RDC: Les causes de l’instabilité au Nord-Kivu, selon le gouverneur Julien Paluku.

ACP

25/05/11

 

julien_paluku.jpgGOMA- Quatre causes sont à l’origine de l’instabilité dans la province du Nord-Kivu (est de la RDC), selon le gouverneur de la province Julien Paluku: la pauvreté, l’insécurité entretenue par les miliciens FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), la gouvernance de crise et les crises multiformes qui surgissent dans la province.

L’autorité provinciale qui restituait, au cours d’une conférence de presse mardi à Goma, les résultats du dialogue social amorcé dans le territoire de Rutshuru et dans la ville de Goma, a  affirmé qu’il n’y a pas du tout de risques d’affrontement interethnique au Nord-Kivu où les communautés vivent, selon lui, « en toute symbiose, contrairement à ce que pensent certains tireurs de ficelle animés de mauvaise volonté ».

La recrudescence de l’insécurité due à la présence des FDLR (étrangers et locaux), la problématique de l’insuffisance des kits d’enrôlement, la non prise en compte de Rutshuru et de Goma comme centres de délivrance des passeports biométriques, l’absence supposée des ressortissants de Rutshuru du gouvernement provincial et l’orientation de tous les investissements vers la partie Nord de la province (Lubero, Butembo et Beni) sont quelques unes des  inquiétudes recensées pendant le séjour du gouverneur au chef-lieu du territoire de Rutshuru.

Dans la ville de Goma, M. Paluku a dit avoir recueilli des réclamations telles que la multiplicité des taxes, évoquée par les opérateurs économiques, la pollution atmosphérique par la poussière due aux travaux de modernisation de la voirie urbaine, la non implication des autorités dans le rapatriement des refugiés vivant au Rwanda et en Ouganda et l’immobilisation à Kisangani du bus offert aux étudiants de Goma par le Chef de l’Etat.

Des analyses faites au terme de ce dialogue, il ressort que toutes ces inquiétudes ont pour origine une crise de représentativité, a affirmé le gouverneur Julien Paluku, qui a mis devant leurs responsabilités les partis politiques dont la mission principale, selon lui,  est d’assurer l’éducation civique des populations, appelées à juger les dirigeants dans le respect des mécanismes établis par la loi « sans pour autant ethniciser les problèmes ».  « Je n’ai pas encore personnellement observé de signaux d’un affrontement ethnique entre les communautés vivant au Nord-Kivu », a déclaré le chef de l’exécutif provincial du Nord-Kivu, en mettant toutefois en garde contre « toute tentative d’instrumentalisation inutile de la base » qui, a-t-il souligné, n’est profitable qu’à des personnes « haut placées » dans la société.

Le gouverneur Paluku propose la mise sur pied d’un cadre permanent de dialogue comme solution à toutes les inquiétudes soulevées. Il estime également que la question du rapatriement des refugiés repose sur le principe sacrosaint du droit international humanitaire qui consacre le volontariat comme base de tout retour d’un refugié ou d’un déplacé sur son sol.  A la jeunesse de la ville de Goma et de partout au Nord-Kivu, le gouverneur Julien Paluku a conseillé de « ne pas céder à la manipulation », d’où qu’elle viendrait, mais plutôt de prouver les capacités d’expression de sa volonté par ses  propres moyens.  

 

Agence Congolaise de Presse

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