RDC: le mouvement des déplacés s’accélère à Rutshuru (Nord-Kivu).

SYLVAIN KAPUYA

03/07/07

nord_kivu.jpgLa situation sécuritaire reste toujours incertaine, surtout dans la partie Est de la République démocratique du Congo. Au Nord-Kivu, ce sont des éléments armés appartenant aux groupes armés qui sont à la base de l’insécurité, dont on déplore tant dans cette province. Ce qui provoque souvent le déplacement des populations civiles vers des milieux plus sécurisants.

Plus de 4.000 familles ont été recensées le vendredi 2 mars dernier, dans le groupement de Binza, en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). Elles proviennent de Katwiguru et Kiseguru, à environ 20 km à l’Ouest de Kiwanja. Plusieurs autres centaines de déplacés venus de Buramba ont pris la direction de Nyamilima. Tous ces mouvements sont observés trois semaines après le début des affrontements entre la brigade mixée Bravo et les FDLR. C’est ce qu’a indiqué l’animateur de la Commission électorale indépendante, Semeyi Kasereka, cité par radiookapi.net.

Selon la même source, la population de Binza continue à vivre dans la psychose de la guerre depuis le début des affrontements qui ont opposé la brigade Bravo aux combattants hutu rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).

Pas plus tard qu’il y a 5 cinq jours, une grande partie de la population de Buramba, à environ 36 kilomètres à l’Ouest de Kiwanja, a fui suite aux rumeurs d’un avertissement des FDLR, qui auraient demandé à la population d’évacuer le lieu avant qu’ils ne lancent une offensive contre la brigade mixée Bravo des FARDC.

Signalons que, les déplacés de guerre qui ont fui Katwiguru au cours de ces trois dernières semaines refusent toujours de rentrer.

Interrogé à ce sujet par radiookapi.net, un des déplacés a déclaré : «Nous ne pouvons pas rentrer comme ça, car la sécurité n’est pas encore garantie. Certes, il n’y a plus d’affrontements, mais les sources d’insécurité sont permanentes dans ce milieu. Moi, je me réfugie toujours à Kinyandoni ».

Toujours selon l’animateur de la Commission électorale indépendante, Semeyi Kasereka, en plus de 4.000 familles des déplacés qui sont déjà recensées à Kiwanja. 500 autres se regroupent dans le camp militaire de Nyongera près de Kiwanja.

Il sied de noter également que d’autres familles sont accueillies dans des villages qui se situent le long de l’axe Kiwanja-Nyamilima. Moins de 50 familles restent tout autour des maisons environnant le camp mobile du bataillon indien de la Monuc, dans le même secteur à Katwiguru.

Signalons également que, au courant de la semaine dernière, les populations du Sud-Kivu et de la province Orientale en Ituri ont fui leurs villages vers les milieux les plus sécurisants, suite aux mêmes affrontements. A signaler que le gouverneur Paluku du Nord-Kivu vient de séjourner à Kinshasa où il a pris part avec tous collègues d’autres provinces ainsi que les vice-gouverneurs, au séminaire de sensibilisation et de renforcement des capacités organisé à leur intention par le ministre de l’Intérieur, de la décentralisation et de la sécurité. Pour lui, tout sera mis en œuvre pour réunir autour d’une table, tous les fils et filles de la province en vue de discuter de tous les problèmes liés à la paix et au développement. Cette table ronde vise, d’après lui, la réconciliation de toutes les forces vives du Nord-Kivu.

 

Le Potentiel

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