Buramba révèle finalement ses secrets sur les événements tragiques du week-end dernier.

Kivupeace

17/03/07

Dans notre précédente publication consacrée aux événements de Buramba, pour de raisons d’actualité, nous avons publié le premier constat du premier jour du séjour de nos envoyés spéciaux dans les alentours de ce village. Deux jours après, nos équipes sont parvenues à faire leur entrée dans ledit village où les langues des habitants se sont finalement déliées pour porter leurs témoignages sur le déroulement des événements du week-end dernier.

Nos équipes se sont également rendues sur les deux endroits où s’étaient déroulés les affrontements après la dernière embuscade du 09 mars dernier contre le colonel Makenga, commandant de la brigade bravo.
En voici le résumé :

Le secteur de Rutshuru constitue depuis fin janvier dernier, une zone opérationnelle compte tenu des opérations militaires que mène la brigade bravo contre les différentes positions du FDLR dans cette partie du pays. Pour des raisons liées à l’insuffisance d’effectifs par rapport à l’étendue du secteur concerné qui comprend une dizaine des villages ou localités, ainsi que celles liées à la mobilité des éléments en opération, il n’y a presque pas de militaire affecté de manière permanente dans chaque localité pour y garantir la sécurité totale. Au cours d’une rencontre tenue au début du mois de mars à Buramba entre les responsables militaires et civils, le chef de cette localité sera chargé, entre autres, d’alerter le quartier général du bataillon situé à Nyamilima, chaque fois que des éléments FDLR feraient leur incursion dans ce village pour y menacer la vie de la population.

Le vendredi 09 mars 2007 vers 13h00, alors que le cortège du colonel Makenga, commandant de la brigade bravo en provenance de Nyamilima où il était en inspection des troupes, venait de traverser le village de Buramba sans difficulté, tombe dans une embuscade tendue par les FDLR juste à la sortie du même village. Quelques instants plus tard, une unité de la brigade bravo en provenance de Nyamilima, envoyée par le quartier général pour porter assistance à leur commandant, tombe à son tour dans une autre embuscade cette fois-ci à l’entrée du même village. Après 5 heures de violents affrontements qui tourneront à l’avantage de la brigade bravo, on dénombrera 7 morts du côté des Interahamwe et aucun civil n’était ni tué ni blessé.
Les témoignages des habitants indiquent que pendant la même nuit, au moment où les militaires de la brigade bravo avaient déjà regagné leur quartier général, les Interahamwe auraient refait incursion dans le village pour, semble-t-il, y mener une expédition punitive contre ceux qu’ils considéraient comme des traîtres. Alerté par des coups de feu tirés par les Interahamwe la nuit, l’administrateur du territoire résident à Nyamilima, monsieur Michel MAGENDA qui, tôt le matin du Samedi 10 mars, tentait de se rendre dans ledit village pour s’enquérir de la situation, se fera lui-même chasser par les Interahamwe en opération. Ainsi, il décidera d’alerter le Lieutenant-colonel Innocent ZIMULINDA, commandant du bataillon de Nyamilima, qui y enverra des militaires pour porter assistance à la population menacée. Après environ une heure d’affrontements à l’entrée du village, les Interahamwe batteront en retraite, permettant ainsi aux éléments de la brigade bravo de faire leur entrée dans le village et de découvrir avec la population, les scènes macabres, œuvres des Interahamwe dans la même nuit : au total 8 corps jonchaient les différents endroits du villages, d’autres personnes dont le nombre demeure jusqu’à présent inconnu, seraient portées disparues. Il est difficile de dire s’elles feraient partie de ceux qui avaient fui le village cette nuit-la, ou elles auraient, tout simplement, été emportées dans la forêt par les assaillants.
Rappelons également que trois jours avant l’embuscade contre le cortège du colonel Makenga, le chef du village de Buramba avait été décapité et 2 étudiants amputés de leurs membres supérieurs par les Interahamwe pour avoir alerté la brigade bravo de leurs incursions dans le village la veille. Avertissement qui permettra à cette brigade de mettre la main sur un bon nombre de ces infiltrés qui furent présentés à la MONUC.
Parlant de la MONUC, les habitants du village de Buramba affirment que les Interahamwe qui avaient tendu l’embuscade au cortège du colonel Makenga auraient occupé ce lieu stratégique depuis tôt le matin et n’ont pas été inquiétés par les contingents de la MONUC pourtant positionnés à 300 mètres de ce lieu. De sources militaires nous apprenons également que pendant que le colonel Makenga était à cours de minutions, la MONUC aurait tout simplement réservé une fin de non recevoir à la demande de secours lui lancé par ce commandant. Après les affrontements, la MONUC aurait même refusé de porter assistance aux militaires de la brigade bravo grièvement blessés au cours desdits affrontements.
Dans notre dernière publication sur les événements de Buramba, nous avons démontré le rôle passif de la MONUC qui ne bénéficie qu’aux Interahamwe qu’ils sont, pourtant, sensés arrêter, désarmer et rapatrier dans leur pays. Une fois de plus cette mission onusienne a fait preuve de son inaction pendant que la population se faisait attaquer la nuit de vendredi 9 à Samedi 10 mars, alors que ses unités sont positionnées à quelques 300 mètres dudit village.
On notera également que la MONUC a tout simplement refusé de sécuriser cet endroit (la sortie du village) où non seulement elle est positionnée mais aussi et surtout parce qu’il y a eu à ce jour, au moins quatre embuscades qui s’y sont déroulées, tendues par les mêmes éléments FDLR respectivement le 07 février contre le colonel Makenga et son adjoint chargé de l’administration le lieutenant-colonel SIMBA, le 17 février contre le chargé des renseignements de la brigade bravo, le 22 février contre le commandant adjoint de la brigade bravo le Lieutenant-colonel BISIMAZA et son chef d’état major.
L’on se demande aujourd’hui si cette attitude de la MONUC n’a pas eu d’effet encourageant sur la prolifération des attaques des Interahamwe contre plusieurs entités de Rutshuru dont les deux dernières ont été signalées au mois de février dernier à NGwenda le 12 février et à Nyakakoma et Ishasha le 19 faisant au total quatre morts dans les rangs de l’armée régulière.
Au regard du sacrifice suprême dont font preuve les militaires congolais, pour la toute première fois, en affrontant avec courage et détermination les sanguinaires génocidaires Interahamwe(devant qui des soldats des Nations-Unies mieux formés, aguerris et mieux payé, ont reculé) accomplissant ainsi la sale besogne qui revient, pourtant à la communauté internationale à travers la MONUC qui en a essuyé un fiasco, l’opinion devra s’interroger désormais à quoi riment les accusations fortuites et injurieuses portées contre ces héros, auxquels on ne refuse toute assistance, si ce n’est que dans le seul objectif de les décourager. A qui profiterait alors cet arrêt de la pression militaire contre les génocidaires Interahamwe si ce n’est qu’à ces derniers et à ceux qui les appuient, les sympathisent ? Bref ceux qui tirent profit de leur présence et leurs actions sur le sol congolais ? Nous croyons que la commission d’enquête que devra diligenter la haute hiérarchie politique et militaire du pays nous apportera des éléments de réponse à toutes ce questions de fond.
La commission d’enquête se fera également le devoir de tirer la part de responsabilité de la MONUC au regard de son inaction contre des situations qu’elle aurait dû empêcher et qui auront eu des lourdes conséquences sur la vie de la population. La MONUC devra s’expliquer pour autant que sa charge ne se limite pas à faire le constat et larges diffusions des exactions perpétrées sur la population, mais il lui revient, cela au premier chef, d’assurer la protection des populations civiles menacées c’est-à-dire, prévenir toute menace contre les civils.
La même commission d’enquête retiendra que les opérations de la brigade bravo qui étaient planifiées pour dix jours, accusent en ce moment, un retard dû au manque de la logistique nécessaire susceptible de lui permettre d’accomplir la mission lui dévolue par la haute hiérarchie militaire du pays, et qui consistait à l’anéantissement des deux principaux quartiers généraux de FDLR dans le territoire de Rutshuru situés respectivement à Nyamitwitwi – Kabuhendwa et à Tchondo – Riva.
Elle retiendra que c’est avec beaucoup de sacrifices (des soldats congolais ont versé leur sang contrairement à ceux de la MONUC) que le quartier général de Nyamitwitwi – Kabuhendwa a été complètement détruit par la brigade bravo permettant ainsi à la population de Ishasha, Nyamilima et Kisharo de respirer l’air de la paix et de la liberté. Les unités FDLR ont réussi à renforcer leur quartier général de Tchondo – Riva où elles se sont retirées et à partir duquel elles continuent à lancer des opérations sur des entités de Giseguru, Katwiguru, Ishasha et Ngwenda
La rédaction www.kivupeace.org

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