Succès éclatant de l’abolition des frais scolaires au Burundi.

Le Point

22/06/2007

 

scolarite_au_burundi.jpgLa stratégie d'abolition des frais scolaires en 2005 au Burundi a connu un succès éclatant, faisant passer les effectifs scolaires de 978.610 élèves à 1.534.000 en deux ans, a affirmé jeudi à Bamako, un officiel burundais, M. Enoce Ruratebuka, dans un entretien accordé à la PANA. "C'est une mobilisation générale de toute la société burundaise qui a permis de réussir ce qui apparaissait au départ comme une aventure", a dit Ruratebuka, directeur du Département de l'enseignement primaire du Burundi.

"L'Eglise nous a prêté des lieux de prières pour en faire des salles de classe, les parents ont participé à la construction d'autres salles temporaires. Tout cela était soutenu par une volonté politique exprimé au plus niveau de l'Etat", a-t-il assuré.

Selon le directeur du Département de l'enseignement supérieur du Burundi, d'autres mesures ont été prises par son pays pour assurer le succès de la stratégie de l'abolition des frais scolaires.

"Une fois que nous avons réglé le problème d'accueil des élèves avec la construction d'un nombre suffisant de classes, il nous restait à nous attaquer au défi d'avoir le nombre d'enseignants nécessaire. Nous avons ainsi pu recruter très facilement 7.300 nouveaux enseignants", a-t-il indiqué.

Evoquant la contribution de la communauté internationale à la mise en œuvre de l'abolition, M. Ruratebuka a dit qu'elle s'est faite presque spontanément au regard de la visibilité acquise par la stratégie nationale.

"Nous avons réussi à donner à notre plan national une visibilité en définissant un cadre macro-économique et une planification qui ont convaincu rapidement les bailleurs de fonds. Notre démarche a permis que le secteur éducatif bénéficie au Burundi du Programme pays pauvres très endettés (PPTE)", a dit le haut fonctionnaire burundais.

Il a assuré que de nouveaux frais scolaires seront supprimés afin de permettre à tous les enfants burundais de s'inscrire à l'école.

"Nous avons encore quelques petits frais comme les uniformes ou certaines fournitures scolaires qui sont assumés par des familles. Notre objectif est de faire en sorte qu'aucune famille burundaise n'ait à ne pas envoyer son enfant à l'école pour des raisons financières", a encore dit Enoce Ruratebuka.

Un consensus semblait se dessiner jeudi parmi les participants à la conférence de Bamako sur l'apport décisif de l'abolition des frais scolaires dans l'accélération de la scolarisation notamment en Afrique.

Les débats portent davantage sur le rythme et les modalités de la mise en œuvre de l'abolition, certains participants prônant des approches en fonction du contexte spécifique de chaque pays.

 

 Le Point

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