Violents affrontements au Nord-Kivu : des habitants brûlés vifs dans leurs maisons.

Kivupeace

09/10/07

 

masisi.jpgLa 8ème région militaire vient de lancer l’assaut final sur tous les fronts contre les troupes de l’Armée Nationale Congolaise/CNDP depuis ce matin dans les territoires de Masisi et de Rutshuru.C’est vers 4heures du matin que les attaques ont été lancées contre les positions de l’ANC/CNDP à Shasha, Rubaya, Nyanzale dans le territoire de Masisi et Konkwe dans le territoire de Rutshuru, jusqu’au moment où nous mettions en ligne cette dépêche les affrontements se poursuivaient encore et des sources indépendantes sur place à Nyanzale indiquent que les troupes de l’ANC/CNDP viennent de prendre le dessous sur l’adversaire en lui infligeant des lourdes pertes en hommes de troupes et en matériel de guerre.

Sur le front de Shasha à environ 30 Km au Sud-Ouest de la ville de Goma, il est signalé qu’au cours de l’offensive
matinale des troupes gouvernementales ce matin, ces derniers se seraient attaqués à la population civile de la localité de
Mukwidja qu’ils auraient enfermée dans des maisons avant d’y mettre le feu sous prétexte qu’elle collaborait avec l’
ennemi. On se souviendra que les FARDC avaient perdu cette entité après l’offensive qu’elles ont menée hier contre les
positions du CNDP dans la localité de Karuba à environ 2 Km de Sake où les forces gouvernementales auraient d’ailleurs
trouvé refuge. Il nous est rapporté que vers la tombée de la nuit, les mêmes troupes gouvernementales avaient été
embarquées dans des véhicules de la MONUC et acheminées dans les environs de Shasha d’où ils ont mené leurs
opérations matinales contre la population
civile.

Rappelons également que hier la coalition FARDC-PARECO-FDLR a attaqué les positions du CNDP à Kingo et Bunyana
près des montagnes de Muremure. Les affrontements qui avaient commencé vers 9heures à l’arme lourde et légère ont
pris fin à 13 heures après que la coalition gouvernementale ait été repoussée, abandonnant un arsenal important. Se
trouvant dans l’incapacité d’évacuer les corps de leurs éléments, la coalition gouvernementale les a incendiés dans une
maison avant de prendre fuite en direction du lac kivu.

Pour sa part le Président du CNDP, le Général de brigade Laurent NKUNDA vient d’annoncer la rupture du cessez-le-feu
qui était supposé en cours entre les troupes gouvernementales et ses militaires, un cessez-le-feu négocié par la MONUC
il de cela un mois. Le Chairman du CNDP affirme que le cessez-le-feu n’a jamais été respecté par les troupes
gouvernementales qui ont attaqué par une dizaine de fois les positions du CNDP depuis sa mise en vigueur. Aussi la
MONUC qui avait négocié ce cessez-le-feu, elle-même l’a violé à plusieurs reprises à travers l’appui logistique qu’elle
apporte aux attaquants. En effet il est rapporté que la MONUC transporte les troupes FARDC sur le front pour attaquer les
positions du CNDP, transporte à bord de
ses avions des officiers FARDC pour des vols de reconnaissance au-dessus
des positions du CNDP.

Il n’est plus un secret pour personne qu’en agissant ainsi, la MONUC apporte un soutien nécessaire, ultime et substantiel
à la coalition FARDC-PARECO-FDLR dans leurs offensives contre les troupes du CNDP, il est donc inutile de parler de l’
existence d’un cessez-le-feu. Le président Joseph KABILA a été le premier à refuser ce cessez-le-feu, alors s’interroge le
chairman du CNDP, sur base de quoi le CNDP le respectera t-il ? Le général Laurent NKUNDA a annoncé que les
militaires du CNDP pourraient se défendre en cas de toute attaque contre leurs positions et n’hésiteront pas d’
entreprendre une offensive
contre les forces négatives et génocidaires de FDLR qui tuent, pillent et violent les populations
congolaises.

Disons, pour terminer, que le gouvernement congolais a engagé au stade actuel dans ces offensives plus de 10 brigades
soit environ 30.000 militaires contre 6.000 hommes de troupes dont dispose le CNDP. Ces 10 brigades n’ont jamais
réussi à récupérer une seule portion de terre
contrôlée par le CNDP.

Quoiqu’on en dise, le pouvoir en place ayant choisi la voie de la force pour régler ses comptes à une partie de sa
population en faveur de criminels étrangers et au détriment d’une solution négociée telle que recommandée par la
communauté internationale, portera
seul la responsabilité des conséquences des combats qu’il engage avec une telle
violence dans cette partie du pays.

 

 

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