Voyage confirmé pour ce samedi au Portugal : J.P Bemba dit au revoir aux Congolais !

Alfred Mwari

30/03/07

bemba_gombo.jpgSi les sources diplomatiques ont confirmé pour demain samedi 31 mars que Jean-Pierre quitte la terre des ancêtres pour se faire soigner une blessure au cou ou à la jambe au Portugal, en revanche, on ne sait pas dire quand est-ce qu’il reviendra au pays. D’autant que les poursuites judiciaires engagées contre lui par le gouvernement n’ont pas été abandonnées et qu’il n’a pas obtenu des garanties pour sa sécurité. Bye bye Igwe.

L’information est de l’Ambassadeur sud-africain à l’ONU, M. Dumisani Kumalo. Jean-Pierre Bemba Gombo voyage demain samedi 31 mars pour le Portugal où il a sorti de la terre une somptueuse villa. Officiellement, c’est pour se faire soigner une blessure au cou ou à la jambe. Néanmoins, les observateurs s’interrogent si ce n’est pas la mise à l’écart de Bemba souhaitée par ses adversaires qui se concrétise. L’option d’exil forcé du Président national du MLC et Leader de l’Union pour la Nation avait été évoquée dans certaines officines pour laisser l’opposition se réorganiser et se restructurer. Et Bemba lui-même avait dernièrement déclaré que s’il n’obtenait pas de l’ONU et de la Communauté Internationale des garanties pour sa sécurité, il partirait en exil. Une semaine après les meurtriers affrontements qui ont opposé les membres de son équipe de protection rapprochée à la Garde présidentielle, la Police et aux FARDC, on est loin d’affirmer que les garanties de sécurité sont réunies pour JP Bemba, nonobstant la décision sud-africaine de lui accorder la protection aussi longtemps qu’il en aurait besoin. Apparemment, cela n’a pas suffi à calmer l’obsession de Bemba pour sa sécurité. Il se dit convaincu que l’armée a tenté de le tuer après une interview fleuve diffusée sur ses chaînes de télévision ; interview dans laquelle il a mis directement en cause la hiérarchie militaire dans les détournements de la solde des soldats.
Est-il encore libre de ses mouvements ?
Des sources crédibles ont rapporté à La Prospérité que Bemba a récemment écrit au Président Kabila pour lui demander s’il s’en tenait encore aux prescrits du Décret signé le 21 novembre garantissant au perdant de l’élection présidentielle de 2006 la liberté d’entrer et de sortir du pays, l’inviolabilité de son intégrité physique et la sécurité de ses avoirs. A voir comment les multiples actes d’engagements ante et post-électoraux ont volé en éclat du 22 au 25 mars dernier, il y a lieu d’émettre des doutes quant au sort réservé au Décret du 21 novembre 2006. Doutes renforcés par le refus du gouvernement de dialoguer avec le principal opposant, et ce, malgré l’insistance de la quasi-totalité de la Communauté internationale, exception faite de la Belgique et de la France.
Bemba n’est-il pas mis à l’écart ?
Le départ de Bemba pour le Portugal est aussi interprété comme une manœuvre diplomatique qui viserait à faire baisser la tension au Congo. Avec un mandat de sénateur, Jean-Pierre Bemba est accusé par le pouvoir de ‘’haute trahison’’. Le Gouvernement envisage de faire lever ses immunités pour bien le traîner devant les Cours et Tribunaux. Un scénario que ne souhaitent pas plusieurs acteurs de la vie politique qui craignent de voir le processus de stabilisation et de normalisation du pays basculer. Si les poursuites contre Bemba ne sont pas abandonnées, on se demande comment ce dernier pourrait revenir en RDC après son traitement. C’est sûr qu’il va mener à partir de l’étranger son opposition forte et républicaine au régime Kabila. Seulement voilà, à part les 42% du vote du peuple congolais lui reconnu par la CEI, c’est l’effet Bemba qui a fait élire les députés nationaux et provinciaux du MLC. Une façon de dire que la mise à l’écart de Bemba ne sera pas sans conséquences au niveau de la direction politique du pays.
Bemba nie avoir voulu renverser le régime
Depuis sa cache à l’Ambassade de l’Afrique du Sud, Jean-Pierre Bemba ne cesse d’accorder des interviews à des médias occidentaux. Se confiant à la BBC, il a nié avoir voulu renverser le Président Kabila. Même le Monsieur Grands Lacs de l’UE, Aldo Ajello, a abondé dans ce sens. Selon celui-ci, avec 500 ou 1000 hommes, il était impossible à Bemba de prendre le contrôle de la ville de Kinshasa face au trio FARDC, Police et Garde républicaine. Beaucoup d’observateurs militaires estiment que si Bemba avait réellement l’intention de faire la guerre, jamais il aurait envoyé ses propres enfants à l’Ecole belge ce jour-là. Et que les militaires de sa garde n’auraient pas manqué d’évacuer leurs enfants et épouses bien avant le déclenchement des hostilités. Peut-être que les conclusions de l’enquête exigée par l’ancien Vice-président Z’Ahidi Arthur Ngoma feront éclater un jour la vérité sur cette nième guerre inutile.

La Prosperité

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