BRASSAGE OU SUICIDE pogrom PROGRAMME ?

Frank Nkuranga

Namur, 12/10/07

 

victime_de_yerodia.jpgLe brassage brandi comme solution à l’insurrection des tutsis (pudiquement nommés rwandophones) est un suicide évident que nul n’accepterait tant l’épuration ethnique opérée au sein des casernes, tout au long des dix derniers années, est encore vivace dans les mémoires ! Pourquoi seraient-ils naïfs au point d’avancer poings liés et yeux bandés vers une mort certaine ? Quand rendra-t-on, à leurs parents, les restes des jeunes officiers gazés et calcinés à la base militaire de Kamina (en 98) où ils suivaient leur formation? Quand reconnaîtra-t-on nos martyrs tombés sous les grenades de Kabila (père&fils) après avoir mis en selle ces dictateurs sanguinaires alliés aux génocidaires rwandais?Quelles garanties leur donne-t-on avant de solliciter leur adhésion au brassage, alors que leurs familles croupissent en exil et pendant que leurs terres sont occupées par les FDLR ! Quelle assurance leur miroite-t-on pour les convaincre qu’ils échapperont au sort des soldats et officiers tutsis décimés par leur hiérarchie (obéissant à Kabila) dès le déclenchement des hostilités en août 1998 ?

 

Tant que les génocidaires menaceront la paix du voisin rwandais, les tutsis congolais feront les frais de cette discorde transfrontalière ! A chaque fois qu’elle resurgira, les tutsi congolais (boucs émissaires) en pâtiront !Peut-on encore croire les discours rassurants de Kabila quand on connait le sort réservé au professeur Mulinda qui avait naïvement accepté d’appeler les tutsi congolais à ne pas paniquer, alors que la chasse au faciès avait débuté fin juillet 1998 ! Ses orphelins en souffriront toute la vie, dans leur pénible exil !  Depuis l’indépendance, tuer un tutsi n’est plus un crime tant l’horreur a été banalisée dès l’aube de l’indépendance : le déchargement de camions bondés des tutsi ligotés et entassés tels des ordures, basculés vivants dans le lac vert ! Le massacre collectif ou ciblé des tutsi est récurrent et n’émeut guère les tribus voisines dressées contre eux par les politiciens en mal de programme crédible ! Jusque quand la haine du tutsi servira-t-elle d’épouvantail pour les congolais clochardisés et désabusés? Le brassage est un spectre évident, une épée de Damoclès suspendu sur tout soldat tutsi partout où il se trouverait sur le territoire national ! La communauté internationale devrait contraindre Kinshasa à accéder au cahier de charges des insurgés qui ne demandent que la paix. A présent qu’il est de notoriété publique que l’armée régulière recourt aux fdrl et aux milices tribales opposées aux tutsi et qui ne jurent que de la « solution finale », la fermeté devrait être de mise vis à vis du belliqueux président.L’acharnement sur les insurgés tutsi, dont les revendications sont pourtant limpides, ne trompe pas sur les desseins du président congolais (et de ses faucons) qui croit ainsi répondre aux attentes de ceux qui l’ont voté massivement au Kivu !Est-il sûr que cela suffit encore aux Kivutiens clochardisés et contraints à vivre dans la terreur de la zone ultra-militarisée, où la guerre s’enlise et se transforme en guerre civile, en guérilla interminable !Est-il certain qu’en rallumant la guerre tribale au N-Kivu il sera capable de l’arrêter ?

 

Il est dangereux de sous estimer la détermination d’un peuple qui lutte pour sa survie !

 

 

 

 

 

Chronologie des principales date du pogrom Tutsi congolais :

 

 

Mars et avril 1993: Massacre de centaines de rwandophones par les Hunde à Walikale   

14 mai 1996 : Massacres de milliers des Tutsi Congolais au monastère de Mokoto Août-décembre 1997 : Massacre des Tutsi Congolais à Mudende et des rescapés du génocide. 

11 Décembre 97 : Second grand massacre de réfugiés Tutsi congolais à Mudende, un millier de tués (1643 selon les rescapés) avec les méthodes et l'idéologie du génocide rwandais. 

Du 12 au 13 Août 1998 : Sous l’incitation de Yerodia Abdoulaye (conseiller de L.D. Kabila), déclenchement de la chasse aux faciès dans tout le Congo-Kinshasa. Massacre de plus de 3000 civils et militaires Tutsi, au camp Kokolo, camp CETA, Camp Tshatshi et dans la base de Kamina  ainsi que des personnes ressemblant au stéréotype « Tutsi »  

Le 09 décembre 1998, le RCD organise une cérémonie officielle d'inhumation à Uvira de 70 Banyamulenge emmenés de Kalemie. Deux charniers sont découverts à Kisangani. A Lubumbashi, des corps des Tutsis gisent dans les principales artères de la ville. 

Octobre 1999 : massacre à la machette, de plusieurs milliers de Hema (population d'éleveurs considérée comme " cousine des Tutsi ") par des groupes de miliciens Lendu, avec l’aide des FDLR dépêchés par L.D. Kabila.

Mai 2002 : Mutinerie au sein de la branche armée du RCD-Goma à Kisangani. Les mutins s'emparent de la radio officielle et invitent la population à chasser les rwandais (entendez les tutsi) de la RDC. Des Tutsis sont exterminés à l'arme blanche.

25 mai 2004: 27 Banyamulenge sont massacrés à Bukavu (par les FARDC assistés des ex-FAR et des mai-mai) et plus de 3000 se réfugient au Rwanda voisin.

10 juin 2004 : Après le retrait de Laurent Nkunda qui a laissé la ville à la MONUC, deux Banyamulenge sont tués et 500 se réfugient au Rwanda. A Bukavu, les maisons des Banyamulenge sont incendiées. Pour échapper aux exactions, 5.000 Banyamulenge quittent Uvira et se réfugient au Burundi voisin.

13 août 2004, des combattants armés, appartenant aux Mai-Mai, FDLR, FARDC et au FNL ont massacré au moins 152 civils congolais et blessé 106 d’entre eux, dans le camp de réfugiés de Gatumba, près de Bujumbura, capitale du Burundi.

 

 

 

 

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