CONFLIT EN RDC : JUILLET 2007, LE TEMPS OU LES CASQUES BLEUS (MONUC) AIDAIENT LES FDLR.

AFRIKARABIA2

24/12/07

 

swing.jpgAlors que les belligérants du Nord-Kivu s'apprêtent à se mettre autour de la table à Goma, le rôle de la Monuc dans le conflit est toujours sujet à caution. En effet, en juillet 2007, on apprenait que des soldats indiens auraient échangé du renseignement contre de l'or. Les FDLR (issus des ex-génocidaires rwandais) ont ainsi échappé à la traque. La présence des FDLR (pro-hutus) en RDC constitue l'une des raison du combat de Laurent Nkunda (pro-tutsis) au Nord-Kivu…

Selon des documents internes à l'Onu et une enquête de l'agence France-presse, des casques bleus indiens ont été impliqués, en 2005 et 2006, dans des trafics avec les FDLR (rébellion issue des anciens génocidaires rwandais refugiés au Congo) en échange de renseignements.

Or, les FDLR commettent de très nombreuses exactions contre la population civile au Kivu (est du Congo) que les casques bleus sont chargés de… sécuriser.

Des Renseignements contre de l'or

Selon l'AFP, qui cite "des responsables de la Monuc, sous couvert d'anonymat", des casques bleus indiens basés à Nyabiondo, dans le Masisi (Nord-Kivu), ont échangé "des rations alimentaires" et "du renseignement" au sujet d'opérations militaires onusiennes programmées contre les FDLR, en échange d'or et de dollars. Les FDLR ont pris le contrôle de certaines régions du Kivu, y exploitant des mines et des comptoirs d'or, notamment à Nyabiondo.

Une opération conjointe casques bleus/armée congolaise qui a eu lieu en octobre 2005 dans les Virunga n'a ainsi eu aucun impact sur les FDLR parce qu'ils avaient été prévenus, dix jours auparavant, par un capitaine indien du bataillon Monuc de Nyabiondo, précise l'AFP. Selon un responsable de la Monuc, cité par l'agence, la plupart des opérations de rapatriement des FDLR au Rwanda "ont échoué parce que les FDLR sont prévenus". Le porte-parole de la Monuc a confirmé qu'une enquête avait été ouverte par New York au sujet d'un "trafic d'or".

 

Des autres dérapages

Ces accusations, si elles étaient confirmées, constituent le second dérapage de ce type de la Monuc. Une autre enquête est, en effet, en cours au sujet de casques bleus pakistanais, en poste en Ituri (nord-est du Congo) en 2005, accusés d'avoir, en échange d'or, rendu leurs armes à des miliciens congolais qu'ils étaient chargés de désarmer.

Kigali a, par ailleurs, accusé "des officiers de la Monuc" d'être complices de l'enregistrement frauduleux de Burundais comme "ex-combattants rwandais rapatriés" pour 5 dollars par tête. Les rapatriés reçoivent 150 000 Frwa (env. 200 euros) de prime de réinsertion de l'Etat rwandais.

Plus généralement, la Monuc (17000 hommes, dont 85% au Kivu) est souvent vilipendée par les Congolais pour son peu d'efficacité.

Il lui est ainsi reproché de ne pas intervenir pour sauver la vie de civils menacés, se contentant de comptabiliser les morts et faire rapport une fois la tuerie terminée. Le 30 mars 2005, le Conseil de sécurité de l'Onu avait pourtant rappelé à la Monuc qu'elle était habilitée "à utiliser tous les moyens nécessaires" pour défendre des civils menacés par les groupes armés.

 

"Lâcheté"

Ce rappel à l'ordre, guère écouté, avait été approuvé à l'unanimité du Conseil après la publication d'un rapport interne dans lequel les soldats de la Monuc étaient accusés de manquer de volonté pour sauver les civils congolais.

Evoquant ce rapport interne, quelques jours plus tôt, le "Financial Times" citait l'accusation de "lâcheté" formulée à l'encontre de casques bleus uruguayens en poste au Kivu, et le jugement selon lequel ils avaient "failli à leur devoir envers les Congolais".

Les troupes onusiennes ont été stigmatisées à plusieurs reprises pour leur comportement lors d'événements militaro-politiques graves au Congo. En juin 2004, elles avaient ainsi abandonné sans combattre l'aéroport de Bukavu aux mutins de Laurent Nkunda et Jules Mutebusi; en novembre 2006, elles avaient quitté la Cour suprême, qu'elles protégeaient, juste avant un assaut de partisans de Jean-Pierre Bemba, qui l'ont incendiée; en mars 2007, elles ont abandonné leurs positions autour de la résidence de ce dernier alors que des renforts de l'armée du président Kabila arrivaient pour l'attaquer, ce qui a entraîné son exil.

 

 

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