RDC: Contre la sophistique des medias kinois.

Antoinette K. Kankindi

 

Nairobi, 20/06/07

 

 

la_plume.jpgLe devoir d’informer a toujours été un impératif important et, plus encore, en situation de crise. Mais le devoir d’informer ne se justifie que dans l’horizon de l’obligation de dire la vérité, chose qui échappe trop souvent a ceux qui se donnent, parfois indûment le nom de chevaliers de la plume. Je dis indûment parce que les règles de la vraie chevalerie sont aussi régies par la vérité. Or ce qui se constate sur la scène congolaise, en ce qui concerne les media, se caractérise par une idée d’information qui n’est pas nécessairement liée à la vérité. C’est plutôt de la sophistique quand ce n’est pas tout simplement du clientélisme. Je crois que c’est dans ce sens que le Phare s’interroge rhétoriquement si l’ « on a lu Nkunda en diagonal » ? Ma question est celle-ci : Faut-il lire Nkunda en diagonal ? Je dirais non, car une lecture en diagonal n’offrirait pas du tout une interprétation correcte de qui que se soit. On lit quelque chose en diagonal pour en avoir un vague idée d’ensemble, quand on n’a pas le temps d’aller au fond d’une lecture. 

 

Mais alors, comment faut-il lire Nkunda ? Il faut le lire dans la lettre et dans l’esprit, l’exercice de base pour comprendre quoi que ce soit. Il faut aller au fond sans négliger la forme, et c’est pour cette raison que je tirais mon chapeau au Soft il y a très peu parce que ce journal s’est payé le luxe d’offrir aux congolais les propos du « maquisard de l’Est » tel qu’ils sont sorti de la bouche de quelqu’un qui pose toutes les prémisses d’une démarche pacifique malgré la volonté adverse de ses détracteurs. Et les media ont tendance à mettre au service de ces derniers leur art sophistique qui confond le peuple. Les déclarations auxquelles le Phare fait allusion sont toutes d’un ton absolument différent de celui des canons qui ont fait trembler Kinshasa par deux fois, de celui qui a fait couler le sang au Bas-Congo, et bien entendu du langage sanglant et jamais négociateur des FDLR. Seul un homme de paix peut continuer à poser des gestes aussi pacifiques. L’histoire le retiendra comme tel, car l’histoire elle, n’est pas partisane ni sophiste.

 

C’est l’histoire qui nous fait savoir que le volcan sur lequel est assise la RDC aujourd’hui n’est pas Nkunda et ses propositions pour la paix, mais bien les enjeux de la géopolitique qui passent nécessairement par les intérêts de la France en Afrique et derrière ceux-ci, ceux des aventuriers de la finances globale qui ne demandent qu’a coopérer. Les medias congolais devraient en parler plus rigoureusement s’ils veulent mettre à nu la racine du mal congolais.  A coté de ce beau monde, il faut continuer à remettre en question les tenants d’un pouvoir usurpé qui continuent à drainer la richesse du pays vers leurs poches et ceux des prédateurs connus avec noms et prénoms. Ce sont ces derniers qui, dans les arrière-scènes, tirent les ficelles de la campagne médiatique contre Nkunda, car ils voient en lui un autre africain qui fait preuve d’être capable de régler des affaires à échelle nationale. Ils savent qu’il est porteur d’un espoir qu’ils ont essayé de tuer depuis l’époque coloniale.  Tant qu’il y aura des personnes comme lui, une stratégie comme celle de la France dans les Grands Lacs n’aboutira jamais. Mauvaise nouvelle pour eux ! Les media kinois ont beau se ranger du coté de Kabila, ils devraient savoir que c’est temporaire, la fragilité des piliers traditionnels du pouvoir soutenu par la France en Afrique n’est plus à prouver. C’est à ce titre que ces mêmes medias doivent considérer les démarches vers la paix proposées par les fils du pays au lieu de préférer les copions mensongers des prédateurs qui regardent le Congo et l’Afrique en général comme une chasse gardée pour les matières premières nécessaires à  la survie de leurs finances globales desquelles nous sommes exclus. Ils assurent l’avenir de leurs affaires et celui de leurs enfants en détruisant les notre, avec la complicité de nos propres medias !

 

 

Pour lier le devoir de l’information à l’obligation de dire la vérité, les medias sont obligés de faire une recherche approfondie et une étude impartiale des sources. Les révolutionnaires français les ont appelés le quatrième pouvoir car leur mission d’informer servait aussi de control directement exerces sur les trois pouvoirs. Or l’ère globale a introduit dans la complexité du pouvoir d’autres éléments que le peuple ne connaît que si les medias en parlent. On s’attendrait donc à ce que les media explique de fond en comble la diplomatie mercantiliste française avec son paternalisme sempiternel. On s’attendrait aussi à ce qu’ils expliquent que, pour les Etats-Unis, l’Afrique veut seulement dire un marché inexploité d’environ 800 millions de consommateurs, c’est ce que d’ailleurs la Chine vient de comprendre et c’est pour cela qu’elle essaie de damer le pion aux puissances occidentales grande vitesse. C’est cette situation complexe appuyée par des institutions créées a cet effets –ONG, tribunaux internationaux etc- qui entretient et nourrit les conflit africains pour pouvoir mieux dominer le continent. La seule menace pour tous ces agresseurs serait constituée par des africains qui s’insurgeraient contre la gigantesque machination. Et des qu’il y en a un, ils se chargent de trouver tous les moyens pour le discréditer en utilisant ses propres compatriotes. Voila ce qu’ils sont en train d’essayer de faire avec Nkunda. Leur tache est rendue d’autant plus facile par le machiavélique adage de diviser pour régner. Au Congo le bouc émissaire de cette division est déjà trouve,  mais vérité triomphera, tôt ou tard.

 

 

 

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