RDC: les députés du Nord-Kivu demandent une force européenne.

AFP

26/11/08

 

sekimonyo_wa_magango.jpgLes députés du Nord-Kivu, province de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) en proie à un conflit, a demandé mercredi à la France d'"organiser" une force européenne pour combattre la rébellion de Laurent Nkunda, a-t-on appris de sources parlementaires.

"Nous demandons à la France, qui a été coorganisatrice d'Artemis, d'organiser une force identique" dans le Nord-Kivu, a déclaré à l'AFP Côme Sekimonyo wa Magango, le doyen des députés de cette province, où la guerre a repris depuis trois mois.

La force européenne Artemis, dirigée par l'Union européenne (UE) et dont la France était la nation cadre, a été déployée pendant quelques mois en 2003 pour sécuriser la ville de Bunia, dans la Province Orientale (est) voisine du Nord-Kivu où opéraient à l'époque de nombreux groupes armés.

"Cette force +Artemis 2+ nous aiderait à faire la guerre, pas la Croix-Rouge, comme le fait la Monuc", la Mission des Nations unies en RDC, a estimé M. Sekimonyo wa Magango à Kinshasa.

"On ne veut pas une force qui vienne constater. On voudrait une force à côté du gouvernement pour buter les rebelles, pour protéger nos populations, nos institutions", a-t-il ajouté.

Cette force doit aussi "surveiller la frontière entre le Congo (RDC) et le Rwanda" voisin, car c'est "une passoire", a estimé une autre député, Jeanne Bunda Bitendwa.

La totalité des 48 députés du Nord-Kivu se sont associés à cette démarche, selon les parlementaires interrogés par l'AFP. Ils représentent toutes les tendances politiques, y compris le Rassemblement congolais pour la démocratie (RDC), l'ex-rébellion soutenue par le Rwanda. Mais la majorité d'entre eux sont de la mouvance présidentielle.

L'ambassadeur de France à Kinshasa, Pierre Jacquemot, a estimé qu'une force "Artemis bis" n'était "pas à l'ordre du jour". Pour l'instant, "il s'agit de renforcer de 3.000 hommes la Monuc", comme le Conseil de sécurité de l'ONU l'a décidé le 20 novembre, a-t-il expliqué à l'AFP.

Depuis fin août, de violents combats ont repris dans le Nord-Kivu entre d'une part la rébellion de Laurent Nkunda et d'autre part l'armée congolaise et des groupes armés alliés. Ils ont provoqué le déplacement de plus de 250.000 personnes.

La RDC accuse le Rwanda de soutenir la rébellion, ce que Kigali dément.

 

 

AFP

Leave a Reply