RDC: Le Seigneur Pascal Tabu Ley Rochereau n’est plus !

El Memeyi Murangwa

30/11/13

tabu_ley_rochereau.pngL’Artiste-Musicien Pascal Tabu Ley, dit «Seigneur Rochereau», est décédé samedi 30 novembre à Bruxelles, en Belgique. Tabu Ley est mort entouré de ses enfants.

Né à Baningville (Bandundu), Pascal Tabu Ley commence par chanter à l’église puis dans plusieurs chorales scolaires. A la fin de ses études secondaires, il sera embauché au ministère de l’Education nationale sous le ministre Pierre Mulele. Il deviendra par la suite Assistant administratif à l’Athénée de la Gombe avant de se concentrer à temps plein à la musique et aux affaires.

Pascal Tabu Ley entame une carrière musicale en commençant à composer dans les années 1950. En 1956, il chante aux côtés de Kabasele Tshamala « Grand Kallé » mais le quittera peu après la table ronde politique de Bruxelles pour former avec Nicolas Kasanda wa Mikalayi «  Docteur Nico » et son frère Déchaux Mwamba l’African Fiesta qui émerveillera toute l’Afrique et le monde par sa Rumba.  

Ambitieux, Rochereau ne tardera pas à former son propre Orchestre l’African Fiesta National qui changera de nom en devenant l’Afrisa. C’est aussitôt la gloire! Il se produira à l’Olympia de Paris et fera une tournée intercontinentale qui s’achèvera par des productions à travers toutes les grandes villes du Zaïre.

Père d’une famille nombreuse, Tabu Ley se remarque comme un grand entrepreneur. Par sa société Spine-Zaire, il commercialisa pendant très longtemps le papier industriel en Afrique centrale, laissant la gestion de son orchestre à son ami Ngwango Selidja. L’orchestre Afrisa produira des merveilleuses chansons (Mokitani ya Wendo, Hortense, Marie Clara,  Selija, Silikani, Mundi, Christina etc…).

Romantique, Tabu Ley a su rendre un hommage mérité à son épouse dans Adios Thethe.

Tabu Ley s’est intéressé aussi à la politique, dénonçant dans ses chansons la persécution et les assassinats sous la dictature de Mobutu. Kashama Nkoy dédié au combattant de la liberté Pierre Mulele du Comité national de la libération (CNL) le contraignit à vivre en exil à Brazzaville. Operateur politique, il était jusqu’à son indisponibilité ministre de la culture dans le gouvernement provincial de la Ville-Province de Kinshasa.

La mort n’effrayer pas Tabu Ley qui la chanta à plusieurs reprises: «Soki na Kufi balela ngai, wana bakondima ngai na miso ya bato. Bongo bapesa kombo na ngai na balabala Avenue Mwana Tabu… »

Grand-Artiste, Tabu Ley rejoint dans l’au-delà : Baudoin Mavula, Bosele, Yamba-Yamba, Edouard Masengo, Léon Bukasa, Tino Baroza, Ntesa Nzitani Dalienst, Lucie Eyenga, Wendo Kolossoy, Franco Luambo Makiadi, Docteur Nico Kasanda, et tant d’autres pères de la musique congolaise moderne.

Seigneur Rochereau, que la terre de nos ancêtres lui soit douce et légère!

El Memeyi Murangwa 1 817-690-6863  Twitter:

© VirungaNews

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