RDC: le président de l’Assemblée nationale appelé à la démission.

AFP

27/02/09

 

kamerhe.jpgKINSHASA- Le camp du chef de l'Etat congolais Joseph Kabila a appelé vendredi le président de l'Assemblée nationale Vital Kamerhe à la "démission", pour ses propos critiques sur l'entrée fin janvier de soldats rwandais en République démocratique du Congo (RDC).

Le 21 janvier, au lendemain du lancement de l'opération militaire congolo-rwandaise contre les rebelles hutu rwandais dans l'est de la RDC, M. Kamerhe, membre du parti présidentiel et longtemps considéré comme un proche de M. Kabila, avait jugé "grave" la présence des troupes de Kigali dans le pays.

Dans un communiqué vendredi, l'Alliance de la majorité présidentielle (AMP), coalition des partis soutenant le chef de l'Etat, a critiqué les "déclarations" du président de la chambre basse et "leurs répercussions sur la sécurité et la cohésion nationales".

Lors d'une réunion le 22 février sous la présidence de M. Kabila, le comité politique de l'AMP "a décidé de procéder au changement des membres du bureau de l'Assemblée nationale", qui sont tous membres de la coalition au pouvoir, selon le communiqué.

"Cinq membres, sur les sept que compte le bureau de l'Assemblée nationale, ont présenté leur démission avec effet immédiat", dont le premier vice-président et le questeur adjoint, poursuit le texte. Ces deux démissions avaient été annoncées mardi.

"Ces démissions, et surtout leur caractère immédiat, privent l'Assemblée nationale de son organe de direction et de gestion", affirme la majorité présidentielle, souhaitant le renouvellement complet de cette instance, et donc la démission de M. Kamerhe.

L'intéressé ne s'est pas exprimé publiquement depuis son retour le week-end dernier d'un séjour à l'étranger qui avait suivi ses propos controversés.

Mais selon plusieurs membres de son entourage, le président de l'Assemblée nationale pourrait démissionner lors d'une séance plénière de la chambre, qui reprendra ses travaux le 15 mars, après les vacances parlementaires.

"Kamerhe va rester légaliste et veut à tout prix sauver la jeune démocratie congolaise. Il a été élu par la plénière de l?Assemblée nationale et donc par les députés, et non par son parti politique", a fait valoir à l'AFP l'un de ses proches.

En privé, de nombreux responsables de la majorité accusaient depuis des semaines M. Kamerhe d'être à l'origine d'une pétition de députés réclamant une session extraordinaire de l'Assemblée sur l'opération militaire RDC-Rwanda.

L'entrée des troupes de Kigali fin janvier en territoire congolais avait suscité la surprise et parfois la colère en RDC, après des années de guerres et de tensions entre les deux pays.

Les derniers soldats de Kigali déployés dans l'est congolais ont regagné jeudi leur pays, selon l'état-major des deux forces.

 

 

© 2009 AFP

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