L’Eglise dénonce le pillage des ressources naturelles de la RDC.

Olivier Diosso

12/03/07

isidorebakanja.jpgL’Eglise catholique romaine de la République démocratique du Congo (RDC) continue de ne ménager aucun effort pour s’impliquer davantage dans la bonne marche de la démocratie pour éviter le pire. Après les prélats de la province ecclésiastique du Bas-Congo qui ont formulé des recommandations aux institutions élues de la troisième République à la suite des incidents malheureux survenus dernièrement dans leur province, aujourd’hui, c’est au tour de ceux de Lubumbashi de tirer la sonnette d’alarme pour fustiger les comportements peu démocratiques et égoïstes de certains décideurs. Et cela dans une mise en garde leur lancée.

« Pour nous, le temps de ne servir que les intérêts étrangers est définitivement révolu », font remarquer l’archevêque et les évêques de la province ecclésiastique de Lubumbashi dans cette déclaration sur une situation qui, visiblement, les révolte. Dans ce message aux nouveaux dirigeants intitulé « Que notre espoir ne soit jamais déçu », parvenu à l’agence de presse catholique Misna, ils soulignent le fait que « le peuple congolais n’est plus en mesure de supporter la néo-colonisation, moins encore de servir d’appât à l’enrichissement illicite d’une minorité des Congolais et de quelques étrangers jouissant de faveurs de certaines autorités au pouvoir ».

La source note que les évêques de la province du cuivre demeurent préoccupés par l’exploitation maffieuse des ressources naturelles et la crainte que la paix et la stabilité relativement retrouvées.

Ils soutiennent, poursuit la même source, qu’à la place des investissements économiques massifs auxquels s’attend le Congo démocratique, cette situation risque d’entraîner un vaste pillage des ressources naturelles.

Aussi demandent-ils aux nouveaux dirigeants, surtout de leur province, de mettre de l’ordre dans le secteur minier. En effet, soulignent-ils, « le Congo n’est ni à vendre ni à brader, fût-ce au nom des intérêts d’une minorité occulte. » Ces pasteurs exigent que tous les contrats miniers soient réexaminés par le Parlement. Car ils s’inscrivent en faux contre le fait que « les retombées économiques et sociales de l’exploitation minière au Katanga semblent presqu’inexistantes. » Sans oublier de s’indigner d’un fait étrange : « Plus les investisseurs miniers envahissent le Katanga, plus la pauvreté, le chômage et le problèmes sociaux augmentent. »

En effet, « il ne faut pas que le retour annoncé des investisseurs et la reprise de la coopération bilatérale se transforme en cauchemar pour les intérêts du peuple congolais », C’et ainsi que la gestion du secteur minier occupe une partie importante dans le document des princes de l’Eglise catholiques du Katanga.

L’opposition appelée à se réveiller

Par ailleurs, dans le même message, les évêques affirment qu’« il serait illusoire de croire que notre peuple est dupe ». Ils en appellent à la modération du langage et du triomphalisme des nouveaux élus de l’Alliance pour la majorité présidentielle (AMP). Sans oublier la léthargie de laquelle l’opposition institutionnelle ou non doit sortir pour faire fonctionner l’appareil démocratique.

S’agissant de la préservation de la paix et de la stabilité, les prélats catholiques déplorent la lenteur avec laquelle s’effectuent le désarmement et le brassage de l’Armée. Surtout le manque d’encadrement efficace des démobilisés.

Qui ne font que causer des insomnies à la population civile. Et de souligner : « Les ex-combattants démobilisés ne jouissent d’aucune forme d’encadrement efficace. D’autres sont carrément abandonnés à leur triste sort, au détriment de la sécurité des populations civiles. Certains foyers de tensions, surtout à l’Est du pays, fourmillent encore des milices qui sèment terreur et confusion. Dans nos villes et villages, les tracasseries des forces dites de l’ordre et, surtout des éléments armés non brassés, sont de plus en plus le lot du quotidien. »

Cette interpellation est donc justifiée par ces signes peu rassurants, capables de ramener les Congolais à la case du départ. D’où l’inquiétude de ces pasteurs catholiques.

Pour qui « la paix et la sécurité du peuple semblent très peu préoccuper les hommes et femmes qui sont au pouvoir ».

 

Le Potentiel

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