Sud Kivu : la Monuc impuissante face aux enlèvements des civils.

J-Alain Kabongo

05/04/07

sud_kivu.pngLa situation sécuritaire dans la province du Sud Kivu devient très inquiétante au regard de la recrudescence des enlèvements des civils par les éléments des FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda) connus sous le sobriquet de Rasta.
Kemal Saïki, porte-parole de la Mission de Nations Unies au Congo (Monuc) l’a révélé hier au cours du point de presse hebdomadaire au quartier général de Gombe. En l’espace de quelques jours seulement, plus au moins 72 kidnappings ont été enregistrés dans cette partie du pays lors de 14 attaques contre des villages du Sud Kivu. Ces assauts se sont soldés non seulement par des enlèvements, mais aussi par le décès de trois civils et le viol de plusieurs femmes.
Les enlèvements des civils par les FDLR/Rasta sont très réguliers autour de la forêt de Nindja. Sept personnes ont été kidnappées dimanche 1er avril au village Kinzi, alors que quatre jours plutôt treize autres avaient été relâchées après leur enlèvement.
Selon Saïki, plusieurs personnes blessées lors des tentatives d’enlèvements ont été internées à l’hôpital de Walungu. « L’appât du gain est à la base de ces rapts. C’est inadmissible », a-t-il déploré, tout en promettant de déployer deux bases mobiles opérationnelles pour contrer ces enlèvements. Et d’ajouter qu’en concertation avec les Forces armées de la RDC (Fardc), la Monuc tentera de gêner l’action de ces bandes armées.

La passivité ou encore l’impuissance de la Monuc devant les atrocités commises sur des civils à Walungu et à Kabare étonnent plus d’un observateur. Surtout que cette mission a aussi reçu mandat d’assurer la protection des civils. Il n’est pas normal que les casques bleus arrivent toujours en retard pour constater les crimes et conduire les victimes à l’hôpital, alors que des patrouilles dans le secteur, auraient peut-être pu éviter le pire, et épargner ces civils des atrocités des Rasta.

Gizenga interpellé

Bien que débordé par plusieurs dossiers brûlants, le Premier ministre Antoine Gizenga Fundji devrait mettre fin à son indifférence et à son indolence, en prenant des mesures urgentes pour mettre fin au zèle des FDLR/Rasta. De même, le chef de l’Etat Joseph Kabila est appelé à respecter ses engagements vis-à-vis de son électorat du Sud Kivu, à qui il avait promis la paix, la sécurité et la quiétude une fois aux affaires. Voici aujourd’hui quatre mois après son élection, la population des territoires de Walungu et de Kabare vit dans une ambiance quotidienne d’insécurité, sans qu’aucune autorité ne s’apitoie sur son sort.

 

Le Phare

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