Rwanda : La charge virulente de Gerald Gahima n’inquiète pas Kigali.

El Memeyi Murangwa 

 

31/12/10

gerald_gahima.jpgDepuis la réélection du président Paul Kagame pour un second mandat, quatre dissidents s’efforcent de déstabiliser le Rwanda.  Alors que le Rwanda est cité comme modèle de bonne gouvernance avec une société presque sans corruption dans la région des grands lacs africains, Gerald Gahima ancien procureur général du Rwanda affirme le contraire depuis Bruxelles la capitale de la Belgique, accusant Kagame de prendre des décisions arbitraires. 

Fondateur d’une plateforme politique, le congrès national du Rwanda (CNR) avec son frère Théogène Rudasingwa, Kayumba Nyamwasa, et Patrick Karegeya, cet ancien du front patriotique rwandais (FPR) se dit désormais engagé dans un dialogue avec les anciens dignitaires du régime Habyarimana qu’il a hier combattu.

A Bruxelles, les membres de la diaspora rwandaise n’en reviennent presque pas en entendant les propos tenus par cet « ancien ami » qui du reste a contribué de manière intensive à la stabilisation de l’actuel régime rwandais. 

Nombreux observateurs estiment que ce revirement spectaculaire d’un ancien membre du cercle restreint du président Paul Kagame est loin d’inspirer confiance. Il est en effet devenu courant en Afrique de voir les politiciens former des parties d'opposition éphémères après avoir perdu leurs emplois. La plupart de temps, la première apparition en public (sortie officielle) de ces parties est aussi la dernière avant de tomber dans l'oubli. A moins que nos présidents fondateurs n'aillent s'agenouiller et rentrent à nouveau en grâce.

Pour Evariste Nangibinyoma refugié en Belgique depuis 1996, la main tendue de Gahima et de sa plateforme politique aux nombreux opposants rwandais en exil ne représente qu’une quête de renfort pour une coalition qui rassemblera deux groupes ayant chacun un agenda caché.  Il y a poursuit-il à redouter le réveil de l’extrémisme, et de la division qui contrairement à 1994 n’a plus de chance d’aboutir à un autre génocide compte tenu d’une volonté réelle de coexistence pacifique entre les composantes de la population rwandaise.  

Kigali ne s’inquiète nullement de ces dernières élucubrations de l’opposition en exil, et semble bien prêt à parer à toute éventualité en cas de sérieuse menace. Paul Kagame a bel et bien dit qu’on ne joue pas avec le feu dans une maison couverte de paille.

Interrogés sur la charge contre leur leader, beaucoup des rwandais qui s’apprêtent à fêter avec allégresse le nouvel-an sont formels et rappellent que ne deviendra locataire d’Urugwiro-Village que celui ou celle qui aura gagné les prochaines élections. 

 

 

© VirungaNews

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