RDC: La Belgique se dit prête à envoyer des soldats.

Belga

10/12/08

 

soldat_belge.jpgLa Belgique, qui tente toujours de convaincre ses partenaires de l'UE d'envoyer une mission en République démocratique du Congo (RDC), serait prête à participer à une telle force à hauteur de 400 à 500 hommes, a assuré mercredi le ministre belge de la Défense Pieter De Crem.

Selon M. De Crem, la Belgique pourrait engager "de 400 à 500" militaires dans une "force relais" demandée par l'ONU pour épauler sa mission en RDC, la Monuc, dans l'attente des 3.000 Casques bleus supplémentaires prévus pour épauler les 17.000 déjà présents sur le terrain.

"Il faudra libérer des moyens budgétaires supplémentaires", a précisé M. De Crem, cette opération n'ayant pas été prévue au budget.

Le gouvernement belge a dégagé des moyens la semaine dernière pour un renforcement de la Monuc, mais uniquement via des équipements supplémentaires (deux avions de transport C-130 et jusqu'à quatre hélicoptères Agusta A109), pas par des troupes.

Le chef de la diplomatie belge Karel De Gucht, qui plaide en vain depuis plusieurs semaines pour la mise sur pied d'une force relais européenne de 2.500 à 3.000 soldats, s'est montré mercredi plus confiant.

"Je pense qu'à un certain moment l'Europe va envoyer une mission", a-t-il dit, précisant que la question serait à nouveau au menu des ministres des Affaires étrangères de l'UE jeudi soir, au cours de leur dîner en marge du sommet européen.

"On ne sait pas ce qui va se passer", a-t-il malgré tout ajouté, espérant une réponse de l'UE d'ici à "une ou deux semaines".

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a officiellement demandé vendredi à l'UE d'envoyer cette force relais en RDC, en attendant le déploiement des 3.000 Casques bleus qui "prendra jusqu'à quatre mois", selon sa lettre au diplomate en chef de l'UE Javier Solana.

"En plus d'avoir un impact probablement immédiat sur les vies des Congolais vulnérables, le déploiement rapide d'une telle force enverrait un message politique fort aux parties en conflit et au peuple de la RDC, que la communauté internationale dans son ensemble est déterminée à ne pas laisser la situation se détériorer encore plus dans l'Est du Congo", a ajouté M. Ban dans cette lettre.

L'ONU envisage une force européenne "pour une période initiale de quatre mois", sur le "modèle" de la mission de l'UE Artemis qui avait permis en 2003 de mettre fin aux sanglants combats entre milices dans la ville de Bunia, chef-lieu du district de l'Ituri (est), sous le regard impuissant de quelque 700 Casques bleus.

Cette force relais aurait le "double objectif de sécuriser la délivrance de l'aide humanitaire" à 250.000 déplacés dans le Nord-Kivu et de "protéger les civils en danger dans la région", est-il écrit dans la lettre. Le tout pour "stabiliser l'environnement sécuritaire fragile et éviter une catastrophe humanitaire".

Plus précisément, l'ONU attend de l'UE une sécurisation de l'aéroport de Goma et de certaines autres installations gouvernementales stratégiques dans cette ville, ainsi que la sécurisation de certains axes-clés.

Mais l'UE, toujours divisée sur l'opportunité de cette force européenne, a simplement demandé lundi à M. Solana et à la Commission européenne de "préparer rapidement les éléments de réponses techniques, humanitaires et politiques", pour répondre officiellement au secrétaire général de l'ONU.

 

 

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