Mgr. F.X. Maroy gourou illuminé, voit les infiltrations et la population de Bukavu dit « amen ».

Kivupeace

Bukavu le 04 juin 2007

 

maroy.jpg

Il ne peut en être autrement dans cette partie de la république qui avait beaucoup misé sur la paix qui tarde à venir. Il fallait trouver un homme capable de convaincre la population que l’insécurité est le fait de l’infiltration des tutsi dans la province du Sud-kivu.  

Ni les politiciens, ni la société civile, ni les grands commerçants, ni les grands professeurs des universités qui pullulent la
ville de Bukavu ne pouvaient convaincre la population que les morts, les massacres, les viols, les ventes des femmes sur
les marchés publiques étaient l’œuvre d’une main autre que celle des interahamwe.

Seul Dieu, pouvait semer le doute dans les cœurs des Sud-Kivutiens qui subissent du jour au lendemain le martyr, infligé par les FDLR rwandais. N’est ce pas qu’il était facile de faire parler son représentant dans la province du Sud-Kivu ? Monseigneur Francois-Xavier Maroy a parlé et  dénoncé les infiltrations ; la population du Sud-kivu n’a qu’à dire « amen ».

Seulement cette population  de Bukavu désabusée se demande pourquoi le prélat a choisi seulement le passage de l’
ambassadeur de la France dans la province du Sud-Kivu pour écrire son mémorandum alors que son Dieu lui avait révélé ces infiltrations bien avant car les massacres de Bukavu durent maintenant plus de trois ans depuis que le RCD est parti à Kinshasa et que les Interahamwe ont reçu les terrains jadis occupés par les militaires ANC/RCD.

D’autres personnes se posent la question de savoir, depuis quand l’ambassadeur de la France est-il devenu l’intercesseur de la population du Sud-Kivu au près de ‘’son président à lui’’ élu à 100% dans cette province, comme si les autorités provinciales n’existent plus, les élus provinciaux absents et comme si lui, Mgr et chef spirituel du président n’a plus accès à l’homme qu’il a protégé défendu et fait voter. Le président qui avait pourtant promis de mettre son QG à Bukavu pour en finir avec l’insécurité, est-il devenu inaccessible au point d’envoyer un ambassadeur pour une question de fond et qui a permis son accession au pouvoir ?

Monseigneur Maroy accuse les services de sécurité de complicité.

Mgr le gourou met à mal le système de sécurité de notre pays quand il parle d’une infiltration systématique en ces termes : ‘‘Il y a un mouvement d’infiltration massive et systématique en provenance du Rwanda par les points frontaliers de la Rivière Ruzizi, d’Uvira, de Nyengezi, de Kaza-Roho à Cahi Bukavu’’. Que ce soit le jour ou la nuit, l’infiltration par la rivière Ruzizi ne peut pas se faire sans attirer attention des agents de la sécurité et des Forces Armées de la République Démocratique du Congo qui sont les long de la frontière, dans le cas contraire c’est l’armée et les services de sécurité qui sont complices  et donc poursuivables pour haute trahison.

Mais le gourou pousse loin ses révélations apocalyptiques en dénonçant des infiltrations au sein même du cabinet
provincial,  pour montrer la gravité de la situation  et pour se moquer de la population du sud-kivu devenue dindon de farce des politiciens, le gouverneur lui même l’annonce sur les voix des ondes. Qui a nommé ces infiltrés ?

Le gourou trahit ses desseins.

Le chef spirituel de la province qui avait soutenu ouvertement KABILA lors de la présidentielle 2006, Mgr  Maroy Xavier, se trahit en confirmant pourtant l’implication du gouvernement dans les massacres à répétition sur les populations du Sud-Kivu en ces termes : ‘‘Que signifie le silence des institutions de la République à savoir le chef de l’Etat, le Parlement, le Gouvernement central et le Haut Commandement militaire devant les massacres à répétition à Kanyola''. Sous d’autres cieux, pour une prise d’otage, même d’une seule personne, l’appareil étatique de son pays se mobilise. Pour le gouvernement de la République Démocratique du Congo, devant la menace d’une nouvelle guerre et pendant que sévissent des massacres de la population civile, au lieu de s’attaquer au vrai problème qui est d’ordre sécuritaire et militaire, on nous propose la Table-ronde, -inter-communautaire- ‘’.

La rédaction de kivupeace.org se réjouit de cette sortie de la torpeur du prélat désavoué par ses prêtres qui l’obligent  à
poser une série des questions qui ne sont pas étrangères par nos lecteurs et qui sont restées sans réponses. Ecoutons
le prélat : … ‘‘Existe-t-il des accords ou des contrats de nos gouvernants politico-militaires avec nos agresseurs ?’’.
‘‘Complicité ou ignorance ?’’ Il veut aussi savoir pourquoi les soldats sont envoyés aux fronts sans logistique ni
ravitaillement suffisants : est-ce pour les affamer et les décourager ou tout simplement pour les livrer à l’ennemi ?’’

Est-il franc lorsque pour la première fois, il demande à la communauté internationale de rapatrier les Interahamwe qu’il a
nourri, soigné et protégé ouvertement : ‘‘Est-ce la manière de récompenser le peuple congolais de l’Est pour son
hospitalité ?’’

Il y a cadavre dans le placard de l’archevêché !

En interpellant, le Président de la République, le maître à penser de l’idéologie ethniste et divisionniste dans la province du Sud-Kivu ne le fait pas sans arrières pensées :’’ le président de la république doit envoyer des troupes d’élite en vue  de contrer la guerre imminente au Nord et au Sud-Kivu avant qu’il ne soit trop tard’’, prioriser le problème de la sécurité au Sud-Kivu tout en évitant de ‘‘distraire l’opinion avec des plans de Table-ronde qui n’aboutissent à rien’’, ‘‘l’ennemi est encore là’’.  Quel ennemi ?

En demandant au peuple de l’Est d’ouvrir l’œil contre l’ennemi, personne ne peut se tromper sur l’ennemi qu’il désigne
pas ouvertement car il est, le même, celui d’hier, c’est le tutsi, c’est la vermine qui n’est pas encore éradiquée
complètement, il est encore là, il s’est même infiltré au sein du gouvernorat de la Province du Sud-Kivu, ‘’il s’infiltre du jour au jour, soyez vigilants’’ : martèle le prélat.

L’ennemi ce n’est plus le rasta qui tue, ce n’est plus le FDLR qui viole la population de Walungu, ce n’est plus le Hutu
rwandais dont la cruauté des crimes à l’arme blanche relève de la fiction, ce n’est plus ce génocidaire rwandais qui tue
sans être inquiété par le commandant de l’armée régulière se trouvant  à quelques lieues des suppliciés dont  les cris des douleurs n’émeuvent ou ne perturbent la quiétude du sommeil,  c’est l’autre qui s’infiltre et comme au Congo rien n’arrive sans que ça soit la faute de quelqu’un, le coupable de toutes ces morts ce sont les tutsi que seul Maroy Xavier voit s’infiltrer au Sud-Kivu.

Les conséquences ne se feront pas attendre, la chasse à l’homme va commencer dans cette ville, le travail pour lequel, lui le gourou, avait acheté des machettes en mai 2004, et qui n’était pas fini à Gatumba  doit continuer.

Peut–on établir un lien de cause à effet entre la haine ethnique devenue historique au Kivu et le catholicisme ou tout
simplement a-t-on a déploré l’implication de quelques hommes de Dieu dans l’intoxication aux couleurs de l’évangile de certains prélats qui pour sûr seront graciés par le Vatican qui déplorera néanmoins que des chrétiens n'aient
pas apporté, à ceux qu'on persécutait, toute l'aide qu'on était en droit d'attendre d'eux.

Comme toujours, il fallait que le Maître à penser trouve un coupable au moment où la population de Bukavu se pose des questions sur les promesses électoralistes faites par le chef de l’état à la veille des élections 2006, promesses qui tardent à se concrétiser.  Les perspectives d’avenir pour la population du Sud-Kivu sont sombres et dirigeants sont incapables de fournir une meilleure interprétation de la réalité sécuritaire et sociale du pays.

Dans un pays de démocratie naissante et qui voudrait en finir avec l’impunité, Monseigneur le Gourou devrait répondre
devant la justice pour incitation à la haine et à l’extermination  ethnique, pour ingérence dans les services de sécurité, pour diffamation envers les services de sécurité et de l’armée et pour haute trahison.

Qu’à cela ne tienne qu’il dise au peuple de l’Est combien des messes a-t-il  lu en l’honneur des hommes qui tuent, violent, éventrent les femmes,  massacrent les populations de l’Est qu’il  est pourtant censé être le berger ?

Quelqu’un un jour répondra !

 kivupeace.org

Leave a Reply