RDC: A chacun son morceau de terre !

El Memeyi Murangwa 

09/03/09                                                                                  

borne_21_kahemba.jpgLe Congo qui totalisera bientôt ses cinquante ans d’âge affiche une vieillesse et une impuissance qui semble faire l’affaire de ses voisins agresseurs devenus « amis ». Ceux-ci n’hésitent plus à morceler les vastes étendues non-gouvernées au nom de la sécurité de leurs pays respectifs ou à celui de la remise en question des frontières héritées de la colonisation.  Des armées entières étendards à la main, sillonnent le Congo dans des opérations dites conjointes sous la barbe de la plus grande mission onusienne, endeuillant les familles congolaises sous l’indifférence de l’autorité garante de l’intégrité du territoire.

L’Angola déplace les bornes frontières à son gré et cyniquement sollicite l’arbitrage des anciennes puissances coloniales ! Après l’occupation  de Kahemba, Sava Ina et Kuzi, Luanda risque de construire son portail à Kimwenza (banlieue de Kinshasa, la capitale), puis interviendra la liquidation de ce qui reste du pays de Lumumba. Il en est de même des immigrants Mbororos qui armés défient l’autorité et conduisent leurs bétails sur les riches terres agricoles de la Province Orientale, dépossédant ainsi les paisibles agriculteurs condamnés à une vie de misère dans les cités urbaines mal lotis et déjà à forte densité. Les plus pénards parmi ces nouveaux acquéreurs semblent être les  milices rwandaises refugiées à l’Est du Congo après avoir perpétré le génocide de 1994. Longtemps alliées du régime Kabila, ces milices rwandaises contrôlent des territoires entiers au Kivu, exploitent les matières premières, perçoivent l’impôt, disent le droit et remplacent le mariage traditionnel par le viol.  Dirigé par un leadership sans vision, le Congo subit un dépeçage qui se concrétise lentement mais surement. Le non-respect de la constitution, les solutions à court terme, et le recours aux pompiers pyromanes pour régler les conflits internes enfoncent le pays dans une autodestruction sans précédent. Faudra t-il un médiateur ou facilitateur pour apprendre aux dirigeants congolais à respecter la Constitution ? Les pays donateurs trouveront surement les moyens pour financer d’autres missions inutiles qui retarderont d’avantage la restauration de la dignité du Congo et du Congolais. 

Devant un silence complice, le morcellement se porte à merveille.    

 

 

 

 

 

© VirungaNews

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