RDC: la justice belge maintient Bemba en détention provisoire.

AFP

28/05/08

 

jpbg.jpgLa justice belge a décidé mercredi de maintenir en détention provisoire l'ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba, qui est réclamé par la Cour pénale internationale (CPI), a-t-on appris auprès d'un de ses avocats.

"La décision (de la chambre du conseil de Bruxelles) est tombée. Malheureusement, il ne sortira pas aujourd'hui. La demande de libération pure et simple n'a pas été suivie", a déclaré à l'AFP l'avocat, Aimé Kilolo Musamba, après avoir été informé de la décision par le greffe du tribunal.

Lors d'une audience à huis clos mercredi matin, les avocats de M. Bemba avaient réclamé sa remise en liberté "pure et simple", a expliqué Me Kilolo Musamba.

Ils vont maintenant "poursuivre la procédure" pour tenter d'obtenir une "remise en liberté provisoire", qui serait assortie d'une "caution ou d'autres garanties", a-t-il précisé.

Selon le droit belge, la chambre du conseil n'a pas pour tâche d'examiner le fond de l'affaire mais de vérifier la conformité de la procédure. Les avocats de M. Bemba avançaient que ce n'était pas le cas, notamment parce que le juge d'instruction avait interrogé M. Bemba en l'absence de ses avocats.

Jean-Pierre Bemba, actuellement sénateur et l'un des principaux opposants au président Joseph Kabila, a été arrêté samedi à Bruxelles sur mandat de la CPI, dont le siège est à La Haye, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, dont des viols et actes de tortures, commis par ses hommes en Centrafrique en 2002 et 2003.

Bien qu'il assure être "prêt à collaborer" avec le procureur de la CPI et qu'il ne soustraira pas à la justice internationale, il a été placé en détention provisoire à la prison de Saint-Gilles, dans un quartier sud de Bruxelles.

"Nous continuons à demander sa libération provisoire", a réagi à Kinshasa François Muamba, le secrétaire général du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Bemba, après l'annonce de la décision de la chambre du conseil.

"Il faut comprendre que Jean-Pierre Bemba n'est pas un bandit de grand chemin. Le détenir au motif qu'il pourrait fuir n'a pas de sens. Il a une maison à Bruxelles, des enfants qui sont scolarisés en Belgique", a déclaré à l'AFP M. Muamba, qui assure la direction par intérim du MLC.

"Nous restons mobilisés pour sa libération", a-t-il affirmé, précisant que l'initiative de rassemblements ou de manifestations revenait à chaque fédération provinciale du MLC. A Kinshasa, une marche est prévue samedi.

Le MLC avait dénoncé dès dimanche la "politisation" de la CPI, l'accusant de faire le jeu du pouvoir en retirant de l'échiquier congolais la pièce maîtresse de l'opposition.

L'adversaire malheureux de Joseph Kabila à la présidentielle de 2006, exilé depuis le désarmement forcé de sa garde rapprochée à Kinshasa au printemps 2007, préparait son retour. Il était donné gagnant, le MLC se prévalant de plus de la moitié des quelque 145 députés et sénateurs d'opposition.

La procédure de transfèrement à La Haye étant complexe, son extradition pourrait ne pas avoir lieu avant "un à deux mois", selon le parquet fédéral belge.

 

AFP

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