RDC: Confusion à l’Assemblée provinciale de Kinshasa.

Tabu Ley et consorts dans la rue !

La Prosperite

7/03/07

rochereau.jpgLes députés provinciaux de Kinshasa ont profité de l’invalidation de Tabu Ley, Ngobila, Ngandoli et Nzama par la Cour d’appel de Matete pour offrir au public un spectacle désolant. Devant les journalistes, les députés de l’UN et leurs « amis » de l’AMP n’ont pas hésité un seul instant à procéder une nouvelle fois à des échanges virulents à l’Hôtel de Ville. Qui sait si prochainement ils n’en viendront pas aux mains ? Voici qui doit faire réfléchir sur la qualité des élus

Si le ridicule tuait, les députés provinciaux auraient été les premiers à mourir. Après s’être collés à la peau la triste réputation des élus les plus corrompus lors des élections des Sénateurs et des Gouverneurs de province, les députés provinciaux, particulièrement ceux de Kinshasa viennent de démontrer à la face du monde qu’ils n’ont pas le minimum de qualités pour mener à bien un débat parlementaire. A chaque séance, les journalistes qui couvrent les activités de l’Assemblée provinciale de Kinshasa assistent à des échanges virulents de parole, si on n’en vient pas aux mains. Le dernier spectacle désolant en date est celui que les « honorables » ont offert au public à la clôture de la séance extraordinaire hier lundi 5 mars 2007. Les députés AMP ont claqué la porte à cause d’un désaccord avec le Bureau sur les points à inscrire à l’ordre du jour. L’AMP aurait aimé voir repris le cas des députés invalidés à la plénière de jeudi 1er février, Pascal Tabuley, Ngobila, les chefs coutumiers Ngandoli et Nzama. Ce qui n’a pas été fait. Autre chose, il est reproché au Bureau le non respect de la procédure en matière de convocation des plénières. Député RCD et par extension de l’AMP, Laurent Batumona avait évoqué les articles 58 et 59 de la Constitution exigeant que la plénière soit convoquée 48 heures avant et qu’en même temps soient remis aux députés l’ordre du jour. Côté UN, mieux MLC, on se défend de toutes ces allégations qu’ils rejettent en bloc. Un député MLC voit dans les agissements de l’AMP des manœuvres dilatoires visant retarder l’avancement des travaux.

Y’aurait-il une dictature du Bureau ?

A entendre dire les députés AMP qui ont pris l’option de sécher les discussions à l’Assemblée aussi longtemps qu’un compromis ne sera trouvé. Le Bureau, composé essentiellement par le MLC, tenterait d’imposer son dictat. L’argument avancé est que deux des députés concernés par cette invalidation ont fait appel de l’arrêt de la Cour d’Appel de Matete au niveau de la Cour Suprême. Ceci dit, il faudrait, conseille-t-on, attendre le prononcé de la Cour Suprême. Comme le berger à la bergère, le Bureau affirme avoir convoqué la plénière pour faire exécuter en toute urgence des décisions de justice lui communiquées par la Cour de Matete. Qui a raison, qui a tord ?

Quoiqu’il en soit, rien ne peut expliquer le comportement des « honorables » députés provinciaux de Kinshasa qui suscite l’indignation. Ce qui relance le débat sur la qualité des élus. Les élections étaient une affaire d’argent. Il n’y a pas eu débat d’idées et n’importe qui s’est fait élire. Mais certains observateurs pensent qu’il s’agit d’une stratégie de l’AMP en vue de bloquer le fonctionnement de l’Assemblée provinciale. A terme, on voudrait aboutir à une nouvelle élection du Bureau. De cette façon, l’AMP contrôlerait à la fois et l’exécutif et l’Assemblée provinciale de Kinshasa. 

La Prosperite

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