RD Congo: multiplication des atteintes à la liberté de la presse.

AFP

20/03/09

 

KINSHASA L'organisation congolaise "Journaliste en danger" (JED) a "vigoureusement" dénoncé vendredi la multiplication des atteintes à la liberté d'expression des medias par les autorités de la République démocratique du Congo (RDC).

L'organisation congolaise "Journaliste en danger" (JED) a "vigoureusement" dénoncé vendredi la multiplication des atteintes à la liberté d'expression des medias par les autorités de la République démocratique du Congo (RDC).

"JED dénonce vigoureusement des forces occultes qui tendent (…) à confisquer au public son droit d'entendre tous les sons de cloche dans la crise" qui secoue l'Assemblée nationale de la RDC, déclare l'ONG dans un communiqué transmis à l'AFP.

"Ces forces occultes veulent également imposer un black-out total sur le président de l'Assemblée Vital Kamerhe dans certains médias, particulièrement dans l'audiovisuel", selon l'ONG.

Une crise est ouverte à l'Assemblée depuis que le parti majoritaire, l'Alliance présidentielle, exige la démission de Vital Kamerhe à qui elle reproche d'avoir désavoué publiquement le président Kabila, en qualifiant de "grave" l'entrée le 20 janvier des soldats rwandais dans l'est du pays, après un accord entre Kinshasa et Kigali.

Depuis, constate JED, "les medias, à Kinshasa comme en province, paient les frais de (cette) crise".

Les journalistes ont été empêchés lundi par la police d'assister à Kinshasa à la séance d'ouverture de l'Assemblée, boycottée par les députés de la majorité.

"La RTNC (télévision publique), pour la première fois depuis le début de la législature (en 2006), a boycotté la retransmission en direct des cérémonies solennelles de la rentrée à l'Assemblée et au Sénat", souligne JED.

Le même lundi, selon JED, le signal d'une télévision privée (Télé 7) a été interrompu durant 5 heures, peu après la diffusion d'une interview du président de l'Assemblée.

Jeudi, une autre télévision privée, Antenne A, a vu son signal coupé alors qu'elle diffusait une émission consacrée à la crise à l'Assemblée.

L'ONG rapporte aussi que des policiers ont brutalement dispersé mercredi à Kinshasa des vendeurs des journaux, leur reprochant de "distribuer des journaux reprenant le discours prononcé par Kamerhe lors de la rentrée parlementaire".

Dans la province du Sud-Kivu (est), "Dominique Kalonzo, journaliste à la radio Le messager du peuple, émettant à Uvira, a été violemment pris à partie par un officier de l'armée congolaise, qui menaçait de fermer la radio", relève JED.

L'officier reprochait au journaliste "d'avoir diffusé, sans son aval, une information sur une marche de soutien à Kamerhe organisée le 13 mars". Trois militants des droits de l'Homme et un journaliste avaient été arrêtés dimanche à Kinshasa à l'issue d'une conférence de presse sur la crise à l'Assemblée. Ils ont été libérés mardi soir.

L'ONG déplore enfin "la grave dérive totalitaire qui tend à s'installer dans le pays par la confiscation de la liberté de la parole" et demande au gouvernement de "mettre fin à toutes les tentatives d'instauration de la pensée unique".

 

 

©AFP

Leave a Reply