Radio Okapi
13/01/08
Les travaux de la conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans les deux Kivu se poursuivent ce dimanche 13 janvier à Goma, au Nord-Kivu. La séance de ce jour sera essentiellement consacrée à l’audition des messages de groupes armés dont le CNDP de Laurent Nkunda, rapporte radiookapi.net
La plénière de ce dimanche devait être précédée d’un culte œcuménique dans le même cadre de l’Université libre des Pays des Grands Lacs. Samedi, des représentants d’une dizaine de communautés ethniques du Sud-Kivu ont fait passer leurs messages respectifs. Tous ont souligné le fait que l’insécurité vécue au quotidien dans leur province est consécutive à la succession des guerres enregistrées dans la région de l’Est depuis au moins une décennie. Tous ont également que affirmé cette insécurité est aujourd’hui entretenue par la présence des FDLR et des InterHamwe rwandais.
Dans l’espace Lega par exemple, de Shapunza à Mwenga, en passant par Kamituga, ces rebelles rwandais occupent 2/3 de l’espace, peut-on encore retenir des exposés de samedi. Ils y exploitent des minerais, administrent des entités entières et détiennent même des juridictions et des prisons où ils jugent et condamnent des citoyens congolais, y compris les agents des forces de l’ordre, ont fait savoir les porte-parole des communautés concernées.
Dans leurs conclusions, les ethnies du Sud-Kivu invitent par conséquent le gouvernement congolais et la communauté internationale à mettre tout en œuvre pour le rapatriement de rebelles rwandais. Toutes reconnaissent qu’elles ont le droit de vivre paisiblement sur la terre de leurs ancêtres et de jouir de ses richesses. Toutes se disent aussi disposées à vivre en harmonie avec tous les voisins.
Des messages de quatre autres groupes ethniques du Sud-Kivu étaient attendus ce dimanche avant l’intervention des groupes armés. Il s’agit notamment de messages des Bashi, des Bambutis (pygmées) et des Bavira.
Radio Okapi
Tous comme s’ils se sont plagiés les uns les autres, les groupes ethniques du Nord-Kivu et ceux du Sud-Kivu qui ont défilé devant plus de 1300 délégués venus de partout pour les écouter et baliser ensemble un chemin vers la paix véritable du Kivu, ont pointé les FDLR du doigt comme la cause première de l’insécurité au Kivu. Toutes les communautés ont, dans leurs discours, demandé le départ immédiat du sol congolais et sans condition des FDLR/Interahamwe ces génocidaires rwandais qui ont massacré en deux mois seulement, plus d’un million des personnes, dans leur pays avant de transporter leur bagage des malheurs dans notre pays. Depuis vendredi 11 janvier 2008, les participants à cette conférence du Kivu sur la paix, la sécurité et le développement ont assisté aussi à une séance d’exorcisme, chaque ethnie voulant se défouler des années de frustrations durant lesquelles elles n’ont jamais eu d’occasion pour se rencontrer toutes, se dire des vérités et laver ainsi leur linges salies depuis un siècle en famille. Ils se sont accusés mutuellement, chacune des ethnies étant le malheur de l’autre.