RDC: Le déminage, un préalable pour le développement de l’Equateur.

El Memeyi Murangwa

02/03/10 

 

mines_antipersonnel.jpgLa situation demeure préoccupante après  les combats d’une grande intensité qui ont opposé l’armée gouvernementale (FARDC) aux patriotes résistants congolais (PRC) dans le sud-Ubangui.  Les populations rurales vivent dans la hantise des mines antipersonnel. Le travail de la terre, activité principale de la contrée ne peut reprendre à cause des engins explosifs abandonnés à volonté dans les champs.

A Mbandaka, chef lieu de la province, on -y inaugure l’entrée en fonction du nouveau gouverneur Baende sans faire allusion à la situation préoccupante dans laquelle se trouvent les habitants de cette partie de la république.  Nous apprenons aussi qu’une mission diligentée par la présidence de la république se trouve à Gemena pour enquêter sur les causes de la rébellion !

Pour se donner bonne conscience, le pouvoir utilise le sénateur Betyna Ngilase, originaire de la région et celui-ci  ne sera certes pas le premier à connaitre  la cause de la rébellion. Cause qui n’est autre que la paupérisation à outrance de la population congolaise.  Nul doute que se voulant axer sur les étangs piscicoles impliquant les Enyele et les Boba, son rapport ne manquera pas de sentir que du poisson.

Que dire de ces arrestations arbitraires et détentions illégales  qui frappent les ressortissants de la province de l’Equateur devenus cibles des services spéciaux se réclamant tous de la présidence ?  La commission aura mieux  fait en commençant  son travail par une visite dans les geôles du Raϊs, avant de descendre sur terrain pour enfin constater l’ampleur des dégâts causés par les mines antipersonnel.

Pour rappel, la RD du Congo a adhéré le 2 mai 2002 à la convention d’Ottawa (Canada) sur l’interdiction des mines antipersonnel.   

Conformément aux dispositions principales de la convention chaque état signataire s’engage à :

– ne jamais employer, mettre au point, produire, acquérir, stocker, conserver ou transférer à quiconque de mines antipersonnel (art. I) ;

– détruire toutes les mines antipersonnel en sa possession au plus tard quatre ans après l'entrée en vigueur de la Convention pour cet État partie (art. IV) ;

– détruire toutes les mines antipersonnel présentes sur des zones de son territoire dans les dix ans après l'entrée en vigueur de la Convention pour cet État partie et après les avoir identifiées et signalées (art. IV).

– fournir et/ou demander assistance auprès des autres Etats parties pour remplir ses obligations si possible et dans la mesure du possible (art.VI).

– prendre toutes les mesures législatives appropriées pour prévenir et réprimer toute activité interdite à un État partie en vertu de la Convention (art.IX).

Nombreuses personnes continuent en effet d’être victimes dans le Sud-Ubangui des mines antipersonnel et autres grenades abandonnées par les FARDC en déroute face à un ennemi invisible.

N’en déplaise aux courtisans de la majorité présidentielle (AMP), le développement de l’Equateur passe bien par le déminage des plantations agricoles. 

 

© VirungaNews

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