RDC: Kabila à Brazzaville, Nkunda met en garde contre une “surmilitarisation”

AFP

21/11/08

 

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, doit se rendre vendredi au Congo-Brazzaville et en Angola voisins pour rencontrer ses homologues Denis Sassou Nguesso et José Eduardo dos Santos, a-t-on appris auprès de la présidence.

M. Kabila "va ce matin à Brazzaville" pour discuter notamment "des problèmes de sécurité dans l'est" de la RDC, a annoncé à l'AFP le porte-parole de la présidence, Kudura Kasongo. Il se rendra dans la même journée en Angola, "un partenaire privilégié" de la RDC, a-t-il ajouté.

M. Kabila s'entretiendra avec le président dos Santos de la "situation dans l'est (de la RDC) qui déstabilise la démocratie", selon la même source qui a confirmé ainsi l'information donnée jeudi par le ministère angolais des Affaires étrangères.

Cette rencontre intervient alors que les spéculations vont bon train sur la présence de soldats angolais dans l'est aux côtés des forces armées régulières congolaises engagées dans des combats contre les rebelles de Laurent Nkunda. Luanda et Kinshasa ont démenti formellement ces allégations. L'armée angolaise, alliée fidèle de la RDC, était intervenue pour soutenir le gouvernement de Kinshasa pendant la guerre régionale de 1998-2003 dans l'ex-Zaïre.

Le 10 novembre, la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), dont font partie la RDC et l'Angola, s'était dit prête à envoyer "si nécessaire" des troupes de maintien de la paix dans la province congolaise du Nord-Kivu (est), où les combats ont repris depuis près de trois mois entre l'armée congolaise et les rebelles de Laurent Nkunda.

Par ailleurs, la rébellion de Laurent Nkunda a mis en garde vendredi contre une "surmilitarisation" de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), après la décision de l'ONU d'y envoyer 3.000 casques bleus supplémentaires pour renforcer la mission de paix onusienne (Monuc).

Cette décision "est la preuve de l'engagement de la communauté internationale au chevet des Congolais", a réagi le porte-parole de la rébellion, Bertrand Bisimwa. "Mais plutôt qu'une surmilitarisation de la région, l'ONU devrait plutôt faire en sorte que les belligérants négocient le plus vite possible", a souligné M. Bisimwa, interrogé par téléphone depuis Kinshasa.

Jeudi, à New York, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution accroissant temporairement de plus de 3.000 hommes les effectifs de la Monuc, forte actuellement de 17.000 hommes, dont 5.000 dans le seul Nord-Kivu, où les combats ont repris depuis fin août entre la rébellion et l'armée congolaise. Cette augmentation est prévue jusqu'au 31 décembre mais est renouvelable en même temps que le mandat de la Monuc, qui expire à cette date. Elle "vise à permettre à la Monuc de renforcer sa capacité de défense des civils, reconfigurer sa structure et ses forces et optimiser leur déploiement".

La nationalité de ces renforts ainsi que leur date d'arrivé en RDC n'ont pas été précisées.

"Le gouvernement pense que la Monuc peut jouer le rôle des FARDC (armée nationale), c'est incorrect. La Monuc ne doit pas se substituer à l'armée nationale congolaise", a affirmé le porte-parole de la rébellion.

"L'ONU devrait pousser les parties en conflit au dialogue pour permettre la mise en place d'une nouvelle armée", a estimé M. Bisimwa, regrettant par ailleurs que l'argent dépensé pour les renforts onusiens "ne soit pas utilisé pour le développement de la RDC".

 

 

AFP

Leave a Reply