SOMMET AFRIQUE-UE : KABILA ENCORE ABSENT !

Bahati Amani

09/12/07

 

Une fois de plus, Joseph Kabila a décidé de rester à Kinshasa au lieu de se rendre au sommet Afrique-Union
Européenne. Le sommet qui se tient à Lisbonne a deux aspects qui doivent particulièrement intéresser la République
Démocratique du Congo. D’une part, c’est un sommet historique car, depuis sept ans les dirigeants Européens ne s’
étaient plus rencontrés avec leurs homologues Africains. D’autre part, ce sommet très aborde les questions de l’heure à
savoir : la bonne gouvernance, le développement, le climat, la paix et la sécurité sur. Pour la première fois, les Européens
ont déclaré qu’ils traiterons d’égal à égal avec leurs collègues Africains. Avec ces enjeux qui ont mobilisé tous les ténors
de la politique africaine, Joseph Kabila a décidé de rééditer l’exploit d’Addis-Abeba. On se demande avec ces erreurs
diplomatiques accumulées, où le raïs plaidera la cause congolaise au plan international. Un seul projet semble l’
intéresser, c’est l’organisation du sommet de la francophonie en 2011. Il a posé la candidature de la République
Démocratique du Congo mais personne ne le lui accordera. Il le sait bien, mais comme à son habitude, il veut animer la
galerie par une candidature fantaisiste. Son boycott du sommet Afrique-Union Européenne est une faute grave qui ne
plaidera pas en faveur de la République Démocratique du Congo. Il s’est fait représenter par son ministre des affaires
étrangères pour montrer à quel point ce sommet n’est qu’accessoire. Si c’était pour aller en Angola, féliciter son ami Dos
Santos d’avoir chassé les congolais, il le ferait sans tarder. Mais comme c’est une occasion pour faire entendre la voix de
la République démocratique du Congo aux yeux du monde, il a préféré rester à Kinshasa. Mais la raison de ce boycott se
trouve ailleurs : Joseph Kabila ne veut pas blesser la Chine.

Le choix de la Chine au détriment de l’Union Européenne et des Etats-unis 

Pendant ce sommet, plusieurs questions relatives à la question de développement et des droits humains sont
abordées. Est-ce pour cette raison qu’il a choisi de s’éclipser ? Nul ne peut répondre avec précision. Mais à voir comment
Angela Merkel, la chancelière allemande a lancé les hostilités en attaquant frontalement Robert Mugabe, ami personnel
de Joseph Kabila, sur les violations des droits humains au Zimbabwe, il y a de quoi rester à Kinshasa. Mais pour
respecter ses pairs, il aurait au moins envoyé le Premier Ministre, chef du gouvernement congolais, ce qu’il n’a pas trouvé
nécessaire de faire. Cette attitude accrédite la thèse du choix de la Chine comme partenaire principal de la République
Démocratique du Congo au détriment de l’Union Européenne. Ce choix se justifie par le fait que, la Chine ne dérange pas
en matière des droits humains. Mais Monsieur le président oublie que ce sont les Etats-Unis et l’Union Européenne qui
ont financés les élections qui le sert comme gage
de légitimité pour faire le désordre. Ce sommet aurait pu permettre à
notre pays de montrer à la face du monde qu’il est de retour sur la scène internationale, mais une fois de plus, l’
amateurisme politique l’a emporté sur les intérêts nationaux. A voir les éloges faits en faveur de la Chine dans son
discours d’anniversaire, on comprends la position de Joseph Kabila. Mais jusque à quand cela durera-t-il ? Le bateau
congolais continuer à naviguer à vue. Après avoir financé les élections, les Européens ne méritaient pas une telle gifle.
Les Européens ne sont pas seuls car, le peuple congolais souffre de cette pratique
.  

Après avoir trompé le peuple, Joseph Kabila trompe l’Union Européenne


Le discours du raïs congolais devant les deux chambres du parlement, réunies en séance extraordinaire le 06
décembre dernier traduit l’incapacité de Monsieur Joseph Kabila à respecter les autres. C’est l’Est qui a voté pour lui,
mais en guise de récompense, il lui retourne la guerre et soutient les violeurs. Mais les kivutiens ne sont pas seuls à être
roulé dans la farine de Kabila. Même les Européens sont en train de payer les frais de leur collaboration et les analystes
les plus sérieux reconnaissent que Joseph Kabila n’est pas honnête dans son agir. Après avoir largement financé et
sécurisé les élections en République Démocratique du Congo, l’Union Européenne avait quand même droit à un
minimum d’égard. Et la participation à ce sommet, était une occasion en or pour le dire. Fidèle à sa vocation de jongleur
naturel, Joseph Kabila s’amuse même avec ceux qui ont dépensé leur argent pour le placer au pouvoir. Comment l’Union
Européenne accueillera-t-elle cette attitude qui est loin d’être diplomatique et encore moins courtoise ? Le grand perdant
de cet aventurisme kabiliste sera certainement le peuple congolais contre lequel tout est organisé pour lui administrer
une pénitence sans savoir ce qu’il a fait contre Joseph Kabila. Wait and see !

  
Une absence dommageable au people congolais

Au sommet de Lisbonne, les questions qui sont abordées sont vitales pour la RDC que pour aucun autre pays en
Afrique. A voir l’histoire de ce pays, on se demande pourquoi ses dirigeants peuvent être aussi cruels contre le peuple
jusqu’à ce niveau ?
La démocratie, le développement et la sécurité, voilà les trois grands axes du sommet de
Lisbonne. Or, ces trois éléments sont les véritables préoccupations du peuple congolais. La démocratie est en
souffrance dans ce pays et pour dire ce qu’on pense, il faut s’exiler ou passer au bûcher. A chaque opposant, on
propose l’exil pour laisser Kabila faire de notre pays ce qu’il veut : une démarche suicidaire pour un peuple meurtri. Si
ce n’est pas l’exil c’est au mieux la prison et au pire, la mort. Tous les prisonniers d’opinions dans les mouroirs
congolais en savent quelque chose. Le développement est devenu un slogan dans ce pays où les ressources
humaines sont parmi les meilleures au monde. La RDC ne manque de rien pour se développer, mais les dirigeants
font tout pour maintenir le pays dans un état de délabrement total. Le sommet de Lisbonne était une occasion pour
aborder cette question et relancer la machine de la reconstruction nationale avec l’aide des spécialistes d’autres
pays. Mais cela est loin d’être la préoccupation des dirigeants congolais. La sécurité est la priorité des priorités pour
les congolais qui souffrent de la présence des rebelles rwandais, ougandais et autres milices. La présence au
sommet permettrait à la RDC d’aborder cette question avec le plus d’objectivité et de pertinence possible compte
tenu du caractère impartial et divers des participants au sujet la crise congolaise. Doit-on continuer à laisser ce
Monsieur faire de notre pays ce qu’il veut ? A chaque congolais de répondre : mais le combat du CNDP semble
trouver là toute sa justification. Sa lutte n’est pas à confondre à une simple revendication, mais c’est un cri légitime d’
un peuple opprimé qui veut aussi la liberté et le bonheur comme les autres : quoi de plus normal !

Kivupeace/Lyon France.

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