Transfert d’un milicien : “rétablir le droit en RDC” (procureur CPI)

AFP

18/10/07

 

germain_katanga.jpgLA HAYE, 18 oct 2007 (AFP) – Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, s'est félicité jeudi du transfert d'un chef milicien congolais à La Haye, disant vouloir "rétablir le droit" en RDC.

"Nous devons faire en sorte de rétablir le droit en République démocratique du Congo", où la violence continue de sévir, a expliqué à l'AFP M. Moreno-Ocampo, joint par téléphone en Colombie.

"Notre travail est de lutter contre l'impunité (…) et c'est ce que je ferai. Les autres (parties en présence dans les luttes en RDC) doivent s'y adapter", a-t-il ajouté.

Germain Katanga, 29 ans, était le chef historique des Forces de résistance patriotiques en Ituri, milice créée fin 2002 avec un soutien ougandais dont de nombreux membres, des ethnies lendu et ngitis, sont soupçonnés d'avoir participé à des massacres à caractère ethnique dirigés contre les Hema.

Il est poursuivi pour trois chefs de crimes contre l'humanité et six chefs de crime de guerre.

Katanga est le second chef de guerre d'Ituri transféré à la CPI, après Thomas Lubanga, chef de la milice hema de l'Union des patriotes congolais (UPC), poursuivi pour enrôlement forcé d'enfants. Les autorités congolaises l'ont extrait dans la nuit de mercredi à jeudi de sa prison de Kinshasa.

"Ce transfert est important, car c'est le deuxième cas concernant l'Ituri, et il vient d'un groupe différent" de miliciens, a précisé M. Moreno-Ocampo.

"Cela montre que nous sommes convaincus que différents groupes ont perpétré des crimes", a-t-il dit.

"Nous sommes en train d'analyser une troisième affaire, alors même que la RDC reste en proie à la violence", a réaffirmé M. Moreno-Ocampo, reprenant les termes d'un communiqué publié en milieu de journée.

"Les populations sont déplacées de force et l'on déplore des violences sexuelles d'une brutalité épouvantable et des meurtres. Les auteurs de ces crimes doivent savoir qu'ils seront poursuivis. La CPI est à l'oeuvre en RDC".

Depuis 1999, les violences interethniques et les affrontements entre milices, qui se disputaient le contrôle des mines d'or et des ressources douanières de l'Ituri, ont fait, selon des sources humanitaires, plus de 60.000 morts et plus de 600.000 déplacés.

 

 

Agence France Presse

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