Des Congolais perturbent la conference des ministres rwandais.

Jean-Bernard Gervais

13/09/11

 

activiste_katanyama.jpgLa conférence de presse d'un aréopage de ministres rwandais, venus à Paris dans la délégation du président Kagamé, a été dominée par les relations tumultueuses entre le Rwanda et la RDC.Lors de cette rencontre, les journalistes présents, majoritairement congolais, se sont appesantis sur les conséquences des différents conflits armés à l'est de la RDC, dans la région du Kivu. Répondant à une question sur une possible extradition du général Laurent Nkunda en RDC, la ministre des affaires étrangères Louise Mushikiwabo a argué de nombreux obstacles. "La RDC reconnait la peine de mort, ce qui n'est pas le cas du Rwanda. C'est un obstacle à l'extradition de Nkunda." Tharcisse Karugarama Ministre de la Justice, a pour sa part évoqué le problème politique que pose l'extradition de Nkunda. "Nkunda est un homme politique, un militaire, un militaire, qui a beaucoup des partisans, y compris au Rwanda.

On ne peut le considérer comme n'importe quel justiciable."

 

Coltan


kanimba.jpgAutre dossier chaud congolais : le coltan et les "minerais du sang". A la question de savoir si le Rwanda pouvait assurer son développement sans l'exploitation éhontée du coltan congolais, la réponse fut sans ambages. "Actuellement nous comptons beaucoup plus sur l'agriculture et le tourisme que sur le secteur minier pour la croissance du PIB rwandais.  Et si le secteur minier est en pleine expansion, c'est avant tout grâce à la libéralisation de ce secteur. Nous n'exploitons pour le moment que 30% du coltan rwandais. Nous n'avons pas du tout l'intention d'exploiter illégalement le coltan congolais."

 

 

Incidents

mushikiwabo.jpgInopportunément, un activiste congolais a réussi à se glisser dans la salle de conférence de presse du CAPE, pour dénoncer les supposés massacres de Congolais en RDC, par l'armée rwandaise. Il a été expulsé manu militari.

Au-delà de cet incident, Louise Mushikiwabo a pu relater l'entretien qu'ont eu les présidents Kagamé et Sarkozy, autour d'un déjeuner hier 12 septembre. "C'était avant tout un déjeuner symbolique, un pas en avant. Nous avons pu présenter le Rwanda de 2011, et non le Rwanda du génocide." Le Rwanda est aussi en demande de partenariat économique avec la France. A l'issue du déjeuner, l'Elysée a d'ailleurs publié un communiqué qui affirme que "L'Agence française de développement (AFD) s'apprête à augmenter ses engagements au Rwanda de 23,7M€ actuellement à 42,2M€". Les ministres du commerce, de l'industrie, et des infrastructures, attendent de la France des investissements dans les secteurs des transports, mais aussi de l'énergie, en particulier dans la construction du barrage hydroélectrique Ruzizi III, et dans l'exploitation du gaz méthane du lac Kivu. Néanmoins, diplomatiquement, les problèmes entre la France et le Rwanda restent importants. "Nous devons d'abord nous concentrer sur les problèmes que nous pouvons résoudre à court terme, avant de nous attarder sur des problèmes plus épineux, comme les dissensions que nous avons avec certaines personnalités françaises. Ces problèmes trouveront une solution à long terme", a déclaré Louise Mushikiwabo.

Insultes anti-tusis

twagiramungu.jpgAux abords de l'Assemblée nationale, une manifestation qui a réuni quelques centaines de personnes s'est achevée en cours d'après midi. Elles réunissait essentiellement des Congolais et des opposants rwandais, dont l'ancien premier ministre Faustin Twagiramungu. Malheureusement, les organisateurs de cette manifestation, dont une délégation a été reçue à l'Assemblée nationale, n'ont pu canaliser tous les débordements des manifestants. Ainsi, dans la foule, un journaliste présent a pu entendre des propos racistes anti-tusis, rappelant les imprécations des interahamwe de 1994. Plus tôt, dans la matinée, une trentaine de manifestants congolais ont bloqué le périphérique au niveau de la porte Maillot, en brulant des pneus.

Etaient présents :

Louise Mushikiwabo Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération
Tharcisse Karugarama Ministre de la Justice
François Kanimba Ministre du Commerce et de l'Industrie
Albert Nsengiyumva Ministre des Infrastructures
Pr. Anastase Shyaka Secrétariat exécutif du Conseil de la Gouvernance.

 

 

www.grandslacs.info

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