Jouer avec le problème sécuritaire de son Pays : un couteau à double tranchant.

Lucie Divova

Germany, 04/01/08

 

On ne peut pas jouer avec un couteau à double tranchant sans courir le risque de perdre les doigts et même toute la main.  Son excellence n’a-t-il pas encore réalisé que jouer avec le problème sécuritaire de l’Est est dangereux non pas seulement pour les congolais mais pour toute la région des pays des grands lacs?  Depuis le début de ce conflit qui vient de déplacer maintenant plus d’un million des congolais,  le président du Congo-
Kinshasa avait refusé le dialogue malgré les conseils des observateurs nationaux et internationaux, optant pour la voie des armes.

 

 

Ces mêmes observateurs, motivés par la défaite des FARDC du 11 décembre  et qui ont demandé   la tenue de la conférence régionale sur la sécurité, la paix et le développement commencent à déchanter : tenez  les discours des hommes politiques se radicalisent de plus en plus et le président de la république a vidé la conférence de toute sa substance. 


Le 15 décembre, 4 jours   seulement après le carnage et la débâcle des FARDC à Mushaki, la population de l’Est pouvait espérer une ère nouvelle, une occasion en or pour réparer les erreurs et se faire pardonner de tous les maux que les hommes politiques ont fait subir à la population congolaise une année durant. Cette conférence risque malheureusement d’être comme autant d’autres réunions tenues au Burundi, Kenya, Ouganda,
Rwanda et Congo, une occasion pour mettre sur papier de bonnes résolutions sans effets sur  terrain. On a vu les deux sociétés civiles jumelles celle de Goma ainsi que celle de Bukavu refuser de se présenter dans ce forum en présentant des préalables avant de se rétracter sans qu’une seule des revendications pourtant légitimes ne soit répondues favorablement.

Ceci prouve que ces sociétés civiles ne sont pas porteuses des revendications constructives pour le bien de la population  mais ils se constituent en partisans de la discorde, manifestant leur mécontentement de la tenue de la dite conférence rien que pour se faire valoir et recevoir un cachet spécial.N’est ce pas la même société civile qui se trompe volontairement d´ennemis, choisissant de protéger les FDLR/Interahamwe, supplétifs de l’armée congolaise, jetant un discrédit sur une partie de la population congolaise, désignée comme la source des malheurs des congolais?

L´honorable Kamerhe, l´abbé Malu-malu et le pasteur Ruberwa nous auront persuadé de leur bonne volonté à vouloir réconcilier le peuple congolais à travers la conférence régionale sur la paix, la sécurité et le développement mais l’implication réelle des deux acteurs majeurs dans le conflit actuel à savoir le gouvernement congolais et le CNDP fait défaut pour que nous croyions réellement à l’issue positive de cette conférence. Une partie ne peut pas faire la paix toute seule mais elle peut faire la guerre sans l’accord de l’autre. Ainsi, nous croyons que pour avoir une paix durable il faudra que les deux parties se mettent sur une table sans complexe et discutent de l’avenir de ce beau pays.

Parfois le silence du Rais du Kongo, qu’on croyait être l´initiateur de la Conférence, est révélateur de sa pensée comme le prouve son silence sur les mémos contestateurs écrits par les différents acteurs politiques et de la société civile sur la tenue de cette conférence, et que son discours du 1 janvier 2008  vient corroborer l’idée que personne ne veut de cette conférence.

Ce discours enlève l’espoir à toute une nation qui voyait en cette conférence un cadeau de fin d’année, un discours qui remet en doute l’espoir de la fin définitive et le commencement d’une ère nouvelle, celle de la paix, de la réconciliation et du développement. Tous ces espoirs volent en éclats à la seule volonté d’un seul homme celui qui détient le pouvoir de la vie et de mort du  peuple Congolais par sa parole: "QUE LA GUERRE SOIT ET LA GUERRE FUT, QUE LA CONFERENCE SUR LA PAIX SOIT ET LA CONFERENCE SERRA’’, sans que le CNDP, au sein duquel se trouvent quelques milliers des Kivutiens de plusieurs ethnies  ne soit écouté.

Que  la conférence sur la paix au Kivu accouche  d´une très grande souris comme d´habitude, cela ne surprend personne  mais seulement les conséquences de l’échec seront dévastatrices. Les discordances se font déjà sentir entre Kamerhe et les autres membres des travaux préparatoires dont le gouverneur de la province du Nord Kivu Julien Paluku gardien de l’idéologie divisionniste.

Que Kamerhe ait réellement compris que le temps était à la réconciliation, il faudra pourtant qu’il comprenne que les FDLR sont la principale source de l’insécurité au Sud et au Nord Kivu et qu’ils doivent rentrer chez eux sans poser des conditions aux congolais qui ne leurs doivent rien mais au contraire à qui ils doivent demander pardon pour des milliers d’exactions et crime commis. Peut on dire comme Pontus Pilatus, que les plus avisés commencent à se laver les mains pour que seul soit responsable de l’échec de cette conférence et donc du sang des innocents Congolais, celui qui annonce une chose et son opposé, le Rais?

Mais une question sans réponse me revient en tête, qui veut faire la paix et avec qui?   Seul Kabila pourrait y répondre,  ou du moins pourrait  expliquer au peuple congolais la Présence de Vital Kamerhe au sein d’une conférence sur la paix et  celle du Général François Olenga au Nord-Kivu  continuant à semer des messages de haine contre une ethnie.

Ce personnage controversée qui voudrait semer ou du moins qui voudrait réécrire l’histoire du Congo en lui amputant une de ces ethnies, celle de tutsi, sème le doute sur sa connaissance de son pays ou alors on trouverait la justification de sa confusion entre le mot kinyarwanda et kinuaranda, de l’influence que la langue germanique aurait sur lui durant ses quelques  années passée en Cologne, voilà qu’il a même acquis la nationalité germanique renonçant à celle congolaise qui est une et indivisible.

Seulement, il n’est plus un secret pour personne que les 30 jours, seront  judicieusement utilisés pour réorganiser l’armée et lui donner un nouveau commandement pour en finir ave le CNDP et le groupe de 47 se trouvant dans les hauts plateaux d’Itombwe, ainsi en a décidé le Rais sur conseil des députés et autres extrémistes congolais.

 

www.kivupeace.org

 

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