Grain de sable dans les négociations de Nairobi entre le CNDP et le gouvernement de Kinshasa.

CNDP

11/12/08

 

nairobi_ii_b.jpgA l’issue de la séance d’hier mercredi 10 Octobre 2008 tenue dans la salle des réunions du « UN Center » de Nairobi, le médiateur dans la crise  de la RD-Congo et Emissaire spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, l’ancien président du Nigeria, Chief OLUSEGUN  OBASANJO a déclaré à la presse que les négociations entre le CNDP et le gouvernement de Kinshasa étaient bloquées. "La réussite des négociations a été bloquée par deux difficultés : la volonté de la rébellion de discuter de la situation globale de la RDC et  l'absence de pouvoir de décision de la délégation rebelle aux pourparlers.", a déclaré Chief  
OBASANJO.

C’est à croire qu’à peine trois semaines après son implication dans la crise rd-congolaise, le médiateur nigérian est déjà atteint du « syndrome MONUC ». Présente depuis près de 10 ans en RDC, la Mission Onusienne est soumise à des critiques et à des pressions du pouvoir kinois qui veut à tout prix la voir, non plus appuyer le Gouvernement  essoufflé dans sa guerre contre le CNDP, mais carrément prendre sa place. Pour cela, les services secrets du régime KABILA
manipulent aussi bien la population que les déplacés et les média nationaux pour les inciter à s’en prendre à la MONUC accusée de mollesse envers les rebelles.

Ceux-ci, pour leur part rappellent à la MONUC que les Actes d’Engagement de Goma lui ont conféré un nouveau rôle de facilitateur qui l’oblige à la neutralité et à l’impartialité. Moyennant quoi, les casques bleus perturbés ne savent plus à quel saint se vouer et, de ce fait, mélangent pêle-mêle les accusations qu’ils formulent contre les belligérants indistinctement. Ainsi, pour ne pas  se faire relever la bretelle par le Gouvernement, il leur arrive fréquemment d’attribuer au CNDP des violations qui sont le fait de la coalition gouvernementale FARDC-FDLR/PARECO-MAYMAY. Chief OBASANJO commence à souffrir du même « mal de mer », ou plus exactement du même « mal de montagne ».

Voici comment : il prétend que les négociations se bloquent, car les Délégués du CNDP n’auraient pas de mandat, alors que c’est l’inverse. Ils sont  porteurs, chacun, d’un mandat en bonne due forme signé dans des termes identiques par le Chairman du Mouvement, le Général-Major Laurent NKUNDA MIHIGO. Par contre, le Chef de la Délégation gouvernementale ne fait valoir que son titre de Ministre pour prétendre valider sa présence et celle de ses collègues aux
négociations. La tradition orale dont le Gouvernement KABILA est coutumier est toujours de mise. Et le « Vieux » n’y trouve pas à redire.

Il va jusqu’à se scandaliser que le CNDP ne limite pas ses prétentions à l’Est de la RDC et veuille impliquer également l’Ouest et donc l’ensemble du pays. Sauf si l’on veut nous dire que la partition du pays est à l’ordre du jour, mais même encore, il faut que les congolais soient consultés. En tout cas, le dernier Congrès Extraordinaire du CNDP qui s’est tenu à BWIZA du 30 septembre au 1er octobre 2008 a rendu caduc le stade de la revendication et fait passer le Mouvement à celui de la libération. En clair, le CNDP s’est positionné pour  l’éviction du leadership kabiliste, responsable de la fracture EST-OUEST lors de dernières élections générales.  Il a pour objectif de refonder la république et la démocratie entrain d’être dévoyées, avec la bénédiction de parrains occultes, par une autocratie et une dictature naissantes qui pensent que tout leur est permis et qu’elles n’ont de comptes à rendre à personne dans ce pays.

Chief OBASANJO a été informé de la nouvelle ligne politique du CNDP dès sa première visite au CNDP à Jomba et cette nouvelle ligne a été suffisamment médiatisée pour que nul n’en ignore, au pays ou à l’extérieur. C’est sans doute le syndrome MONUC qui le lui a fait oublier. Les propos tenus par Chief OBASANJO à la presse  sont d’autant plus regrettables qu’il n’y a pas eu consultation préalable avec la délégation du CNDP, en violation du règlement d’ordre intérieur des assises. Celui-ci stipule qu’aucune partie ne doit s’adresser à la presse avant d’en informer préalablement les autres partenaires aux négociations. Les mandataires du CNDP ne peuvent que s’en trouver choqués et frustrés et il n’est pas exclu que la capacité de médiation du Général Olusegun OBASANJO soit  désormais considérée avec plus de circonspection par le CNDP.

 

 

www.cndp-congo.org

 

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