RDC: Espoir perdu pour une population victime du népotisme.

El Memeyi Murangwa

 

18/05/07

 

mobutu.jpgQui pouvait réellement croire que la splendeur qui s’observa à la date du 20 mai 1967 allait se transformer 40 ans après, en une déconfiture indescriptible.  Cette dure réalité ne peut malheureusement qu’être perçu par ceux ayant vécu les régimes successifs.

 

Deux années après la prise du pouvoir par le General JD Mobutu, le guide aimé et éclairé réussi un coup de maître en rassemblant les opérateurs politiques dans un grand parti, le Mouvement Populaire de la Révolution en sigle MPR ayant le meilleur projet de société dans sa charte : Le Manifeste de la N’sele.  La volonté du nouveau régime d’assurer le bien être du Congolais, permettra la pacification du pays et facilita l’implantation des plusieurs investissements étrangers à travers le pays. Des grands chantiers verront le jour : Barrage d’Inga, Sidérurgie de Maluku, Usines GM, Usines pneumatiques Good Year, Modernisation de la Gécamines (Concentrateur de Kamoto), Sodimiza, Tenke Fngurume, Air Congo avec plus de 40 avions gros porteurs, SNCC et l’Onatra.  Une multitude d’entreprises productrices des produits à valeur ajoutée s’établirent dans la zone industrielle de Limeté avec projet d’extension dans ce qui devait devenir la Zone franche d’Inga, nu été la dérive totalitaire du régime Mobutu.

 

L’agriculture priorité des priorités se porta merveilleusement bien avec une production des denrées alimentaires et autres produits d’exportation ; Café, Thé, Quinquina et Pyrèthre.  Les éleveurs du Nord Kivu comptèrent 500.000 têtes de bétail, nourrissant les grandes agglomérations du pays et fournissant un  fromage de qualité aux capitales occidentales.

 

Le pays se trouva au Zénith grâce au respect des textes et à la qualité du travail que dispensèrent les auxiliaires de l’administration publique, formés et forgés par les colonialistes Belges.  N’ayant pas de premier ministre, Mobutu demeura à l’écoute d’un collège des conseillers à compétence remarquable lui fourni par Mgr Giron, Recteur de L’Université Lovanium. Ce groupe suppléant aux carences académiques du chef, évita au Général Président de tomber dans la gabegie financière et le népotisme.  

 

Les malheurs du Zaïre commencèrent à pointer à l’horizon le lendemain du décès de la très regrettée Maman Antoinette Mobutu, véritable mère de la nation et animatrice de l’éclosion sociale.  Un environnement nouveau s’installa à la présidence de la république,  La plupart des membres du bureau présidentiel étaient  parrainés par les membres de l’enclot Ngbandi, les puissants Généraux et les responsables des services spéciaux.  Ceux-ci ne tardèrent pas à conduire le pays vers la faillite.  Les mesures de Zaïrianisation, les deux guerres du Shaba et la baisse du coût du Cuivre sur le marché international donnèrent un coup fatal sur le bon fonctionnement de l’état.  Le pouvoir chancelant pointa son doigt vers des boucs émissaires.   Au Katanga, le Kasaïen devint responsable des malheurs qui touchèrent la province, pendant qu’au Kivu, les Tutsi ne ressemblant pas morphologiquement au reste de la population furent taxé d’étranger à persécuter pour l’extermination du bétail.

 

La chute du mur de Berlin provoqua un vent nouveau, et força le Président Mobutu à démocratiser le pays sans le vouloir.  Les nombreux blocages pour la mise sur pied d’un gouvernement répondant aux résolutions de la conférence nationale souveraine auront comme conséquence, la prolongation d’une transition qui paya le prix du soutien au régime génocidaire Rwandais qui s’installa à Kigali peu après la mort du Président Habyarimana.

 

Apres la chute de Mobutu, l’ancien rebelle Laurent Désire Kabila qui s’installa dans le fauteuil de Mobutu, ne pouvant pas honorer la dette de sang se retourna contre ceux l’ayant investi à la tête du pays, et utilisa d’autres armées étrangères pour faire face à une nouvelle rébellion, sans parvenir à y mettre fin.  Le fils, héritier, Joseph Kabila qui accède au trône présidentiel, fort d’un mandat obtenu à travers des élections controversées, emboîte le pas à ses prédécesseurs en pointant le doigt vers le Kivu (changeur des régimes), accusant une population qui l’a pourtant « élu » à 99% d’être désormais la cause dans le retard de la reconstruction. 

 

Joseph Kabila s’est attardé hier, dans un discours commémorant les dix ans de l’AFDL sur les troupes réfractaires au processus de brassage, oubliant à volonté de mentionner les exactions que commettent les FDLR et Interahamwe sur la population.  Son discours ne semble pas convaincre ceux qui soutiennent l’engagement des unités FARDC nouvellement mixées dans les opérations destinées à mettre hors d’état de nuire ces forces négatives qui ne cessent de clamer haut et fort qu’ils sont les invités du pouvoir dans l’embrasement du Kivu.  Pas un mot non plus sur l’occupation de Kahemba, Bas Uélé (mbororo), Dungu, Moba, Yakoma (îlot).  Silence de marbre sur le constat amer concernant la gestion calamiteuse du gouvernement sortant (1+4), impunité oblige.

 

Le déclin de la II éme République ayant été graduelle (descente par escaliers), celui du régime AFDL qui contrôle le pays, ressemble bien à une avalanche, la chute accélérée se faisant par ascenseur.

 

Pendant que le pays descend aux enfers, les prédateurs eux se félicitent de la prolongation du mandat de la MONUC, mission caractérisée par un chômage déguisé, et une incapacité manifeste à résoudre les conflits.  La campagne médiatique en cours qu’organise la MONUC, en véritable pompier pyromane sur les grandes chaînes de télévision sur la situation en RDC a comme objectif de diaboliser ceux qui se battent pour la survie, tout en cherchant à maintenir une présence qui si on ne fait pas attention risque d’embraser à nouveau la région des Grands Lacs.

 

Contrairement au pouvoir MPR, né le 20 mai 1967, le régime AFDL importé de l’étranger le 17 mai 1997 liquide lentement mais sûrement ce qui reste du Grand Zaïre.  Les autorités absentes aux manifestations commémorant hier, les dix années du régime AFDL s’opposent avec élégance à la dite liquidation.

 

Après moi, le déluge avait prédit le Maréchal Mobutu Sese Seko, admiré pour la défense de l’unité et de l’intégrité territoriale de la RDC. 

 

 

 

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