RDC: première rencontre directe à Nairobi entre rebelles et gouvernement.

AFP

08/12/08

 

rene_abandi_and_bertrand_bisimwa.jpgNairobi (Kenya)- La rébellion congolaise de Laurent Nkunda et le gouvernement de République démocratique du Congo (RDC), qui s'affrontent depuis fin août dans l'est du pays, s'entretenaient directement pour la première fois lundi à Nairobi, un rendez-vous crucial pour l'issue du conflit.

La rencontre a commencé lundi après-midi à huis clos entre la délégation du gouvernement de Kinshasa et celle du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda au siège des Nations unies à Nairobi. Ces discussions pourraient se prolonger jusque mercredi selon les participants.

"C'est une occasion qui ne devrait être ni perdue, ni gâchée", a déclaré en préambule le médiateur de l'ONU dans la crise et ex-président nigérian Olusegun Obasanjo.

"J'espère que vous serez capables de mettre de côté vos divergences et que vous réaliserez qu'il n'y a qu'un seul Congo et que la communauté internationale est là pour vous encourager et vous aider", a pour sa part estimé le ministre kényan des Affaires étrangères Moses Wetangula

La délégation du CNDP est composée de cinq personnes, dont le porte-parole Bertrand Bisimwa, le secrétaire exécutif adjoint du CNDP, Serge Kambasu Ngeve et le commissaire en charge des Relations extérieures du mouvement, René Abandi.

La délégation gouvernementale est conduite par le ministre de la Coopération internationale et régionale, Raymond Tshibanda.

La RDC est confrontée à une reprise des combats dans la province du Nord-Kivu (est) entre l'armée et la rébellion du général déchu tutsi congolais Laurent Nkunda, qui campe depuis fin octobre aux portes de Goma, capitale du Nord-Kivu.

Ces combats ont jeté sur les routes plus de 250.000 personnes, survivant dans des conditions catastrophiques.

Le CNDP a toutefois adopté unilatéralement un cessez-le-feu fin octobre, qui a permis le maintien d'un calme précaire. Mais des affrontements sporadiques se poursuivent entre d'un côté le CNDP, et de l'autre des groupes armés pro-gouvernementaux et des rebelles hutus rwandais.

Le gouvernement congolais, qui a longtemps refusé de discuter avec Laurent Nkunda, avait annoncé vendredi la tenue de cette réunion à Nairobi avec des représentants de la rébellion, sous les auspices de M. Obasanjo. Pour Kinshasa, la réunion doit servir à "formaliser" le cessez-le-feu.

Mais selon M. Bisimwa, "certains points" de la discussion doivent encore être clarifiés, notamment le "cadre" et les "participants".

Des doutes demeuraient selon lui sur la possible volonté de Kinshasa d'inclure d'autres groupes armés actifs au Nord-Kivu et participant au programme Amani.

Ce programme, lancé en janvier pour tenter d'imposer un cessez-le feu dans l'est de la RDC, inclut tous les mouvements armés congolais actifs dans les provinces du Sud et du Nord-Kivu.

La rébellion a dénoncé ce programme et exige des négociations directes avec Kinshasa. Dimanche, M. Bisimwa a encore menacé de quitter Nairobi si le gouvernement persistait à inclure d'autres groupes armés dans les pourparlers.

"Nous avons un problème de leadership. Le régime actuel a échoué", a affirmé lundi à l'AFP M. Bisimwa. "Il faut refonder l'Etat et la nation congolaise. Nous pensons que cela doit passer par un gouvernement d'union nationale auquel nous participerions".

Parallèlement, un diplomate européen a indiqué lundi que l'UE allait étudier toutes les options possibles avant de répondre à la demande des Nations unies d'envoyer une "force relais" en attendant l'arrivée en RDC des 3.000 Casques bleus prévus pour renforcer les 17.000 hommes de la force de l'ONU en RDC.

 

AFP

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