Le président Nkurunziza gagne le bras de fer au Sénat : ses nominations sont confirmées.

Burundi Réalités

11/06/2007

 

burundi-nkurunziza.jpgLe président Nkurunziza Pierre vient de gagner le bras de fer engagé entre son parti le CNDD-FDD et les forces combinées du FRODEBU et la faction Radjabu du CNDD-FDD. Ces deux derniers avaient tenu à s’assurer que le sénat n’ait même pas l’opportunité d’analyser la question. En effet, ils ne s’étaient même pas présenté au sénat avec comme résultat que le quorum n’était pas atteint lors des premières réunions. Les sénateurs du CNDD dirigé par Léonard Nyangoma ont résolu l’impasse du quorum en se présentant au sénat, un geste considéré comme hostile par le FRODEBU et les Pro-Radjabu qui accusent le secrétaire général du CNDD d’avoir été acheté par le pouvoir de Bujumbura. Le Sénat a finalement approuvé dimanche la nouvelle proposition du président Nkurunziza des candidatures aux différents postes au sein de la magistrature burundaise et de l’administration du territoire.

Des sources proches du CNDD indiquent que cette organisation ne considérait pas opportun d’arrêter l’analyse de ces candidatures sans raison sérieuse. Le CNDD s’était opposée à la candidature de Valentin Bagorikunda qu’il considérait inexpérimenté. Le FRODEBU était furieux contre le président de la république pour ne pas lui avoir donné des postes de gouverneurs qu’il convoitait. Quand aux parlementaires pro-Radjabu, leur opposition aux nominations par le président de la République est une poursuite de leur combat contre Nkurunziza qui a soutenu la destitution de Radjabu Hussein comme président du parti. L’ancien président Ntibantunganya a rompu les rangs avec son parti et dit avoir décidé de participer au vote pour ” l’intérêt de la nation „.

Une fois le quorum rempli, le sénat a approuvé la nomination par le chef de l’état Burundais d’Élysée Ndaye au poste de Procureur général de la république après trois jours d`intenses tractations. Elysée Ndaye était jusque là le président de la cour constitutionnelle et a dans sa poche 19 ans d’expérience. Ainsi que pressenti par Burundi Réalités la candidature de Valentin Bagorikunda a été rejeté sur base de son inexpérience. Christine Nzeyimana, vice présidente du Haut conseil de la magistrature a été confirmé par le sénat comme la nouvelle présidente de la cour constitutionnelle. Elle est expérimentée puisqu’elle a à son compte 20 ans d’expérience dans le domaine.

M. NDAYISENGA Charles au poste de premier Substitut Général près la Cour Suprême, M. TABU Rénovat au poste de Procureur de la République à MURAMVYA, M. MINANI Désiré au poste de Procureur de la République à KIRUNDO, Mme NSENGIYUMVA Florence au poste de Président du Tribunal de Grande Instance à GITEGA et M. NAHIMANA Yves-Chacal au poste de Président du Tribunal de Grande Instance de CIBITOKE. On notera cependant que M. NIYIMBONA Festus proposé pour occuper le poste de Procureur de la République à KARUZI n’a pas été approuvé faute de dossier complet,a-t- on appris des sources sénatoriales.

Nkurunziza avait aussi nommé de nouveaux gouverneurs à la tête de sept des dix-sept provinces du Burundi. Ceux-ci ont été approuvés par le sénat. Mme INAMAHORO Espérance sera le nouveau gouverneur de la Province de BURURI ; M. NIRAGIRA Jean Berchmans dirigera la Province de CANKUZO ; M. BARUTWANAYO Zéphyrin veillera aux destinées de la Province de CIBITOKE ; M. RUVUNA Oscar hérite de la Province de KIRUNDO ; M. BUREGURE Elias accède à la direction de la mairie de BUJUMBURA ; M. BUCUMI Pasteur est le nouveau gouverneur de MAKAMBA alors que M. NDAYIZIGA Oscar prend les commandes de la province de MURAMVYA.

On ne connaît pas encore la sensibilité politique des nouveaux gouverneurs de province. Mais ce qui est sûr est que le Frodebu n’y trouve pas son compte puisqu’il a décidé de boycotter la séance de vote au sénat à l’exception de l’ancien président Ntibantunganya qui dit avoir décidé de participer au vote pour ” l’intérêt de la nation „. Le Frodebu avait espéré hériter au moins de la direction de deux provinces dans la mesure où ce parti est arrivé en deuxième position lors des dernières élections législatives. Quand les sénateurs ont vu que les promesses qu’il avait eues n’ont pas été tenues, ils ont décidé de ne pas voter.

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