RDC: Un acte de courage posé par l’opposition politique contre le régime de Joseph Kabila.

VirungaNews

 

05/16/10 

 

jean-lucien_busa.jpgEn formulant une motion de censure contre le gouvernement Muzito, les trois présidents des groupes parlementaires viennent de faire preuve d’un courage politique inhabituel dans un environnement politique congolais, unique en son genre.

Contrastant avec nombreux élus qui souvent défendent leurs émoluments et autres perdiems, les Honorables députés de l’Opposition sonnent l’alerte en donnant un carton rouge au Premier ministre Muzito, le même carton rouge est aussi destiné au gouvernement parallèle qu’anime Joseph Kabila.

La motion de censure signée par Gilbert Kiakwama (CD), Eméry Okundji Ndjoku par ordre de Roger Lumbala (ODR) et par François Muamba (MLC) constate la violation de la constitution par la démission de fait du gouvernement Muzito, gouvernement qui se trouve dès son installation en chômage déguisé, et mué en simple caisse de résonnance d’un gouvernement parallèle, qui en structure informelle gère le quotidien de la RD du Congo, sous l’emprise du Raϊs Joseph Kabila.

La motion de censure signée par Gilbert Kiakwama (CD), Eméry Okundji Ndjoku par ordre de Roger Lumbala (ODR) et par François Muamba (MLC) constate la violation de la constitution par la démission de fait du gouvernement Muzito, gouvernement qui se trouve dès son installation en chômage déguisé, et mué en simple caisse de résonnance d’un gouvernement parallèle, qui en structure informelle gère le quotidien de la RD du Congo, sous l’emprise du Raϊs Joseph Kabila.

Solidaires avec l’honorable Jean-Lucien Busa initiateur de la motion, les signataires de la motion y décrivent une situation catastrophique qui contraste avec les nombreux comptes rendus hebdomadaires du gouvernement qui clament un mieux être et une « paix » qui règne sur l’ensemble de la république.

Même si l’alliance de la majorité présidentielle (AMP) compte barrer la route à cette motion, celle-ci demeure un document de référence pour le souverain primaire dans les prochaines élections.

C’est à croire aussi que l’édification de certains districts en provinces (Ituri et Katanga) contre le gré du gouvernement central présage déjà le système fédéral, rêve des nombreuses entités retardées par une gestion malsaine et une centralisation à outrance.

Quoique vouée à l’échec, la tentative de déposer le gouvernement Muzito inspire bien le peuple congolais dans sa lutte de libération. 

® VirungaNews 

 

Motion de censure contre le gouvernement

 

Honorable Président,

 

Distingués Membres du Bureau,

 

Honorables Députés et très chers Collègues, Conformément aux dispositions des •articles 146, alinéa 2 de la Constitution et 196 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale, nous formulons la présente motion de censure contre le Gouvernement. Cette mise en cause de la responsabilité du Gouvernement est avant tout fondée sur l’absence de volonté, désormais avérée du Premier ministre, Chef du Gouvernement, à exercer la plénitude des prérogatives dévolues par la Constitution à cette éminente fonction, au profit d’une structure informelle communément appelée « Gouvernement parallèle». Ce qui entraine ipso facto, la violation de notre Constitution, de manière permanente. Cette initiative est également justifiée par l’incapacité notoire du Premier ministre à mettre en œuvre une politique générale conforme aux engagements qu’il avait pris devant cette illustre Assemblée en octobre 2008, de rencontrer les aspirations de nos populations. Point n’est besoin de rappeler que c’est sur la base de ces engagements que son Gouvernement avait été investi.

Honorable Président,

Distingués Membres du Bureau,

Honorables Députés et très chers Collègues,

Nous considérons, par conséquent, que le Premier ministre a trahi la confiance que lui avait accordée la Représentation Nationale. C’est pourquoi nous demandons à cette auguste Assemblée, de bien vouloir en prendre acte et de censurer son gouvernement.

Honorable Président,

Permettez-nous d’étayer notre propos par trois exemples saillants des objectifs du Programme du Gouvernement qui n’ont pas été atteints :

Tenez :

1. le Premier ministre et son Gouvernement avaient promis de ramener la paix et la sécurité, ainsi que de• restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. A ce jour, cet objectif n’a pas été atteint.

En effet, malgré les accords signés avec les Gouvernements de l’Ouganda et du Rwanda, et les opérations militaires conjointes de notre armée appuyée par la MONUC, avec les armées de l’Ouganda et du Rwanda, la paix n’est pas revenue dans l’Est du pays. Comme chacun peut le vérifier, tant dans la Province Orientale (Haut-Uélé, Bas-Uélé ou en Ituri) que dans le Nord et Sud-Kivu, des tueries des populations civiles et des viols ou encore des affrontements entre groupes armés se poursuivent, provoquant encore et toujours des déplacements de populations par milliers.

Pendant ce temps, l’exploitation illégale de nos ressources par les pays voisins se poursuit sans désemparer. L’insécurité a même atteint la Province de l’Equateur. En effet, au-delà des évènements malheureux et de l’humiliation subie par l’Etat le dimanche de Pâques à Mbandaka, il faut noter que plus de 140.000 de nos compatriotes sont toujours réfugiés au Congo Brazzaville.

2. Le Premier ministre et son Gouvernement avaient également préconisé la bonne gouvernance, pour assurer à notre pays une croissance forte génératrice d’emplois.  

Cet objectif est également un échec. En effet, en lieu et place de la bonne gouvernance, nous assistons plutôt à une politique du Gouvernement caractérisée par la mauvaise gestion des Finances publiques, la dilapidation des deniers de l’Etat et la corruption généralisée.

Cette mauvaise gouvernance a conduit à l’aggravation de la misère de nos populations qui vivent aujourd’hui dans des conditions inhumaines. La majorité des habitants de notre pays n’a accès ni à l’eau potable, ni à l’électricité, ni aux soins médicaux, ni à une alimentation suffisante, ni à l’éducation et ni, encore moins, à l’emploi. Et cette énumération est loin d’être exhaustive.

3. le Premier ministre et son Gouvernement s’étaient engagés à finaliser la : décentralisation telle que stipulée dans la constitution.

Cette promesse n’a pas non plus été tenue. En effet, aucune disposition constitutionnelle en matière de décentralisation n’est respectée Gouvernement. Non seulement les provinces ne jouissent pas effectivement des 40% de recettes à caractère national leur allouées par la constitution (article 175, alinéa 2) mais, de plus, la mise en place de nouvelles provinces (article 226, alinéa 1), a pris un retard tel, qu’à partir de ce mois de mai 2010, le pays entre dans une impasse constitutionnelle. Les élus de l’Ituri ont donné le ton. Serions-nous à la veille d’une «rébellion» des Districts? La responsabilité du Gouvernement dans cet imbroglio juridico-politique n’a d’égale que la désinvolture avec laquelle il considère ce sujet.

 

Honorable Président,

Distingués Membres du Bureau,

Honorables Députés et très chers Collègues,

Compte tenu de cette situation calamiteuse dans laquelle le Premier ministre et son Gouvernement ont plongé le pays, nous pouvons, ici et maintenant, mettre fin à cet état d’insécurité et de misère et redonner la dignité à notre peuple qui a droit à la paix, au travail, à une juste rémunération et à des conditions de vie décentes.

Par conséquent, nous, signataires de la présente motion de censure, vous invitons à prendre ensemble nos responsabilités et à voter massivement en faveur de cette censure contre le Premier ministre et son Gouvernement.

Honorable Président, nous avons dit et vous remercions.

 

Fait à Kinshasa, le jeudi 13 mai 2010

 

Pour les signataires:

Gilbert Kiakwama

Président du Groupe CD

Roger Lumbala

Président du Groupe ODR

François Muamba T

Président du Groupe MLC.

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