régime Mobutu des ex FAR et Interahamwe allergiques au rapatriement dans leurs pays d’origine.  La détérioration des relations entre L.D. Kabila et les hommes forts de Kigali et Kampala aboutirent à la seconde guerre dite de libération en août 1998. Kabila invita les soldats ex-FAR et les Interahamwe à rejoindre les rangs des FARDC pour disait-il amener la guerre au Rwanda.  Des milliers vinrent du Congo Brazzaville, de l’Angola, et de la Zambie cherchant à se venger sur les Tutsi que Kabila identifiait comme agresseurs.  Utilisés comme bourreaux dans l’extermination des Tutsi du Congo, ceux-ci exécutèrent la basse besogne sous l’œil amusé des officiels du régime Kabila qui encouragèrent la population à faire de même pour éradiquer les vermines Tutsi. L’un d’eux, Abdoulaye Yerodia, dit Ndombasi se chargea des opérations d’épurations ethniques sillonnant pour cette fin les grandes casernes.  Par milliers, des soldats Tutsi périrent dans la nuit du 12 au 13 août 1998, massacrés par ces escadrons de la mort.  Il veillera aussi à la demande de Kabila, à ce que les drôles d’invités (Interahamwe) fassent partie intégrante de l’armée pour servir de ligne de front, les militaires congolais refusant de combattre.  Voilà pourquoi le leader des FDLR, Ignace Murwanashyaka ne cesse de clamer à qui veut l’attendre que ses forces sont les invités du régime Kabila et ne quitteront le Congo qu’à la demande de l‘actuel locataire du palais de marbre, Joseph Kabila qui se trouve être l’héritier de L. D. Kabila, père géniteur de l’actuel marasme.

 

Des affaires florissantes pour tous. 

 

Depuis la fin des hostilités entre les « troupes gouvernementales » GSSP et les principales rebellions (RCD et MLC), les combattants FDLR et Interahamwe se résolurent de s’attaquer aux richesses du Congo, ciblant dans leurs razzias les Tutsi Congolais, leurs cheptel et les autres minorités ethniques ayant la morphologie nilotique.  Ils établirent une administration dans le Nord Kivu et le Sud Kivu, collectant impôts et autres taxes pour ce qu’ils appellent bien la dette de sang.  Ceux qui résistent à ce jour face à ces pratiques sont assassinés au grand jour, les femmes et les filles violées, les jeunes enfants de sexe masculin étant adoptés de force pour grossir les rangs de ces hors la loi.  Ne pouvant faire face à leurs émoluments pour le service rendu, l’actuel président ferme les yeux, préférant jouer à l’équilibriste pour ne pas casser les œufs.  L’impunité encourage les Mai-Mai à faire la même chose et les deux groupes s’adonnent volontiers au trafic des pierres précieuses dans des échanges inhabituels ; Minerais contre arsenal militaire. Ce commerce tacite est entretenu par les hauts cadres de l’armée nationale (FARDC) et nombreux affairistes de la MONUC qui  sont dans un besoin réel des contrats miniers.  Les officiers supérieurs en mission au Kivu pour un assaut final se transforment en un tour de main en négociants et  deviennent des prospères hommes d’affaires, oubliant la mission première qui est celle de ramener la paix dans la région. 

 

 

Tripartite. 

 

 

Pour mettre fin a l’insécurité généralisée au Kivu, il y a nécessité d’une rencontre entre la présidence de la république (commandement suprême des FARDC) auteur de l’invitation aux forces négatives, La MONUC, observatrice partiale de l’insécurité et les FDLR-Interahamwe, invités tenant au recouvrement des émoluments relatifs à leur prestation au coté des FARDC.  Ces trois composantes possèdent la clef pour le retour à la paix. Le retrait volontaire de ces forces négatives devant être l’unique point à l’ordre du jour.  Ceux d’entre eux ne pouvant rentrer au Rwanda devant solliciter d’autres pays plus accueillants.  La France responsable de ce déversement massif de population de part son Opération Turquoise  de 1994 devra bien apporter assistance aux Nations Unies, pour trouver d’autres pays d’accueils.   En cas de refus, d’un retrait volontaire, l’utilisation de la force par le gouvernement congolais en collaboration étroite avec les pays voisins de l’est menacés par ces forces, constitue l’ultime solution. 

L’agitation observée au sein du parlement est l’œuvre des personnalités bien connues pour leur xénophobie ayant conduit à la première guerre de libération.  Ces honorables doivent éviter de ramener le pays à la case départ.   

C’est seulement après cette rencontre au sommet que les fils du Kivu parachèveront sans accroc, la réconciliation entamée par le CNDP et les barza intercommunautaires.  Une table ronde sans consultations préliminaires n’est qu’une nouvelle distraction pour un peuple à bout de patience.     

 

 

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