Blanchissement d’argent : la Belgolaise se retire, la Banque centrale du Congo nie son implication.

Radio Okapi

23/05/08

 

jc_okoto.jpgL’affaire sur le blanchissement de 80 millions de dollars de la Miba (Minière de Bakwanga) dite « Belgolaise »en 2003, rebondit cinq après. La Banque centrale du Congo (BCC) serait impliquée selon par le parquet de Bruxelles. L'information a été relayée par la presse belge. Non, rétorque le gouverneur de la BCC. Un nouveau rebondissement : la Belgolaise retire ses parts d’actions à la Banque centrale du Congo. Quelle est la relation des faits et comment le gouverneur de la BCC réagit-il dans cette affaire? Radiookapi.net fait le point.

En janvier 2003, les institutions belges chargées de la détection du blanchiment d'argent constate une anomalie. Un compte ouvert dans la banque belge Belgolaise. Le constat est fait après enquêtes : 80 millions de dollars ont disparu des comptes de la Miba. En 2004, Jean Charles Okoto, patron de la Miba à l'époque des faits est cité dans ce dossier.

La Belgolaise, elle, est poursuivie pour transaction illégale sur les produits de vente du diamant congolais. Cette banque est surtout inculpée pour n'avoir pas averti la société belge Sideka qui détient un cinquième des parts dans la Miba. Quatre responsables de la banque sont poursuivis.

L’'instruction du dossier est close mais l'affaire qui n'avait pas été conclue. Elle rebondit aujourd'hui avec un nouvel inculpé, la BCC. Selon les juges bruxellois cités par la presse belge, le chemin de blanchiment de l'argent détourné à la Miba serait passé également par la Banque Centrale du Congo. Reste à savoir si la BCC, institutions publique congolaise sera poursuivi comme personne morale.

La Belgolaise annonce son retrait

La Banque centrale perd un des ses principaux partenaires. La Belgolaise vient d’annoncer le retrait de ses actions à la BCC. Elle propose qu’elles soient rachetées par la banque marocaine Attijari Wafa bank. Mais pourquoi la Belgolaise quitte-elle la Banque Commerciale du Congo ?

D’après Baudouin le Maire, chargé de la liquidation de la Belgolaise, cette banque met en œuvre une décision stratégique de son actionnaire de référence. Le group Fortice qui est actionnaire à cent pour cent de la Belgolaise a décidé en 2005 de se retirer de ses participations dans des banques en Afrique. Donc, cela ne concerne pas uniquement le Congo mais l’ensemble des participations que la Belgolaise détient en Afrique, poursuit M.le Maire. Il ajoute : « Dans tous les pays où la Belgolaise était encore présente, nous avons chaque fois essayé de trouver un repreneur crédible et un repreneur banquier pour se substituer à la participation belgolaise »

Réaction de la BCC à son inculpation

La Banque centrale du Congo qualifie la situation de « discutable », déclarant être inculpée dans des « circonstances critiquables » Cette banque estime qu'il y a eu violation du secret de l'instruction. Son Gouverneur Jean Claude Masangu se dit même surpris de l'apprendre par la presse. « Nous n’avons pas été informé formellement. Nous n’avons pas été entendu. Nous n’avons jamais reçu une inculpation de la part de la justice belge. Ce que vous avez lu, c’est la même chose que nous avons lu »

Le gouverneur Masangu assure par ailleurs que sur le plan du blanchissement, la Banque centrale est capable de se défendre. « La Banque centrale ne blanchit pas, elle régule et donne des instructions. La Banque centrale travaille en collaboration avec les banques commerciales, avec la justice et la police, pour faire en sorte que notre système financier soit le plus clean possible », martèle-t-il.
Le chef d’institut d’émission indique qu’à ce sujet, la RDC a une loi anti blanchissement et contre le blanchissement du terrorisme qui était publiée en 2004, comme par hasard.

 

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