Après Kabila, Obasanjo va s’entretenir avec Nkunda.

AFP

15/11/08

 

chairman_lnm_cndp.jpgAprès une série de consultations à Kinshasa, l'émissaire de l'ONU pour la crise en République démocratique du Congo (RDC), l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, est arrivé samedi à Goma (est) pour rencontrer le chef rebelle Laurent Nkunda.
   
Dans la capitale congolaise, le nouvel envoyé spécial de l'ONU avait rencontré vendredi soir le président congolais Joseph Kabila, et s'est entretenu samedi matin avec les ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU.
   
M. Obasanjo s'est ensuite rendu à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu dans l'est du pays, où il est arrivé vers 15H15 (13H15 GMT) pour y rencontrer Laurent Nkunda, dont les hommes sont positionnés depuis deux semaines aux portes nord de la ville.
   
Le chef rebelle "a été assez aimable pour m'appeler il y a trois jours alors que j'étais au Nigeria. Il m'a expliqué qu'il attendait beaucoup (…) d'une discussion en tête-à-tête", a expliqué à Kinshasa l'ex-président nigérian, qui n'a donné aucune précision sur les modalités de cette rencontre.

Selon un porte-parole de la rébellion, le tête-à-tête pourrait se dérouler à Rutshuru, centre administratif sous contrôle rebelle, à environ 75 km au nord de Goma.
   
Aucun des émissaires internationaux qui se sont succédés ces dernières semaines en RDC n'a rencontré le chef rebelle, qui plus est sur ses terres du Nord-Kivu.
   
Après avoir discuté avec Nkunda, "je pense (…) que je saurai vraiment ce qu'il veut", a souligné l'envoyé de l'ONU, qui a expliqué mener "un premier round de consultations dans la région" après le sommet international de Nairobi la semaine dernière sur la crise congolaise.
   
Ces consultations "exploratoires (…) se déroulent assez bien pour le moment" selon M. Obasanjo, qui doit se rendre ensuite à Nairobi. Auparavant, un porte-parole de la Monuc avait fait état d'une étape au Rwanda, accusé par le gouvernement congolais de soutenir les rebelles.
   
"Le président Kabila n'a pas posé ce que j'appellerai des conditions" à une possible rencontre ou des négociations avec Nkunda, a affirmé M. Obasanjo qui entend dire à Nkunda que la communauté internationale attend de lui "un cessez-le-feu durable".
   
Les combats à grande échelle ont repris fin août dans l'est de la RDC entre les rebelles et l'armée congolaise, en violation d'un cessez-le-feu conclu en janvier.
   
Laurent Nkunda menace depuis de renverser le gouvernement de Kinshasa et exige désormais des négociations en tête-à-tête avec le président Kabila. Les violences ont provoqué la fuite d'environ 250.000 personnes.
   
En visite à Kigali, le chef de diplomatie congolaise, Alexis Tambwe Mwamba, a affirmé pour sa part que son gouvernement approuve la participation "d'officiers de renseignement" rwandais à des opérations contre les rebelles hutus rwandais basés dans l'est de la RDC.
   
Exigée de longue date par le président rwandais Paul Kagame, la neutralisation de ces éléments FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) présents dans l'est du Congo est une des principales revendications de Nkunda, qui se pose en défenseur de la communauté tutsi congolaise.
   
La RDC et le Rwanda avaient signé en novembre 2007 à Nairobi un accord en ce sens, qui est depuis resté lettre morte.
   
A Luanda, le porte-parole du ministère angolais des Affaires étrangères a assuré que son gouvernement, traditionnel allié de Kinshasa, "ne va pas intervenir (en RDC) simplement pour entrer à nouveau en guerre".
   
"L'Angola veut contribuer à la stabilité de la région et non à sa confusion", a déclaré ce porte-parole, affirmant que l'Angola n'avait pas mobilisé de troupes pour intervenir dans l'ex-Zaïre.
   
Sur le terrain, un bref accrochage a eu lieu samedi matin entre troupes rebelles et soldats de l'armée régulière en périphérie sud de la localité stratégique de Kanyabayonga.
   
Ces affrontements, impliquant des échanges de tirs d'artillerie, se sont déroulés à Kabasha (15 km au sud de Kanyabayonga) et ont duré une dizaine de minutes, a indiqué le porte-parole militaire de la Monuc, le lieutenant-colonel Jean-Paul Dietrich, qui a dit en ignorer la cause.

 

AFP

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