Mutinerie à Kamina, le sang des rwandophones versés encore sur ces terres.

Kivupeace

18/02/08

 

rdc-kamina.jpgUne situation confuse règne actuellement dans le camp militaire de Kamina situé à une centaine de kilomètre au Nord de la province du Katanga. Des combats y sont signalés depuis cette nuit à 20h00 et qui se sont poursuivis jusqu’au petit matin opposant deux bataillons des
commandos affectés  à la sécurité dudit camp aux militaires venus de la province du Nord-Kivu et qui, depuis plus de 9 mois, attendent leur intégration au sein de l’armée régulière. Le bilan provisoire fait état de 7 morts et plus de 25 blessés parmi les non intégrés dont la majorité est constituée des militaires d’expression Kinyarwanda.

Pour la petite histoire, tout est parti du double meurtre des militaires non brassés dans un bistrot où ils ingurgitaient une bière à l’issue de la paie de leur première solde après 9 mois d’impayés. Une dispute aurait alors éclatée entre les militaires non brassés et un peloton dudit commando, deux militaires non brassés furent abattus sur place et cinq autres grièvement blessés.  Pour les commandos, les militaires rwandophones n’ont pas droit au salaire car ils sont étrangers.

Une expédition punitive furent alors dirigée par le même commando contre le reste des militaires non brassés et sans armes dont 5 furent tués et une dizaine blessés grièvement. Un mouvement de résistance et de lutte pour la survie va alors se déclencher de la part des militaires ciblés, ce qui débouchera sur des violents affrontements entre les deux camps dont le bilan reste inconnu jusqu’à présent. Mais les dernières informations à notre disposition font état du contrôle par les non brassés du camp de Kamina, ils auraient mis la main sur tout l’arsenal militaire dudit camp et exigent
leur rapatriement immédiat dans leur province d’origine, le Nord-Kivu.

Signalons que c’est la troisième fois que des violents incidents éclatent dans ce même camp. On se rappellera qu’en 1998, plus de 125 jeunes officiers rwandophones qui suivaient les cours des sous-officiers, avaient été lâchement abattus sur ordre de la haute hiérarchie militaire et politique du pays. Au mois d’octobre de l’année dernière, d’autres incidents y ont eu lieu opposant les militaires causant mort d’hommes, toujours à cause de la discrimination contre les militaires parlant le Kinyarwnada.

Les rwandophones ont encore frais en mémoire le massacre par le Général MUBUDJA MABE de plus de 15 militaires banyamulenge  alors sous son commandement en 2005 lorsqu’il s’étaient opposé à son adjoint le colonel Jules Mutebutsi.

L’on ne peut s’empêcher de considérer que ce nombre d’incidents est révélateur état de la ‘’l’ethnisation’’  de l’armée régulière dont les soubassements cacheraient une certaine vengeance contre une certaine communauté.  

L’avenir s’annonce révélateurs à ce sujet.

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