RDC: le chef de la Monuc réitère sa demande de moyens aériens accrus.

AFP

10/04/09

 

NEW YORK (Nations unies) – Le représentant de l'ONU en République démocratique du Congo (RDC), Alan Doss, a relancé jeudi son appel à la fourniture de moyens aériens supplémentaires pour mieux protéger les civils contre les exactions des rebelles hutu du Rwanda et d'autres groupes armés.

Dans un compte-rendu au Conseil de sécurité, M. Doss a souligné la nécessité de protéger les civils "des activités prédatrices des groupes armés étrangers et d'éléments indisciplinés des forces de sécurité du pays" (FARDC).

Il a renouvelé la demande, qu'il avait présentée en octobre, de moyens supplémentaires, notamment de 18 hélicoptères, pour muscler la Mission de l'ONU en RDC (Monuc), dont il est le chef.

Sans ces appareils, a averti M. Doss, "la capacité de la MONUC à répondre rapidement à des menaces nouvelles et à protéger les populations civiles sera limitée" et son soutien aux troupes de la RDC "sera sérieusement réduit."

"J'ai exprimé (au Conseil) ma préoccupation du fait que cela prenne aussi longtemps," a-t-il dit ensuite à la presse. "J'espère que nous pourrons accélérer le processus (…) et déployer ces matériels sur le terrain le plus tôt possible".

Le Conseil de sécurité avait octroyé en novembre plus de 3.000 hommes supplémentaires à la Monuc, à la demande de M. Doss et à titre temporaire, pour lui permettre de mieux faire face à une situation militaire et humanitaire alors critique dans l'est du pays. Mais il ne lui avait pas accordé de moyens aériens supplémentaires.

La Monuc comptait déjà quelque 17.000 Casques bleus et policiers.

M. Doss a indiqué que la Monuc, actuellement engagée dans une offensive conjointe avec les forces gouvernementales de la RDC contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR, rebelles hutu rwandais), était en train de déployer des équipes de protection des civils.

Mais il a averti le Conseil qu'il était impossible "de mettre fin au contrôle des FDLR sur de vastes zones dans les deux Kivus (est de la RDC) sans conséquences sur le plan humanitaire."

"Nous ferons de notre mieux pour réduire les effets négatifs sur les civils," a-t-il dit. "Mais nous ne pouvons pas permettre à ces groupes de poursuivre leurs exactions, qui s'accompagent d'extortions de fonds, de rackets et d'un niveau de violence abominable contre les femmes et les enfants."

Les FARDC et la Monuc mènent une opération conjointe, "Kimia 2" (paix, en lingala), pour traquer les rebelles des FDLR après le retrait fin février des soldats rwandais intégrés à une opération similaire déclenchée en janvier par Kinshasa et Kigali.

Depuis la fin de l'opération conjointe congolo-rwandaise, qui a stabilisé en partie la situation dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, des accrochages se produisent cependant régulièrement entre FARDC et FDLR, au détriment des populations civiles.

Les FDLR, parmi lesquels des "Interahamwe" qui ont participé au génocide de 1994 contre les tutsi au Rwanda, ont déplacé le gros de leurs troupes vers le Sud-Kivu, selon M. Doss, qui a estimé leur nombre à 4.500.

Après sa déposition, le Conseil de sécurité a exprimé sa "grave préoccupation" devant les violations des droits de l'homme à large échelle et les déplacements de populations qui continuent dans ces régions.

Les quinze membres se sont déclarés "particulièrement consternés par les informations concernant de nombreux cas de violence sexuelle et de recrutement de mineurs par les groupes armés."

 

 

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