Rwanda: James Kabarebe nommé ministre de la défense nationale.

El Memeyi Murangwa 

10/04/10 

 

kabarebe.jpgHier Samedi en fin de soirée le président Paul Kagamé a opéré un changement au sein de l’armée rwandaise, nommant le général James Kabarebe au rang de ministre de la défense nationale. I remplace ainsi à ce poste, le général Marcel Gatsinzi (ex-FAR), cité comme témoin par le Colonel Théoneste Bagosora, présumé planificateur du génocide de 1994, se trouvant en détention à Arusha (Tanzanie). 

Ancien chef d’état major des forces armées congolaises (FAC) sous l’AFDL. 

Le nouveau patron de la défense est loin d’être un inconnu dans la région des Grands Lacs.  A la tête de l’armée de l’alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL).

Il deviendra dès le 17 mai 1997, chef d’état major des forces armées congolaises (FAC) en reconnaissance de sa bravoure militaire dans ce qui aura été une promenade de Goma à Kinshasa, vu la volonté de changement qu’avait le peuple et l’armée depuis la conférence nationale souveraine (CNS) et l’affaiblissement d’un Mobutu malade, et lâché par ses « amis » occidentaux. 

Suite à une brouille intervenue entre Laurent Désiré Kabila et ses parrains du Rwanda et de l’Ouganda, il quittera Kinshasa en juillet 1998 et échouera de reprendre la ville en aout de la même année suite au pilonnage de ses positions par l’armée angolaise venue à la rescousse du régime Kabila. Il réussi à contrôler la ville de Moanda, la Base militaire de Kitona, et le barrage d’Inga en plongeant la ville de Kinshasa dans une obscurité totale pour enfin négocier en force son retour au Rwanda. 

L’armée congolaise gardera de lui un bon souvenir pour la paie la plus consistante de l’histoire de l’armée : 100 $ US par mois et par soldat. 

Fidèle des fidèles. 

Aide de camp de Paul Kagamé pendant les premières heures de maquis du front patriotiques rwandais (FPR- Inkotanyi), James Kabarebe sera d’une fidélité exemplaire qui lui vaudra une promotion rapide.  Véritable tombeur de Mobutu, il sera nommé au grade de général dès son retour du Congo (Zaïre) et prendra le commandement de l’armée rwandaise (RDF) succédant au Général Kayumba Nyamwasa tombé en disgrâce. 

La participation des forces armées rwandaises à la mission de paix au Darfour (Soudan) est une prouesse à mettre à l’actif de James Kabarebe, jugé très discipliné, organisé et aguerri au métier des armes. 

Geôlier de Laurent Nkunda Mihigo. 

Accusé d’être proche du président congolais, Joseph Kabila, James Kabarebe passe pour être l’artisan de l’actuel rapprochement entre la RDC et le Rwanda. Deal ayant abouti à l’arrestation du général Laurent Nkunda Mihigo, Chairman du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), mais aussi à l’incorporation forcée de ses combattants au sein de l’armée congolaise (FARDC) par l’opération controversée connu sous l’appellation swahili d’Amani-Leo. 

Appelé à comparaitre devant la cour suprême du Rwanda dans l’affaire qui l’oppose à Laurent Nkunda, James Kabarebe n’a daigné répondre à la haute juridiction, prétextant à deux reprises d’être accaparé par les charges de sa haute fonction. Le 26 mars 2010, la haute cour s'est déclarée incompétente, renvoyant le dossier devant la justice militaire, laquelle juridiction se trouve sous la tutelle du ministère de la défense nationale, dirigé désormais par James Kabarebe. 

Beaucoup d’observateurs voient en Nkunda, une épine dans le talon de l’actuel régime rwandais.  

L’élévation de James Kabarebe au rang de ministre ressemble bien à un verrouillage du système de défense par le président Paul Kagamé qui tient à s’assurer de son contrôle par un fidèle, pour ainsi étouffer dans l’œuf toute tentative de coup d’état.   

 

© VirungaNews

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