RDC: LES NON-DITS DU MEMO DE L’OPPOSITION:

Le «Plan» Mlc pour obtenir la rencontre Kabila-Tshisekedi-Bemba

R. NKWAK

26/04/07

bemba_et_kabila.jpg«Vers un dialogue Kabila-Bemba». Cette information a été livrée par notre consoeur La Référence Plus dans son édition dominicale du 22 avril 2007. Le quotidien de Matonge basait son argument sur la réception du mémorandum de l'Opposition par Vital Kamerhe, le président de l'Assemblée nationale. Lequel mémorandum est destiné au chef de l'État, Joseph Kabila Kabange.

D'aucuns se souviendront que les députés de l'Opposition avaient quitté l'hémicycle du Palais du Peuple lors de la dernière plénière dirigée par Christophe Lutundula, le 1er vice-président de la Chambre basse. Tout est parti d'une motion d'information lue par le député Thomas Luhaka au terme de laquelle il faisait état de l'agression dont avait été victime le député Mlc Omer Egwake.

En quittant la salle, ils ont fait comprendre à la nation qu'ils n'y retourneront que si les conditions de sécurité des députés de l'opposition étaient garanties. Mais curieusement, les députés de l'opposition sont visibles sur toutes les artères et autres places fortes de la capitale sans être accompagnés par des garde du corps.

En réalité, l'agression du député Omer Egwake n'était que l'arbre qui cachait la forêt. Parce que selon plusieurs sources, le Mlc voulait profiter de ce prétexte pour poser ses problèmes personnels, notamment la récupération des locaux abritant son siège national, la remise du signal des Cctv, Canal et Radio Liberté qui appartiennent à l'ancien vice-président Jean-Pierre Bemba.

Et depuis le samedi 21 avril 2007, le vice-ministre à l'Intérieur chargé de la Sécurité avait eu des entretiens avec les dirigeants du Mouvement de Libération du Congo conduits par Thomas Luhaka. A l'issue de ceux-ci, le parti de Jean-Pierre Bemba a été autorisé à réoccuper ses locaux situés sur l'avenue du Port.

Mais au-delà des garanties de sécurité réclamées pour les députés de l'opposition et de la récupération des locaux du parti et de la remise des chaînes de télévision, le Mlc a un autre agenda caché. En fait, les dirigeants du Mouvement de libération du Congo veulent pousser le chef de l'État à accepter de rencontrer Jean-Pierre Bemba. Cette rencontre, si elle a lieu, sera présentée comme celle qui scelle la réconciliation entre le chef de l'État et son ancien vice-président de la République après les événements des 22 et 23 mars 2007 qui avaient poussé le leader du Mlc à un exil forcé au niveau de l'Ambassade de l'Afrique du Sud.

Ainsi donc, au nom de la réconciliation nationale, le Mlc demandera au Gouvernement de laisser tomber ses intentions de poursuivre Jean-Pierre Bemba en justice. Ce dernier est accusé d'avoir détourné les éléments de l'Armée nationale pour des fins personnelles. Ce n'est pas pour rien que le Mlc réclame depuis près d'une semaine l'implication personnelle du chef de l'État afin de débloquer la crise qui prévaut au niveau de l'Assemblée nationale.

Le «plan» ne s'arrête pas là. Celui-ci vise à faire impliquer Etienne Tshisekedi, le leader de l'Udps, dans des négociations politiques qui seraient ouvertes à d'autres forces vives du pays. L'Udps qui a toujours réclamé la requalification du processus (parce que, selon les cadres de l'Udps, les élections organisées par la Commission électorale indépendante n'ayant pas accouché de la réconciliation nationale), trouverait son compte.

Les gesticulations politiques de Ruberwa, le leader du Rassemblant congolais pour la démocratie (Rcd), qui a promis d'entrer en contact avec les autres partis de l'opposition, sont donc à classer dans ce plan. Le but ultime est celui de discréditer l'Abbé Appolinaire Malumalu, le président de la Commission électorale indépendante (Cei) et de tenter de contourner les élections organisées par son institution.

Le peuple congolais est donc prévenu de ce qui peut arriver demain avec les négociations réclamées par ceux qui étaient balayés lors des élections. Et pour préparer l'opinion, certains leaders politiques appellent même aux négociations pour «prévenir les futures guerres».

La Républlique

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