RDC: l’examen des contrats miniers doit être fait dans la transparence (Global Witness – ong).

AFP

18/05/07

diamants.jpgL'organisation non-gouvernementale Global Witness a exhorté jeudi le gouvernement de la RDC à veiller à ce que la révision prévue en juin des contrats miniers s'effectue dans la transparence, dans un communiqué transmis à l'AFP.

Le ministre congolais des mines, Martin Kabwelulu, a signé le 20 avril un arrêté portant sur la "revisitation des contrats miniers" passés entre l'Etat, les entreprises minières publiques ou d'économie mixtes et des partenaires privés.

Une première liste de 60 contrats devrait être revue entre juin et fin août, avant que les accords soient validés, re-négociés, voire résiliés.

Global Witness, ONG basée à Londres spécialisée dans les liens entre les conflits et l'exploitation des ressources naturelles, appelle le gouvernement, issu des premières élections libres en 41 ans dans l'ex-Zaïre, à "rompre avec les anciens schémas reposant sur des décennies de corruption et d'impunité dans le secteur minier".

Au cours des dix dernières années, marquées par deux guerres successives et une période de transition politique, "une part considérable de la richesse minérale du pays a été cédée dans le cadre d'accords opaques qui ont grandement profité aux entreprises concernées", à "des personnalités politiques et militaires haut placées" et à d'anciens "dirigeants des forces rebelles" mais "peu, voire pas du tout, au pays", affirme l'ONG.

Global Witness "relève avec satisfaction la décision de revisiter ces contrats", mais se dit "préoccupée par la réticence apparente du gouvernement à envisager de résilier des contrats".

"L'argument selon lequel la résiliation de contrats pourrait dissuader de futurs investisseurs ne devrait pas être une excuse pour approuver sans discussion des contrats illégaux ou défavorables", a estimé Patrick Alley, directeur de l'ONG, dans le communiqué.

"Cet examen représente une opportunité unique de mettre un terme au pillage systématique des ressources du Congo et de créer un précédent pour des pratiques d'investissement responsables et conformes aux réglementations et normes nationales et internationales", a-t-il souligné.

Global Witness se dit préoccupée par la composition de la commission chargée de la revue, qui est limitée à des membres de ministères.

L'ONG plaide pour la transparence totale de la revue et la mise en place d'un "organe de surveillance" indépendant composé d'experts internationaux et de représentants de la société civile.

La RDC recèle d'immenses ressources naturelles, dont 34% des réserves mondiales connues de cobalt et 10% des réserves de cuivre. 75% de ses 60 millions d'habitants vivent avec moins de 1 dollar par jour.

Les plus grandes compagnies internationales y sont présentes, dont le premier groupe minier mondial BHP Billiton, le géant de l'or sud-africain Anglogold Ashanti et l'américain Pheps Dodge, récemment racheté par son compatriote Freeport McMoRan Copper & Gold (FCX).

Les experts du secteur minier estiment que plus de 90% des exportations sont illégales.

 

AFP

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