Nord-Kivu

Les insurgés du Colonel YAV chassés de plusieurs localités dans le territoire de Masisi se rallient aux FDLR


Kivupeace

29/08/07

fardc_et_le_pillage.jpgDes affrontements entre les bataillons de la brigade mixée Charly se sont poursuivis hier dans  les localités de MATANDA, RUBAYA et BIHAMBWE en territoire de Masisi. Les affrontements qui ont commencé tôt matin ce mardi 28 Août ont été decourte durée, les éléments fidèles au colonel YAV qui venaient d’essuyer un  revers spectaculaire la veille dans la localité de Mushaki, se sont infiltrés dans les  localités de RUBAYA, MATANDA et BIHAMBWE pour s’en prendre à des paisibles citoyens desdites localités par des actes d’extorsion, vols, pillages, intimidations et  autres.

Alertés par les cris de la population, les éléments du bataillon de la composante ANC/CNDP de la même brigade qui ont
intervenu pour essayer  d’arrêter lesdites exactions, ont été accueillis par des coups de feu tirés par  leurs collègues, d’où l’engagement des combats par les deux parties. Ces  combats qui n’ont pas duré longtemps ont vite tourné à l’avantage du bataillon  ANC/CNDP, les troupes fidèles à YAV n’ont eu d’autres solutions que de battre en  retraite et se disperser dans la nature. Les dernières informations font état de  la fuite du colonel YAV vers Nyabiondo, fief des FDLR/Interahamwe tandisque certains de ses éléments se regroupent progressivement dans la localité  de Katale. Pour l’instant, ce sont les éléments du bataillon de l’ANC/CNDP  qui contrôlent les trois localités à la grande satisfaction de la  population.

Plus tard dans la journée, les deux parties en conflit se sont retrouvé à Mushaki, représentée par  le Général Vainqueur
MAYALA, commandant de la 8ème région militaire et le Général Bosco NTAGANDA, chef d’état-major général de l’
ANC/CNDP sous  la médiation du commandant de la Brigade du Nord-Kivu de la MONUC. Rien de particulier n’a filtré de
cette rencontre, cependant les parties  semblent s’être engagées à garantir la paix et la sécurité  des populations et  de
leurs biens.

Quelques indiscrétions dans le camp des FARDC indiquent que le commandant de la  8ème région militaire se serait dit
très affecté par la malheureuse aventure  du colonel YAV et sa bande et aurait promis de s’investir d’avantage pour  que
pareille situation ne se répète. Il aurait également promis de trouver  dans un bref délai une solution pour une franche
collaboration entre les  différents bataillons de cette brigade et que la mésaventure de ce colonel ne  restera pas impunie.

Cependant les informations qui nous parviennent du Sud-Kivu font état des vastes mouvements des  troupes sur l’axe nord de la province en direction de la frontière avec la  province du Nord-Kivu. Rien n’indique cependant que ceci rentre dans le cadre des  mesures préventives pour la sécurisation du Sud-Kivu ou dans le plan d’attaque  contre les troupes de l’ANC/CNDP, plan que la presse a longtemps dénoncé pour  autant qu’il mettrait en danger des dizaines des milliers des
habitants de la  partie Est du Pays. C’est pour cette raison d’ailleurs que les localités comme  KIMOKA, SAKE, MUBAMBIRO et MUGUNGA qui ont déjà vécu les affres de la guerre,  se vident progressivement de leurs habitants depuis hier, qui prennent la  direction de Goma ou de Minova pour se mettre à l’abri des militaires FARDC qui en  des pareilles circonstances en profitent pour s’offrir l’occasion de voler,  violer et piller les biens de la population civile.

Dans les salons politiques à travers le pays et plus particulièrement à Goma, c’est la peur, la consternation et la désolation totale pour la plus part d’acteurs sociopolitiques qui estiment que l’on aurait évité cet énième gâchis au bénéfice de la paix et de la sécurité de tous les habitants de la  province si le gouvernement s’était investi dans la voie de la résolution pacifique  de la crise en négociant avec le CNDP qui d’ailleurs a déjà fait preuve de sa  bonne volonté par des nombreux signaux clairs et sans équivoque.

Pour ces gomatraciens, c’est la raison pour laquelle les unités de cette  organisation politico-militaire n’ont pas voulu
mettre à profit leur capacité  militaire pour conquérir d’autres entités et se retrouver ainsi en position utile pour contraindre
le gouvernement à revenir aux bons sentiments.

Interrogé par notre rédaction sur cette position des gomatraciens, un des proches du CNDP  nous a dit que son
mouvement continue jusqu’à présent à croire à la bonne foi  du Gouvernement de la  République mais que cette patience
avait sûrement ses limites.

Comme on le constate, la balle est dans le camp du Gouvernement qui doit répondre par des  signaux positifs à la main
tendue du CNDP pour la paix de tous les congolais et congolaises en lieu et place de faire l’apologie de la guerre et de la
violence. 

 

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