Tunisie : Ben Ali, en fuite, a quitté le pays.

Metrofrance

14/01/11

 

ben_ali.jpgLe président tunisien Ben Ali est en fuite et a quitté la Tunisie. L'Etat d'urgence a été décrété.

Le président Ben Ali a quitté le pays à bord de l'avion présidentiel, indique l'Etat tunisien. Des élections pourraient être organisées d'ici 60 jours. Selon une déclaration officielle à la télévision tunisienne à 18h45, c'est Mohammed Ghannouci, le Premier ministre, qui assurera l'intérim pendant une "période de transition". Il était très proche du président Ben Ali.

Le limogeage du gouvernement et l'annonce de législatives anticipées n'auront pas suffi. De nouveaux affrontements ont actuellement lieu en Tunisie et le gouvernement tunisien a décrété aujourd'hui, vendredi 14 janvier, l'état d'urgence dans tout le pays.

 

Cela signifie que  les manifestations sont interdites, qu'un couvre-feu est mis en place de 17h à 7h du matin et que l'espace aérien est fermé."La police et l'armée sont autorisées à tirer sur toute personne suspecte qui n'aurait pas obéi aux ordres ou aurait pris la fuite sans possibilité de le stopper", a indiqué le communiqué du gouvernement publié par l'agence officielle TAP. "Il est interdit à plus de trois personnes de se rassembler sur la voie publique", précise le texte.

Remaniement gouvernemental et législatives anticipées

mohammed_ghannouci.jpgA 16h cet après-midi, le président Ben Ali a annoncé qu'il limogeait son gouvernement et que des législatives anticipées auraient lieu d'ici six mois, a indiqué TAP. C'est l'actuel Premier ministre tunisien, Mohammed Ghannouci, qui a été chargé de former le nouveau gouvernement.

Manifestations et heurts à Tunis

La verve gaullienne n'aura pas suffi. Au lendemain de son discours, les manifestations ont repris dans la capitale, Tunis, ce vendredi. Le "Je vous ai compris" répété par Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, n'ayant manifestement pas répondu aux aspirations de tous les tunisiens."Non à Ben Ali", "Soulèvement continu, non à Ben Ali", ont crié les manifestants, au moins 5.000, qui n'ont pas été inquiétés par les policiers dans un premier temps. Dans l'après-midi, cependant, la tension est montée d'un cran et les autorités ont utilisé les gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la foule. De leurs côtés, les manifestants tentaient de se défendre en lançant briques et pierres en direction de la police. Les heurts sont actuellement en cours dans la capitale.

La cyber résistance

"Ben Ali vous a mis dans la poche, ne baissons pas les bras, continuons le combat pour la liberté!" lançait vendredi matin une étudiante sur Facebook. Très mobilisés sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes et étudiants appelaient cette nuit au maintien des rassemblements prévus dans la journée dans Tunis.

"Il ne suffit pas de déverrouiller Dailymotion et Youtube pour tourner la page, trop de sang a coulé", souligne l'animateur d'une émission matinale sur Radio Mosaïque, une radio privée. Des rassemblements sont aussi prévus demain samedi dans plusieurs villes de France, notamment à Paris, place de la République.

 

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