Camara suspend l’extraction dans les mines d’or.

AFP

27/12/08

 

le_capitaine_moussa_dadis_camara.jpgLe chef de la junte militaire au pouvoir, Moussa Dadis Camara, a promis de "châtier" les auteurs de détournement de fonds et de renégocier les contrats miniers. Dans les zones aurifères, l'extraction minière est d'ores et déjà suspendue.

 Le chef de la junte au pouvoir en Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, a assuré samedi, dans son premier discours public, que "toute personne coupable de détournements" de fonds serait "châtiée" et que les contrats dans le secteur minier seraient renégociés.
   
"Toute personne coupable de détournements sera châtiée. Toute personne qui veut détourner le bien de l'Etat à son profit, s'il est pris, il sera jugé et châtié devant le peuple", a déclaré le capitaine Camara, à la tête des militaires qui ont pris le pouvoir mardi, au lendemain de la mort du président Lansana Conté.
   
Ce que la junte avait appelé "une réunion d'information" a pris la forme d'un long discours du capitaine, en plein air, dans la cour de l'école militaire, devant un millier de personnes.
   
Le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD – junte)) avait convié tous les représentants de partis politiques, de syndicats, d'organisations de la société civile et de dignitaires religieux au camp militaire Alpha Yaya Diallo.
   
Parmi eux, figuraient les opposants Alpha Condé et Sydia Touré ainsi que la leader syndicaliste Rabiatou Serah Diallo, figure de proue de la résistance au pouvoir de Lansana Conté.

D'un ton extrêmement ferme, le chef de la junte a insisté sur les "grands détournements" de fonds opérés durant le régime de Lansana Conté (1984-2008), sans jamais accuser le chef de l'Etat lui-même, "honnête" selon lui, et à la mémoire duquel il a fait observer une minute de silence.
   
Il a affirmé que les militaires avaient mené leur coup d'Etat en raison de la "corruption notoire du gouvernement" et de "l'irresponsabilité et l'incapacité notoire de l'Assemblée nationale", qui s'était refusée à organiser les élections législatives (initialement prévues en 2007).
   
"Ce sont des ministres qui entouraient le chef de l'Etat (Lansana Conté, décédé lundi après 24 années au pouvoir) qui ont pillé ce pays, qui ont fait des buildings, des comptes un peu partout", a-t-il ajouté.
   
"Au moment où le président était fatigué, tous les gens qui l'ont entouré se sont remplis les poches", a-t-il accusé.
   
Le chef de la junte a aussi souhaité "une belle élection libre et transparente" et invité les partis à discuter pour l'organisation des législatives. "Vous allez nous dire à quel moment" le scrutin doit avoir lieu, a-t-il dit.
   
Sur le plan économique, "on a bloqué le secteur minier. Il y aura une renégociation, une révision" des contrats, a-t-il annoncé.
   
"Les zones aurifères, la décision est déjà prise: plus d'extraction jusqu'à nouvel ordre", a-t-il ajouté.
   
Le pays abrite plus du tiers des réserves mondiales de bauxite, dont il est le premier exportateur. Son sous-sol contient également d'importantes réserves d'or, de diamant, de fer, de nickel, etc., mais la Guinée reste classée au 160e rang (sur 177) sur l'échelle du développement humain par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
   
La chef de la junte a également évoqué "la situation du Port autonome de Conakry", annonçant aussi dans ce secteur une "révision des contrats" par des experts et leur éventuelle "annulation".

 

AFP

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