La possession illégale d’armes à l’origine de l’insécurité grandissante au Burundi.

Burundi Réalités

09/03/07

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Des informations concordantes qui parviennent à la rédaction de Burundi réalités agence presse font état d’une recrudescence d’actes de vol à main armée dans plusieurs localités du pays. L’identité de ceux qui perpètrent ces actes est souvent très difficile à établir. Les délinquants sont souvent vêtus d’uniformes militaires ou policiers, ce qui rend compliquée leur identification.

Selon certains témoignages, il s’agit des bandits qui possèdent des armes à feu et qui sèment la terreur en tuant leurs victimes après les avoir dépouillées de tout. D’autres mettent en cause certains policiers et militaires qui utiliseraient les armes dont ils sont sensés se servir dans leur mission de sécurisation de la population. Une partie de ces armes sert aussi à des réglements de comptes pour les gens qui, suite au manque de confiance dans la justice burundaise, préfèrent enfinir une fois pour toutes avec leurs adversaires . Ces actes de banditisme se sont amplifiés avec les ravages de la faim et de la pauvreté observés ces derniers temps au Burundi .

Les armes qui circulent dans le pays est un signe de faiblesse des mécanismes de résolution du conflit burundais qui ont ignoré la nécessité d’intégrer dans les différents accords les principes clairs pouvant orienter la mise en place d’une politique adéquate de récupération des armes qui sèment aujourd’hui la terreur. Dans un pays qui a passé plus de 10 ans en guerre et ou la seule façon de se protéger adéquatement contre les violences était de posséder un fusil, il est très difficile voir impossible de connaître l’identité des détenteurs et le nombre d'armes aux mains des populations civiles.

Le gouvernement a effectué plusieurs tentatives de désarmement volontaire sans succès. La raison majeure de l’échec est l’absence d’une politique cohérente inspirée par les réalités sociales et économiques qui prévalent au pays. En effet certaines armes ont été distribuées aux milices par les autorités sous le régime de Pierre Buyoya spécialement aux tristement célèbres gardiens de la paix. D’autre part, dans le processus de démobilisation, les mouvements armés n’ont visiblement pas pu aligner tous leurs combattants ni remis toutes les armes. Il semble que le sentiment de culpabilité qu’ont éprouvé les responsables des mouvements armés pour n’avoir pas réussi à intégrer tous leurs combattants a eu pour conséquence de laisser ceux qui n’ont pas été intégrés en possession de leurs armes. D’autres armes ont été achetées par les particuliers dans l’unique intérêt de se protéger contre les agressions des rebelles, des militaires et des bandits. Au vu des dégâts associés à l’usage de ses armes, il y a une urgence pour le gouvernement burundais de prioriser la politique de désarmement et de se donner des moyens à cette fin.

Mais le désarmement forcé risquera d’être un échec. Ce n’est qu’en interrogeant le passé pour connaître les raisons de l’armement qu’on réussira à régler le problème. En outre, les populations doivent être associées dans toute action à entreprendre en vu de pouvoir collecter le maximum d’armes possibles et ainsi sécuriser tout burundais dans ses biens. Cette solution que certains peuvent minimiser a porté des fruits ailleurs. Des exemples qui s’inspirent des pays ayant connu les mêmes problèmes devraient servir de modèle dans la définition des modalités pratiques de collectes d’armes qui circulent dans la population civile. Dans le cas particulier du Burundi, les populations peuvent y contribuer énormément. Le CNDD-FDD s’est appuyé sur la population pour mener la guerre et gagner les élections. C’est cette population qui est en danger aujourd’hui et qui donc peut collaborer davantage si le gouvernement lui en donne les moyens et l’opportunité.

 

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